Cardinal L’Archevêque émérite de Kinshasa, Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya
Par Bob BOBUTAKA Bateko
Professeur à l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa, à l’Université de Kinshasa et à l’Université Pédagogique National
Introduction
Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir ; ceci est un principe sacrosaint lié notamment à tout humain. Né le 7 octobre 1939 à Mongobelé, village situé dans la province de Bandundu au Congo belge, aujourd’hui République démocratique du Congo, et mort le 11 juillet 2021 à Versailles près de Paris.
La nouvelle de son décès a été annoncée par le Cardinal Fridolin Ambongo au siège épiscopal de Kinshasa, en ces termes : « (…) J’ai la profonde douleur d’annoncer à la communauté chrétienne catholique et à toutes les personnes de bonne volonté le décès du cardinal Laurent Monsengwo, a-t-il écrit sur Twitter »[1].
Le Cardinal Monsengwo est un théologien bibliste. Il est le premier Africain à avoir obtenu un doctorat en Écriture Sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome. Il est un prêtre catholique congolais et professeur de théologie aux Facultés Catholiques du Congo devenue de nos jours, Université Catholique du Congo.
A ce propos, nous retenons des hommages du Recteur de cette université l’Abbé Léonard Santedi au Cardinal Émérite congolais de la RD Congo en ces termes : « La communauté de l’Université Catholique du Congo gardera de lui, le souvenir d’un homme de science doué d’une intelligence supérieure, promoteur d’une ligne de recherche originale sur l’inculturation. Ancien Professeur à la Faculté de Théologie, ancien Grand chancelier de l’UCC, il s’est réellement investi pour le rayonnement de notre Alma mater »[2].
Pour un petit rappel des événements récents relatifs au cardinal émérite, Laurent Monsengwo, on note qu’il a été évacué à Paris tard dans la soirée du lundi 05 juillet 2021 à bord d’un avion médicalisé pour des raisons de santé. Ce faisant, bien avant le dimanche 03 juillet courant, le Cardinal Fridolin Ambongo avait invité tous les fidèles à soutenir et accompagner Laurent Monsengwo par des prières ferventes et intenses. Sa dépouille mortelle est arrivée ce dimanche 18 juillet à Kinshasa à 14H00 par un avion affrété par le gouvernement de la République Démocratique du Congo.
Il sied de mentionner aussi que l’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo était féru de musicologie, polyglotte (il parlait quatorze langues) et il a célébré son jubilé d’or en 2013, soit 50 ans de vie sacerdotale. En effet, le 21 décembre 1963, il a reçu l’ordination sacerdotale par Son Eminence le Cardinal P. Agagianian, préfet de la Congrégation de Propaganda Fide au Collegio Urbano di Propaganda Fide, à Rome.
En Sakata, monsengwo, signifie « neveu du chef traditionnel »[3].
1. Laurent Monsengwo Pasinya, l’Exégète
L’exégète vient de l’exégèse au sens biblique. Celle-ci est l’interprétation philologique et doctrinale d’un texte dont le sens et la portée sont obscurs. En philologie, elle est une étude approfondie et critique d’un texte. Pour ce faire, la lecture exégétique consiste en un travail préalable à l’édition sur les travaux de tous les auteurs, anciens comme contemporains. Ceci nous amène à dire que l’exégète se focalise également sur la textologie et la lecturologie.
Nous retenons du schème de Serge Finia Buassa[4] que l’exégèse mise aussi sur la sémantique. C’est ainsi qu’il a écrit dans le synopsis de son livre que « La sémantique est incontournable en exégèse biblique. De fait, la langue reste la voie obligée pour accéder à la révélation contenue dans la Bible. Elle permet aux exégètes de saisir le message véhiculé par un texte biblique en visant le sens des mots et des phrases »[5].
Il enchaîne en stipulant que « Cependant, comme théorie linguistique, la sémantique présente des limites d’autant plus que la Bible comme objet de son étude n’est pas n’importe quel texte. Certes langage humain, la Bible est aussi Parole de Dieu. L’étude de ses textes exige un préalable, absent chez d’autres sémanticiens : la foi. Aussi, l’exégète dépasse le domaine de la sémantique pour conduire le sens d’un mot jusqu’à sa portée théologique »[6].
Un autre schème sur l’exégèse retenu exploite les considérations exégétiques en ces mots : « Dans la ligne des manuels facilitant l’étude scientifique de la Bible, ce manuel vient combler une lacune. Il propose une initiation aux méthodes d’analyse de l’Ancien Testament à partir d’exemples puisés dans ses nombreux corpus. Tour à tour, les diverses approches sont passées en revue: critique textuelle, critique des formes et des traditions, analyses rédactionnelles sont expliquées et mises en pratique sur des exemples de textes significatifs »[7].
En outre, Michaela Bauks et Christophe Nihan ont noté que « Parallèlement aux méthodes de l’exégèse historico-critique, centrales dans ce manuel, une approche de l’analyse narrative fait également l’objet d’une approche détaillée. Aux côtés de l’introduction à l’Ancien Testament (Labor et Fides, 2004), ce manuel d’exégèse permet désormais aux chercheurs, étudiants, enseignants et lecteurs intéressés de disposer d’outils pour développer sur l’Ancien Testament les lectures scientifiques que requiert sa position centrale aux origines de notre culture »[8].
Les exégèses les plus connues sont celles des auteurs de l’Antiquité, tels que Platon, Aristote, Origène. Ce mot s’emploie dans le domaine religieux car exploitant les textes sacrés.
L’exégète est la personne qui s’occupe d’exégèse. Dans la Grèce antique, il interprétait les rites, les oracles, les prodiges et les songes. On peut aussi noter que l’exégète est le terme employé pour définir quelqu’un qui pratique l’étude et l’analyse interprétative de la pensée d’un auteur, souvent religieux.
Quant à nous, en considérant la genèse du concept exégèse, à travers l’ancien grec, qui signifiait l’explication ; nous soulignons qu’un exégète est une personne dotée des connaissances approfondies en théologie notamment biblique qui explique les phénomènes en rapport avec les textes sacrés.
Dans le lot d’exégètes, ce prélat congolais est aussi cité. Ce faisant, nous avons écrit à propos que « Le Cardinal congolais Laurent Monsengwo Pasinya est un des grands exégètes catholiques. En effet, dans sa thèse de doctorat[9] soutenue en 1973, il a longuement exploité l’exégèse. A travers sa production scientifique, nous avons pu observer que cet ecclésiastique catholique est aussi un herméneute et un bibliologue »[10].
Comme exégète, il a publié entre autres : Deux textes messianiques de la Septante: Gen 19, 10 et Ez ; Exégèse biblique et questions africaines, dans Revue Africaine de Théologie (Kinshasa), 6, 1982, pp. 165-175.
2. Tata Cardinal Laurent Monsengwo entre le bibliologue et l’herméneute
Laurent Monsengwo appelé affectueusement Tata cardinal par les fervents adeptes catholiques de Kinshasa, de par ses publications, nous avons compris qu’il est aussi un bibliologue et un herméneute. Les considérations relatives à cet ecclésiastique de Vatican prouvent à suffisance sa dimension de l’interdisciplinarité.
Comme bibliologue, nous avons constaté qu’« il a écrit : L’ayant droit dans l’écriture sainte, La foi dans les écrits johanniques, L’inculturation dans le livre des actes. Et, il est herméneute ; car il a produit notamment Le problème herméneutique de la traduction du message, dans Telema, 1, 1975, pp. 9-22 ; Le cadre littéraire de Genèse 1, dans Biblica, 57, 1976, pp 225-241 et Interprétation africaine de la Bible. Racine herméneutique et biblique, dans Revue Africaine de Théologie (Kinshasa), 1, 1977, pp. 145-164 »[11].
A ce niveau, nous avons jugé opportun d’exploiter la bibliologie et l’herméneutique présentées aussi comme les champs d’investigation de Monsengwo.
En effet, pour la bibliologie, nous retenons de Jean-Pierre Manuana Nseka qu’elle « (…) a connu au début du XXe siècle, une mutation épistémologique qui fixera durant les décennies comme la science du livre avant de voir son objet étendu à l’ensemble de l’écrit pour faire de la discipline la science générale de la communication écrite »[12].
Pour ce faire, « L’objet épistémologique de la bibliologie est l’écrit qui est la parole pétrifiée. Il est une conditionnalité pour perpétuer la parole ou la pensée. Avec l’émergence du numérique, voire des Technologies de l’Information et de la Communication, nous avons explicité l’écrit à travers le multimédia »[13].
Ceci étant, nous avons construit un syllogisme suivant :« Si l’écrit est l’objet épistémologique de la Bibliologie ; Or, le multimédia est l’écrit ; Donc, le multimédia est l’objet épistémologique de la bibliologie »[14].
Et pour consolider la place de la bibliologie dans les sciences de l’information et de la communication, nous avons aussi écrit que « La bibliologie, comme discipline scientifique, a été formalisée à partir du XIXe alors que les sciences de l’information et de la communication, selon l’approche mass médiatique, datent de l’après Seconde guerre mondiale. Certes, il est important de rappeler que les phénomènes bibliologiques en rapport avec l’écriture et la lecture sont aussi vieux que l’invention de l’écriture en Mésopotamie et en Egypte. En outre, si l’écrit constitue le premier média de masse, l’écriture est l’expression de création des paradigmes des sciences de l’information et par ailleurs, la lecture est le contexte naturel de la communication »[15].
Dans cette lignée, nous avons souligné que « Les travaux de Robert Estivals ont orienté subtilement la bibliologie dans l’univers des sciences de l’information et de la communication, certes, il faudra aussi noter que cette orientation ne constitue pas l’unique justification sémantique de ce concept. En toute vraisemblance, les théologiens utilisent aussi la bibliologie comme la science de la bible. En théologie, la bibliologie peut aussi être explicitée comme étude qui fait découvrir le cœur de la vérité biblique »[16].
Aussi, faudra-t-il souligner que « Depuis 2008, nous nous intéressons à la corrélation entre la bibliologie et la religion d’une part et entre la bibliologie et la philosophie d’autre part. Etymologiquement, la bibliologie est la science du livre. Or la bible étant un livre, donc la bibliologie s’intéresse aussi à la bible. Ce syllogisme autour de la bible donne de la matière pour la jonction entre la bibliologie et la théologie »[17].
Toutefois, au-delà de cette richesse relative à la rationalité plurielle regroupant l’information, la communication et les médias, la bibliologie a aussi un fondement théologique, c’est ainsi que nous avons enrichi notamment la bibliologie théologique.
A ce stade, il y a lieu de souligner que cette jonction a donné naissance à la bibliologie théologique. Sur ce, la théologie biblique est différente de la bibliologie théologique. En effet, la théologie biblique est une discipline théologique vouée à l’étude des écritures saintes de la tradition judéo-chrétienne ; tandis que la bibliologie théologique est une branche de la bibliologie qui s’intéresse à l’écrit et à la communication écrite orientés vers la théologie.
S’agissant de l’herméneutique, nous retenons que ce terme (du grec hermenéia, interprétation) désigne l’art, la technique de l’interprétation (ars interpretandi) et les règles connexes (regulae interpretandi), qui servent de guide à l’art d’interpréter les textes classiques (herméneutique littéraire), les textes bibliques (herméneutique biblique), les canons et les textes législatifs (herméneutique juridique).
Pour davantage des détails, on peut retenir que « Le terme herméneutique apparaît assez tard, aux XVIIème et XVIIIème siècles, à la place du mot latin interpretatio, mais la théorie patristique du sens littéral et du sens allégorique de l’Ecriture, la théorie médiévale des quatre sens de l’Ecriture, la théorie de la Réforme de la Scriptura sui ipus interpres (l’écriture est sa propre interprète) sont des véritables théories herméneutiques »[18].
Nous avons aussi écrit que « Dans le domaine biblique, on affirme alors la distinction entre exégèse et herméneutique, même si les deux termes sont sémantiquement équivalents ; par exégèse on entend la pratique de l’interprétation, voire, l’interprétation pratique d’un texte biblique ; par herméneutique on entend, au contraire la théorie ou l’ensemble des règles qui président à l’interprétation du texte biblique : l’herméneutique est la théorie de l’exégèse »[19].
Aussi, il y a lieu de mettre en évidence le Midrash qui désigne une méthode herméneutique d’exégèse biblique opérant principalement par comparaison entre différents passages bibliques.
En vue d’africaniser l’herméneutique, nous notons de Jean Onaotsho qu’« Une forme ou l’autre de compréhension de soi, du monde et d’autrui sont présentes en toute rencontre humaine. La compréhension de soi passe par le détour de l’interprétation de l’héritage. (…) Après avoir montré, au fil d’une lecture très fouillée des deux auteurs, y compris dans leur explication avec la critique des idéologies, comment la distanciation et l’instance critique selon Ricoeur complètent en vérité l’herméneutique ontologique de Gadamer, Jean Onaotsho Kawende s’interroge sur l’identité philosophique africaine »[20].
Cet universitaire congolaise renchérit ses propos en notant que « Transposée en Afrique, la problématique herméneutique est en effet ressaisie au sein du rapport entre tradition et modernité et elle se rassemble autour de la manière dont la question de l’appartenance se noue avec celle du développement. (…) Nous avons ici un très bel ouvrage qui, tout en étant d’une rare pertinence scientifique, témoigne que l’engagement du philosophe n’est pas un vain mot aujourd’hui en Afrique »[21].
Notre récent livre avec l’Abbé Norbert Lubanja met en exergue les éléments corrélant la bibliologie et la théologie en y ajoutant la philosophie. En fait, nous avons trouvé le dénominateur commun de ces trois disciplines : « La philosophie comme la science mère, la théologie comme la science divine et la bibliologie comme la science même, (…) »[22].
Pour la fonction académique de la bibliologie dans l’espace théologique, nous avons écrit : « L’Université Catholique au Congo est un contexte d’opérationnalisation de ces deux approches de la bibliologie, à savoir : l’approche de Sciences de l’Information et de la Communication et l’approche théologique pour ainsi assoier un schème et une heuristique permettant l’évangélisation chrétienne soutenue par la communication sociale »[23].
Et pour la raison de la mémoire, il y a lieu de mentionner les efforts fournis par le doyen honoraire de la Faculté de Communication sociale des Facultés Catholiques du Congo, Professeur Dominique Mweze qui a apporté sa pierre dans l’édification institutionnelle de la science de l’écrit et de la communication écrite au sein de cet établissement universitaire.
3. Monsengwo et la praxis de la bibliologie africaine
La bibliologie africaine est une innovation scientifique de Robert Estivals. Elle a comme quintessence la construction des écrits sur fond de la communication écrite pour et par les Africains.
C’est ainsi que ce professeur des universités françaises a construit le synopsis de numéro 80 de la revue scientifique internationale : Bibliologie, Schéma et Schématisation, en ces termes : « Ce numéro, dont la première partie est consacrée à la bibliologie africaine, présente un inventaire des recherches bibliologiques en Algérie, au Sénégal et en RDC (République démocratique du Congo). Contributions: Les écoles bibliologiques africaines: un relais civilisationnel (Robert Estivals); La recherche bibliologique en Algérie sous le Régime colonial français (Arab Abdelhamid); Contribution à l’histoire des Archives d’Algérie, des noms et des dates (Mehenni Akbal); Mesure et cartographie de l’offre et de la demande du livre imprimé dans les bibliothèques universitaires algériennes (Mouloud Houali) »[24].
Il complète son schème en stipulant que « La politique du livre et de la lecture au Sénégal (1960-1990) (Dominique Hado Zidouemba); Une école bibliologique en RD Congo? Interrogations critiques et méthodologiques sur une (possible) existence d’une école congolaise (Eddie Tambwe Kitenge); Les tendances de l’école congolaise en bibliologie (Jean-Pierre Manuana-Nseka); La bibliologie à l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (Bob Bobutaka Bateko); La bibliographie géologique et minière du Congo belge de 1885 à 1960: un instrument d’information et de communication pour les puissances coloniales européennes (Joseph Cimbalanba Mulamba) »[25].
Dans cette logique, Eddie Tambwe présente la bibliologie coloniale en ces mots : « En tant que système politique de domination, la colonisation entraine, de facto, la mise en place d’un modèle bibliologique, qui signifie un système spécifique d’organisation de la vie de l’écrit dans l’espace colonial. Le modèle bibliologique ainsi construit participe, comme les autres institutions coloniales (école, culture, armée, police, économie, etc.), dans le complexe processus de pérennisation du pouvoir en place (en l’occurrence colonial) »[26].
Ce bibliologue congolais, en outre, explicite la mise en place de la bibliologie africaine en notant que « Comme on pourrait le voir, l’exigence de la déconstruction est d’essence aussi bien scientifique que politique et idéologique. Elle est la condition sine qua none de la mise en place d’un nouveau paradigme bibliologique, pour les anciens colonisées »[27].
En fait, la bibliologie africaine recadre la bibliologie coloniale.
Le cardinal Laurent Monsengwo a participé au renforcement de la pragmatique de la bibliologie africaine d’autant plus qu’il a réussi `non seulement à produire les documents et autres publications exprimant la modélisation africaniste, mais aussi il a participé à création des schèmes relatives à l’africanisation des certains rites catholiques romains.
Ceci acclimate nos propos scripturaires énoncés sur la bibliologie africaine, lesquels sont ainsi libellés : « L’Africain colonisé doit être capable de reconsidérer la pensée dominante colonialiste qui l’endoctrine encore pour pouvoir se faire une nouvelle identité autonome. (…) La déconstruction de la pensée coloniale ne veut pas forcément dire que l’Africain doit faire table rase de l’histoire coloniale, mais il est plutôt invité à exploiter le juste milieu pour la redéfinition de la bibliologie africaine fondée sur l’interculturalité africaniste afin de bien se positionner dans la mondialisation : le rendez-vous du donner et du recevoir »[28].
A ce stade de la consolidation de la bibliologie africaine, on note que Monseigneur Laurent Monsengwo a dans son actif un certain nombre de publications et a participé du point de vue bibliologique et éditologique à préfacer plusieurs livres dont celui de Léon Kengo wa Dondo intitulé : « La passion de l’Etat: Mémoires »[29].
Somme toute, Laurent Monsengwo est parmi les décolonisés africains qui ont réussi à appliquer le schème du philosophe Nietzche stipulant que le fils doit tuer son père pour se créer une autre identité.
4. Laurent Monsengwo Pasinya, un politique de la RD Congo
L’Eminence Laurent Monsengwo est un Congolais au service de son pays. En effet, le début de son ancrage en politique date de la décennie 1990. Pour ce faire, nous retenons de l’hebdomadaire Jeune Afrique ce qui suit : « Dans les années 1990, en sa qualité de président de la Conférence épiscopale du Zaïre, l’actuel cardinal avait présidé les travaux de la Conférence nationale souveraine, jusqu’à devenir président du Haut Conseil de la République-Parlement de transition »[30].
A ce propos, on note également qu’« On l’accusait de rechercher une troisième voie, un troisième homme qui ne devait être ni Mobutu [Sese Seko] ni [Etienne] Tshisekedi, mais Kengo wa Dondo (la même accusation a été reprise par les kabilistes). Pourtant, affirme l’ancien ministre des Affaires étrangères Kamanda wa Kamanda, il voulait simplement trouver une voie médiane entre le radicalisme de Tshisekedi et l’intransigeance des faucons mobutistes »[31].
Pour étayer le profil politique de Laurent Monsengwo, nous avons écrit en 2017 notamment que « C’est sans doute l’une des autorités morales les plus importantes du pays. Beaucoup de ses concitoyens ont cru qu’il allait alors s’engager en politique active. Finalement, il n’en fut rien ; mais bon nombre d’observateurs ont évoqué une injonction venue du Vatican pour l’en dissuader. Laurent Monsengwo Pasinya a été de nouveau évoqué durant la guerre de 1996-1997, au moment où le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila avaient engagé des négociations tardives sous les auspices [du sage africain] Nelson Mandela. Il fallait un troisième homme pour la transition. Mais l’actuel archevêque de Kinshasa ne s’est pas laissé séduire par les sirènes du pouvoir politique. Il est resté un homme d’Église qui use de sa liberté d’expression. En 2006, il n’a pas hésité à afficher ses réserves sur le processus électoral »[32].
Par ailleurs, « L’histoire retiendra que sous son leadership, l’Eglise catholique romaine de la République Démocratique du Congo n’a pas abandonné son rôle contestataire en lançant régulièrement, par le biais de la Conférence épiscopale, des mises en garde au pouvoir du président Joseph Kabila lors des élections présidentielles de 2011. Ainsi, à la fin de cette année, le Cardinal Monsengwo a contesté publiquement les résultats des dernières élections présidentielles, estimant qu’ils n’étaient pas du tout : conformes ni à la vérité ni à la justice. Que la Cour suprême se sente donc en conscience interpellée par le peuple congolais tout entier, avait-il déclaré avant que cette dernière ne valide les résultats »[33].
Il faudra aussi noter que les manifestations du mois de janvier 2015 en République Démocratique du Congo sont organisées par l’opposition contre le projet de loi électorale qui nécessiterait un recensement de la population avant l’élection présidentielle ; ce recensement qui risquerait de retarder la date des élections et donc d’allonger le mandat du président de la République Joseph Kabila.
Elles ont eu du 19 au 25 janvier 2015 principalement dans les villes suivantes : Kinshasa, Goma, Bukavu, Mbandaka et Boma; les participants étaient les opposants et les étudiants avec comme toile de fond : le respect de la constitution. Les pertes en vies humaines se sont élevées : 15 selon les autorités et 62 selon le FIDH.
Fidèle à son engagement politique, le Cardinal Laurent Monsengwo « le 22 janvier 2015, (…) appelle au calme, demandant d’arrêter des tueries, d’arrêter de placer Kinshasa dans un état de siège qui est tout à fait inutile, et surtout d’arrêter de tuer la population »[34].
A ce stade, nous avons jugé utile de mettre en relief la relation entre l’Église et l’État, spécialement en République Démocratique du Congo.
Sur ce, nous avons écrit : « La séparation entre la religion et l’État est une aventure qui pourrait nuire à la fois à la politique et à la religion. Et, nous sommes de ceux qui soutiennent que la religion et la politique doivent interagir pour la gestion de la cité. A cet égard, il ne faut pas séparer la religion de la politique ; car il n’est pas dans la nature de la religion d’être séparée du monde et de la société. La religion est essentielle pour tout projet de progrès et de développement. La religion et la politique sont inséparables et complémentaires. La religion et la politique sont étroitement liées »[35].
La relation entre la politique et la religion permet l’opérationnalisation de notre théorie de la croix qui s’intéresse à l’horizontalité et à la verticalité. En fait, dans son approche horizontale, elle prône l’humanité où l’homme doit savoir respecter les normes édictées pour la gestion de la société ; alors que l’approche verticale met en relief la divinité pour laquelle l’humain doit respecter les dogmes religieux pour ses interactions divines.
Un argument de taille pour la prise en compte de la religion dans la gestion de la cité au Congo-Kinshasa, l’ancien espace patrimonial du Roi des belges Léopold II, est qu’à part les États–Unis d’Amérique, la Belgique et les multinationales, l’ancêtre de l’actuel Roi des belges, Philippe de Belgique, avait aussi sollicité, déjà en 1879, les contributions des évangélistes chrétiens protestants pour la création et l’édification de l’Association internationale Africaine, devenue par la suite l’Association Internationale du Congo et l’État Indépendant du Congo, le Congo belge pour devenir de nos jours, la République Démocratique du Congo.
C’est pour autant dire qu’à la différence des autres pays africains qui sont nés des colonies, le pays de Laurent Monsengwo Pasinya n’est pas née d’abord une colonie, sinon au second degré, soit à partir de 1908.
Point n’est besoin de rappeler qu’il était d’abord un protectorat du souverain des belges au contenu d’une expression de la communauté internationale. Il sied de noter que l’Église catholique romaine, quant à elle, a participé à la conférence de Berlin générant ainsi l’Acte de Berlin (Acte légistique et juridique pour la gestion de l’Afrique) et s’est imposée pour assoier l’establishment théologique en Afrique, en général, et au sein de l’Association Internationale du Congo, en particulier.
Au regard des éléments historiques sur la connaissance de la genèse de la Nation congolaise et de l’État congolais, nous comprenons que la création de ce pays est l’œuvre de Léopold II en associant plusieurs forces.
Aussi compte tenu de son impact dans la politique en RD Congo, nous retenons de Jeune Afrique qu’en 2018, Monseigneur Laurent Monsengwo a été plébiscité la 4e personne la plus influente en Afrique. En fait, ce prestigieux hebdomadaire africain note que l’archevêque de Kinshasa est « (…) l’homme qui a donné un nouveau souffle à la contestation anti-Kabila. Après la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre, fin 2016, prenant acte de l’incapacité de l’opposition à mobiliser ses troupes en vue de son application, Mgr Laurent Monsengwo (78 ans) a soutenu le comité laïc de coordination, qui a, entre décembre 2017 et février 2018, organisé trois marches des chrétiens à Kinshasa et dans d’autres villes »[36].
Enfin, malgré les divergences des vues, la mort rapproche les antagonistes, voire les belligérants qui ne sont que des adversaires et non des ennemis. En effet, nous retenons que « Le sénateur Joseph Kabila, Président honoraire de la RDC a présenté ses condoléances au Cardinal Ambongo, à tous les fidèles catholiques de la RDC ainsi qu’à la famille biologique de Monseigneur Laurent Monsengwo. Il implore que DIEU miséricordieux puisse l’accueillir dans son Royaume a indiqué Raymond Tshibanda, dans un message qu’il a posté sur son compte twitter »[37].
5. Monseigneur Laurent Monsengwo, le collaborateur des Papes
Créé cardinal, Laurent Monsengwo Pasinya a bénéficié du titre cardinalice de Cardinal-Prêtre de S. Maria Regina Pacs in Ostia mare.
Nous notons aussi des mots de cardinal Fridolin Ambongo profilant son prédécesseur : « Je crois que la personnalité du cardinal Laurent, c’est d’abord ce combat qui vient de l’implication de sa foi en Dieu. Il croit en Dieu et il est convaincu que tu ne peux pas croire en Dieu sans en même temps croire à la personne humaine, à sa dignité. Et de lui on retiendra que si tu prétends être un homme de foi en Jésus-Christ, un homme religieux, tu dois aussi prendre très au sérieux le sort de tes frères et sœurs. T’oublier toi-même et donner tout ce qui est en ton pouvoir pour que tes frères puissent vivre dignes»[38].
A ce stade, nous avons voulu construire un corpus autour du pape. Il est, par essence, le chef de l’ Église catholique. Son autorité s’exerce depuis l’État du Vatican, un des plus petits au monde, situé à l’intérieur de la ville de Rome, en Italie. Le titre de pape n’apparait qu’en l’an 306 ap. J. –C. Il est élu à vie par les cardianux et une fois élu, il se choisit un nom de règne. Le premier pape est considéré comme étant Pierre, un apôtre de Jésus-Christ, et de nos jours, le pape est son successeur comme évêque de Rome, vicaire du Christ et chef de l’Église catholique.
Laurent Monsengwo a connu 5 papes qui sont : Paul VI (1963-1978), Jean-Paul Ier (1978), Jean-Paul II (1978-2005), Benoît XVI (2005-2013) et François depuis 2013.
Pour le Pape Paul VI, né Giovanni Battista Montini le 26 septembre 1897 à Concesio près de Brescia en Lombardie et il est mort le 6 août 1978 à Rome. Il est le 262ème pape de l’Église catholique romaine Il a été élu le 21 juin 1963 et a succédé à Jean XXIII et son successeur sera Jean-Paul Ier. Pendant son règne que Laurent Monsengwo est ordonné prêtre le 21 décembre 1963 pour le diocèse d’Inongo[39].
S’agissant du Pape Jean-Paul 1er, né Albino Luciani le 17 octobre 1912 à Canale d’Agordo en Vénétie et il est mort le 28 septembre 1978 à Rome. C’est le 263ème pape de l’Église Catholique romaine, élu en 1978, après seulement quatre tours de scrutin des cardinaux réunis en conclave, sous le nom de Jean-Paul Ier. Son mandat pontifical fut court, car il est mort 33 jours après son élection. Il précède Jean-Paul II et succède à Paul VI.
Concernant le Pape Jean-Paul II, on retient qu’il est né le 18 mai 1920 à Wadowice, près de Cracovie en Pologne, et mort le 2 avril 2005 au Vatican. Il est le 264e pape de l’Église catholique romaine du 16 octobre 1978 jusqu’à sa mort. Il est né sous le nom de Karol Józef Wojtyła. C’est sous son pontificat que Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya est désigné évêque en 1980 à Kinshasa.
Pour le Pape Benoît XVI, nous notons qu’il est né Joseph Alois Ratzinger le 16 avril 1927 à Marktl am Inn (Bavière en Allemagne ), est le 265e pape de l’Église catholique romaine, intronisé le 24 avril 2005. Le 11 février 2013, il renonce le 28 février 2013 pour raison de santé. Il prend alors le titre de pape émérite de l’Église catholique. C’est grâce à lui que Laurent Monsengwo est créé cardinal le 20 novembre 2010 au Vatican.
Le dernier que le Cardinal Monsengwo a connu est le Pape François. Celui-ci, né Jorge Mario Bergoglio le 17 décembre 1936 à Buenos Aires en Argentine, est le 266e pape de l’Église catholique romaine. Il a été élu pape le 13 mars 2013, lors du conclave qui a suivi la renonciation de Benoît XVI, le 28 février 2013. Il a choisi son nom de pape en l’honneur de saint François d’Assise. Avant son élection, il était un des principaux dirigeants de l’ordre des jesuites et cardinal-archevêque de Buenos Aires. Il est le premier pape non européen depuis Grégoire III, au VIIIe, et le premier pape originaire du continent américain.
L’homme d’Église, Laurent Monsengwo Pasinya était proche du pape François. Il a aussi représenté le continent africain dans le collège des neuf cardinaux nommés par ce pape pour travailler sur la réforme de la Curie. Il était un des proches conseillers du pape François jusqu’en décembre 2018.
En fait, ces cardinaux ont été nommés en 2013 et chargés de conseiller le pape François dans le gouvernement de l’Église universelle et la réforme de la Curie. Le prélat a quitté cette instance en 2018, soit pendant 5 ans.
Avec l’ampleur du débat sur l’africanisation, nous notons qu’il y a eu aussi les papes noirs. Le terme pape africain désigne les papes catholiques originaires de la province romaine d’Afrique. D’après nos informations, il y en eut trois, tous berbères : Victor Ier, le14e pape ; Miltiade, le 32e pape ; et Gélase Ier, le 49e pape.
S’agissant du dernier pape noir, Gélase Ier est né en Afrique romaine ou à Rome et mort dans la même ville le 21 novembre 496. Son pontificat dure quatre ans, de 492 à 496, mais sa contribution aux rapports entre l’Église et l’État et au concept même de papauté est décisive. Il est considéré comme saint par l’Église catholique romaine qui le fête chaque 21 novembre.
1525 ans plus tard, l’Afrique se questionne sur l’opportunité de la désignation de ses fils pour la destinée du Saint-Siège à Rome.
Certes, il faudra mentionner qu’en 1978 et 2013, cette question a été soulevée. En effet, nous notons de la télévision francophone TV5 que « Le Saint-Siège compte 18 cardinaux africains. (…) Et pourquoi pas un pape africain à la tête de l’Église ? La question n’est pas vraiment nouvelle. Elle se posait déjà en 1978 quand il a fallu élire le pape Jean-Paul II, et se repose encore aujourd’hui, depuis que le pape Benoit XVI a annoncé, lundi 11 février 2013, qu’il renonçait au pontificat. Une question d’autant plus sérieuse que deux cardinaux africains se trouvent bien placés : le ghanéen Peter Turkson et le nigérian Francis Arinze. Tous deux font partie des 120 cardinaux chargés d’élire le nouveau souverain pontife et donc susceptibles d’être élus »[40].
Monseigneur Laurent Monsengwo, au stade des martyrs de Kinshasa, le jour de sa première messe(celebration eucharistique) après sa nomination comme archeveque de Kinshasa, Octobre 2010.
6. Les quatre cardinaux de la République Démocratique du Congo
Un cardinal est le plus haut dignitaire (après le pape), de l’église catholique romaine. Il est nommé par le pape et est chargé de l’assister dans l’administration civile et religieuse. Les cardinaux forment le Sacré Collège qui se réunit en conclave et élit le pape.
Les quatre cardinaux de la République Démocratique du Congo sont Malula, Etsou, Monsengwo et Ambongo.
Concernant Joseph-Albert Malula, il est né le 17 décembre 1917 à Léopoldville et est mort le 14 juin 1989 à Louvain en Belgique. Il est un cardinal congolais de la République Démocratique du Congo, archevêque de Kinshasa de 1964 à 1989. Il fut également président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar.
Le deuxième Cardinal est Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, né le 3 décembre 1930 et décédé le 6 janvier 2007. Il est un prêtre congolais de Kinshasa et religieux scheutiste. Nommé archevêque de Kinshasa en 1990, il est fait cardinal en 1991.
Le troisième Cardinal est Laurent Monsengwo Pasinya. Il a œuvré de 2010 à 2019, soit pendant 9 ans.
Le quatrième Cardinal est Fridolin Ambongo Besungu né le 24 janvier 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi, est un prélat catholique congolais de Kinshasa. Il est archevêque de Kinshasa depuis sa nomination le 1er novembre 2018 et cardinal depuis le consistoire du 5 octobre 2019.
Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateu apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique en 2016, puis il est devenu archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et au courant de la même année en 2018, il est coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa. Il a servi en tant que curé de paroisse et en tant que professeur avant d’être appelé à l’épiscopat. Il est depuis lors l’un chef de file parmi les évêques en faveur de la paix nationale. Il est également membre profès de l’Ordre des frères mineurs capuciens.
Pour mémoire, depuis l’indépendance du Congo–Kinshasa, il y a quatre cardinaux. Certes, pour l’histoire des cardinaux congolais, il faudra également compter les cardinaux belges qui œuvraient aussi pour le Congo belge. En guise d’illustration, nous notons qu’il y avait deux cardinaux, à savoir : Désiré Félicien François Joseph Mercier[41] de 1906 à 1926, créé cardinal en 1907 et Joseph-Ernest Van Roey[42] 1926-1961, créé cardinal en 1927.
7. Le cardinal Monsengwo et les présidents de l’Eglise du Christ au Congo
L’Église du Christ au Congo, en sigle ECC, est une union qui rassemble 95 dénominations chrétiennes protestantes et évangéliques de la République démocratique du Congo. Elle a été créée en 1924 et dont le siège se situe à Kinshasa.
En 1934, elle prend le nom de l’Église du Christ au Congo. Le nom de l’Église du Christ au Zaïre fut officiellement adopté le 20 mars 1970 lors du Synode national qui eut lieu à Nganda. Le pasteur Jean Bokeleale fut le premier président de la nouvelle fédération.
De 1998 à 2017, elle est présidée par Pierre Marini Bodho, également sénateur. En 2017, André Bokundoa, de la Communauté Baptiste du Fleuve Congo devient président. Point n’est besoin de rappeler que ces deux responsables ont œuvré pendant que Laurent Monsengwo a été fait Cardinal.
Le deuxième président est Monseigneur Pierre Marini Bodho est un pasteur et homme politique de la République démocratique du Congo, né le 30 mars 1938 à Zeu, chefferie d’Anghal, territoire de Mahagi dans la province Orientale en République Démocratique du Congo.
Nous retenons du rapport entre Marini et Monsengwo, notamment qu’« Les Laïcs protestants accusent Marini de rouler pour le pouvoir, contre les intérêts du peuple congolais, et saluent le courage du Cardinal Monsengwo qui s’insurge contre les résultats de la présidentielle du 28 novembre 2011. Des laïcs protestants s’opposent aux critiques formulées par le représentant de l’Eglise du Christ au Congo contre l’attitude du cardinal Monsengwo face aux élections présidentielle et législatives de 2011 »[43].
En plus, « Ils lui reprochent aussi son soutien au statu quo, depuis le règne de feu le maréchal Mobutu. Les Laïcs protestants de la République démocratique du Congo s’élèvent contre les prises de positions de Monseigneur Marini Bodho. Dans un communiqué de presse daté du 14 décembre 2011, ils ont déploré le fait que le représentant de l’Eglise du Christ au Congo ait remis en cause les déclarations du cardinal Laient Monsengwo Pasinya réfutant les résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 »[44].
Pendant que Monseigneur Marini Bodho était à la présidence de l’ECC, le pasteur Ekofo que l’ECC reconnait comme aumônier de la famille présidentielle de Joseph Kabila, avait une approche proche de l’archevêque catholique de Kinshasa.
En effet, on note qu’« Après le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, qui dénonçait début janvier la barbarie de la répression de la marche du 31 décembre par les forces de sécurité, et appelait à ce que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo, c’est cette fois le pasteur François-David Ekofo qui, dans un langage sensiblement plus diplomatique, mais dans des allusions on ne peut plus claires, s’est directement adressé au pouvoir ce mardi 16 janvier. Le discours a d’ailleurs été largement relayé sur les réseaux sociaux »[45].
Concernant le second, il est « Elu samedi 19 août le 3ème président de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le pasteur André Bokundoa-Bo-Likabe est originaire de la Province de la Mongala. Il a fait ses études secondaires en biologie chimie avant d’embrasser, à Kinshasa, les études universitaires en théologie à l’Université protestante au Congo (UPC). Il décroche alors sa licence en théologie avec la mention distinction, titre qui lui ouvre la voie pour poursuivre sa formation en théologie à l’Ecole biblique et archéologique de Jérusalem en Israël. Il intègre plus tard l’université de Sheffield en Grande Bretagne et décroche son Doctorat en théologie avec comme spécialité la théologie de l’Ancien testament. Il est depuis 2014 professeur ordinaire à la faculté de théologie de l’Université Protestante au Congo et chef de département de l’Ancien Testament à la Faculté de Théologie à l’UPC »[46].
À la mort de l’ecclésiastique catholique, le Révérend André Bokundoa note que Laurent Cardinal Monsengwo a achevé sa course et est resté un modèle de la Pastorale sociopolitique le plus emblématique dans notre mémoire collective. Il s’en va au moment où le pays avait encore grandement besoin de son expérience.
8. Laurent Monsengwo et la mémoire
Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, d’après beaucoup de spécialistes, voire de théoriciens de la mémoire, est un contexte mémoriel pour l’Église catholique en RD Congo et la politique congolaise. De ce fait, il peut faire l’objet des études mémoirologiques.
La mémoirologie[47] a donné naissance au mémoirologue qui est la personne ayant comme préoccupation essentielle la réflexion sur la mémoire. Ce faisant, « Avec l’élévation de la mémoire comme objet d’objectivation scientifique, nous essayons de construire un schème intégré expliquant les sciences de la mémoire. Certes, il faudra rappeler que cette passion scientifique nous est arrivée lorsque nous avons voulu comprendre la place et le rôle de la bibliologie dans la mémoire »[48].
Dans une explication mémoirologique, nous considérons le cardinal Laurent Monsengwo comme un vieillard en Afrique dans une approche passéiste d’Amadou Hampâte Bâ[49] et dans celle in vivo de Bob Bobutaka.
Pour ce faire, dans l’approche mortem du malien Hampâte Bâ, la qualité des témoignages prononcés en termes d’hommages de ce cardinal Congolais de Kinshasa justifie qu’il était une bibliothèque vivante pour les politiques et le monde religieux. Certes, il faudra aussi mentionner de son vivant Monseigneur Monsengwo était un référentiel interactif au service de ses contemporains de l’Église, de sa famille, de la politique, de sa province, du monde académique, etc. d’où l’approche interactive du vieillard par le congolais Bobutaka.
Pour davantage des détails sur ces deux approches mémoirologiques, nous retenons des écrits du Journaliste Martin Enyimo que « Quant à sa motivation à écrire ce livre [Archives de droit, de politologie et de légistique, Théorisation sur Léon Kengo wa Dondo Tome 1], le Pr Bob Bobutaka a soutenu : Je me suis rendu compte que je pouvais appliquer, selon un certain enrichissement, un dicton d’Amadou Hampâte Bâ qui avait dit que lorsqu’en Afrique un vieillard meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle. J’ai réfléchi autrement pour dire si l’un de plus grands sages africains utilisait un peu une approche mortum, je veux utiliser une approche interactive. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité enrichir ce qu’Amadou Hampâte Bâ pour dire qu’en Afrique, un vieillard qui vit constitue un référentiel mémoriel interactif pour ses contemporains. Kengo wa Dondo, comme il est encore en vie, constitue pour nous Congolais, les universitaires, les scientifiques, les chercheurs, les politiques, un contexte d’échange, d’interactivité sur tout ce qu’il connaît sur ce pays, d’autant plus qu’il est actif depuis 1958 »[50].
En outre, l’apport de la revalorisation des archives au sein de l’Église catholique dans les paroisses de Kinshasa a été aussi le cheval de bataille du Cardinal Monsengwo pour la mémoire de l’Église.
En effet, il y a eu, entre autres, l’organisation d’une séance de formation du personnel paroissial « Du 5 au 7 Avril 2015 dans les installations de l’une des paroisses de l’Eglise catholique en RD Congo. Depuis l’avènement de Monsieur Monsengwo comme cardinal de l’archidiocèse de Kinshasa, il ne cesse de déployer les initiatives pour la gestion de la mémoire de l’Eglise. C’est dans cette approche qu’il a encouragé une session de renforcement des capacités des secrétaires paroissiaux de Kinshasa dans l’archivage des documents de l’Eglises »[51].
Pour l’opérationnalisation de cette activité, Delphin Bateko a écrit : «L’Église catholique de Kinshasa (RD Congo), en collaboration avec l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISS/Kin), vient d’organiser une session de trois jours de formation pour des secrétaires paroissiaux sur la gestion des archives paroissiales avec le thème principal : Des secrétaires des paroisses pour l’archidiocèse de Kinshasa, en vue de la conservation de la mémoire collective. Les travaux ont été ouverts par les allocutions du Directeur général de l’Institut supérieur de statistique de Kinshasa (ISS), le professeur Mohindo Gyenano, et du directeur de l’Economat. Lors de la première journée, l’abbé Nathan Tshibambe, chargé de la péréquation à l’archidiocèse de Kinshasa, et le conservateur Pierre-Aimé Mobembo Ongutu des Archives nationales du Congo ont tour à tour fait la présentation générale des paroisses de Kinshasa : historique et problème et expliqué les aptitudes requises du secrétaire »[52].
En plus, ce journaliste archiviste continue à relater l’événement en notant qu’« A la deuxième journée, le professeur Dr. Bobutaka Bateko Bob a fait un exposé sur la tenue du secrétariat et la documentation tandis que l’Abbé Jean Paul Loanga, curé de la cathédrale Notre Dame du Congo, a abordé la problématique des outils de travail et leur importance »[53].
Le journaliste Delphin Bateko note encore que fidèle à sa logique pastorale, « Une messe d’actions de grâce, dite par Monseigneur José Moko à la paroisse Saint Raphaël dans la commune de Limete, a clôturé la session. Nous sommes dans une Eglise organisée et vous êtes sacerdotales responsables de la conservation des archives de l’Eglise, a-t-il prêché dans son homélie. Après avoir remercié l’ISS/Kin d’avoir organisé cette session de formation, il a rappelé la responsabilité des secrétaires paroissiaux sur la gestion des archives de leur paroisse. Dans la foulée, Monseigneur José Moko a déploré le comportement des églises dites Pentecôtistes sur la manière dont elles gèrent leurs archives, la plupart d’entre elles n’ayant pas de siège fixe »[54].
Les secrétaires paroissiaux sont des acteurs importants pour la conservation et la pérennisation de la mémoire de l’Eglise catholique. Et pour consolider l’impérium de l’Église à travers sa mémoire, nous avons écrit : « Il faudra noter que l’Eglise catholique est une force pour l’humanité et cette force est issue de par sa capacité de gérer sa mémoire qui fait d’elle une puissance planétaire. Ils doivent être aussi bien les acteurs de la communication ders organisation ; car les secrétaires paroissiaux doivent assurer aussi la gestion de l’image de l’Eglise et ils doivent garantir la traçabilité ecclésiastique pour permettre à la hiérarchie des prises de décisions responsables et irréfutables »[55].
Enfin, nous notons que le parcours de Laurent Monsengwo Pasinya est l’expression de la production des archives. En fait, sa venue sur terre est prouvée par un acte de naissance, la confirmation de son inscription au petit séminaire de Bokoro est documentée, son ordination sacerdotale a été archivée, sa nomination comme évêque a fait l’objet de la documentation archivistique, sa création comme cardinal et son éméritat cardinalice ont été archivés, enfin son décès et son inhumation ont fait l’objet de l’émission des documents d’archives.
Ceci confirme que les archives accompagne l’homme depuis sa naissance jusqu’à sa mort.
9. Laurent Monsengwo, l’expression de deux Congo
L’héritage colonial a donné deux pays différents, mais les peuples de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo possèdent les mêmes aspirations. Le Cardinal Emérite du Congo–Kinshasa est aussi l’expression de cette situation fraternité entre les congolais de deux rives du fleuve Congo.
En 2017, nous avons publié deux livres sur les deux Congo ; le premier est intitulé : « La France, La Belgique et les deux Congo : Mémoire historique, approche archivologique et communication politique »[56]et le second a comme titre : Congo-Kinshasa et Congo-Brazzaville : Développement, langue, musique, sport, politique et bibliologie.
Pour le second, les éléments du résumé de l’auteur sont ainsi notés « En dépit du fait que l’écriture du mot Kongo ait été transformée en Congo, ces deux républiques sœurs reflètent l’héritage toponymique du Royaume Kongo. De 1960-1964, le Congo-Kinshasa et le Congo-Brazzaville avaient la même dénomination : République du Congo. Parmi les éléments communs aux deux Congo, nous observons aussi que les deux drapeaux congolais semblent avoir une même configuration, notamment les couleurs : rouge et jaune ; chaque drapeau est traversé par une barre pouvant expliciter l’importance du fleuve ; et tous deux possèdent deux formes triangulaires »[57].
En outre, « Ce livre développe un schème diversifié au contenu historico-archivologique construit à partir des chapitres suivants : Les Banunu-Bobangi et Lingala entre les deux Congo ; Les questions relatives au développement dans les deux Congo ; La Bibliologie dans les deux Congo; Les opérations de maintien de paix de l’ONU au Congo-Kinshasa ; Les Juifs en République Démocratique du Congo »[58].
Aussi, « Un autre chapitre met en exergue les considérations sur les barrages d’Inga, la balkanisation et la décentralisation de la République Démocratique du Congo. Par ailleurs, les chapitres sur les émeutes de Léopoldville du 4 au 7 Janvier 1959, l’organisation des tables rondes et des élections législatives de 1960 et la cérémonie de l’indépendance du Congo-Kinshasa sont exploités avec un accent particulier sur la Déclaration de l’indépendance du Congo-Kinshasa »[59].
En outre, « il y a aussi un chapitre intitulé : Kinshasa – Brazzaville : l’université, le sport et la culture qui met en relief les considérations communes aux deux capitales. Enfin, l’auteur met aussi en relief la Banque mondiale qui a créé sa propre sous-région comprenant la République Démocratique du Congo et la République du Congo, cette initiative devrait être considérée comme un atout important pour revigorer davantage les liens de fraternité entretenus par les populations de deux rives du fleuve Congo »[60].
En somme, « le sport, la musique, la langue et l’identité culturelle commune, comme facteurs synergiques, sont exploités afin d’impulser le développement désirable et le développement durable des peuples congolais. Si le développement durable mise sur la postérité, le développement désirable, quant à lui, prône le bien-être et le mieux-être des populations contemporaines »[61].
Pour consolider le rapprochement linguistique entre ces deux États, nous exploitons les éléments produits par un chercheur congolais de Brazzaville, Adolphe Dzokanga[62], dans une étude, se déclare embarrassé de fixer avec exactitude l’origine du lingala. Il mena une réflexion sur la linguistique comparée en exploitant cette phrase-type : Moi, je vais au village construire une maison qu’il a traduite dans toutes les langues des deux Congo du groupe lingala, pour en faire ressortir les grandes affinités et ressemblances suivantes:
Bobangi : ngai, nakoke o mboka notonga ndako ;
Lingala : ngai, nakei na mboka kotonga ndako ;
Banunu : ngai, namoke o mboka notonga ndako ;
Libinza : ngai, nakakende o mboka nakatonga ndako ;
Lusakani : ngai, namoke o mboka notonga ndako ;
Mpama : ngai, nakei mboka natonga ndako ;
Liboko : ngai, nakei o mboka nakatonga ndako ;
Baloyi : ngai, nakei mboka natonga ndako ;
Limpfondo : ngai, nakei o mboka mpfoa ya itonga ndako ;
Enyele : nga, nakei mboka botonga ndako ;
Bomitaba : nga, nakei mboka eke otonga ndako ;
Likuba : ngai, nasoke mboka otonga ndako ;
Likuala : nga, nake o mbowa notonga ndao ;
Moyi : ngai, nakeke o mboka notonga ndako ;
Mbochi : nga, izwa mboa otonga ndai (ndao) ;
Kouyou : nga, lizwa mbooka etonga ndako ;
Makoua : nga, likendi mboga etonga ndago ;
Bonguili : ngai, nake mboka na kotonga ndako.
« Les membres des tribus qui composent la grande famille Bobangi étaient surtout des guerriers, des pêcheurs et des riverains du fleuve Congo dont les endroits resserrés s’appellent mongala. La région fut appelée mai ya mongala, et les riverains furent nommés naturellement Bangala ou Mangala. Les Bangala sont composés de nombreuses tribus : les Bobangi, les Banunu, les Libinza, les Lusakani, les Mpama, les Liboko, les Baloyi, les Limpfondo, les Enyele, les Bomitaba, les Likuba, les Likuala, les Moyi, les Mbochi, les Kouyou, les Makoua, les Bonguili, etc.»[63].
Ce rapprochement des peuples a aussi utile pour que Laurent Monsengwo ait également les membres de sa famille de l’autre côté de la rive du fleuve Congo. En effet, Lily Kaniki, cousine de Laurent Monsengwo Pasinya, a eu des enfants avec le président Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo. Affectueusement appelée Ma Lily Kaniki, elle a donné naissance à Claudia Sassou et Denis Christelle Sassou[64].
A ce propos, nous notons que « Quant à sa cousine germaine, feu Lily Kaniki, elle a eu deux enfants avec le président du Congo-Brazzaville : Claudia[65] et Denis Christel. Monsengwo traverse encore régulièrement le fleuve pour rendre visite à Denis Sassou Nguesso. [Pour ce faire, il confirme que] Nous nous voyons pour parler des problèmes familiaux et échanger sur la situation politique africaine et mondiale, explique le cardinal »[66].
On ne saura clore cette partie familiale du défunt Cardinal Luarent Monsengwo en oubliant son entreprenant frère. En fait, « Moins connu que Monsengwo, François Kaniki, son frère cadet, est néanmoins influent. Homme politique et homme d’affaires, il est né le 15 janvier 1954. Diplômé en droit, il démarre sa carrière dans les hautes sphères de l’État en 1987, lorsque Mobutu le nomme avocat général. Il occupe ensuite des fonctions dans différents ministères »[67].
Il est à noter qu’ « En 1990, il devient le président exécutif de la filiale congolaise du groupe français Bolloré, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Dans les années 2000, Kaniki rejoint le Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’opposant Jean-Pierre Bemba. Mais c’est en tant que candidat indépendant qu’il est élu au Sénat, en 2007. Kaniki n’hésite pas à intervenir contre ceux qui menacent les intérêts de la famille. En 2014, il a saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication pour un article diffamatoire écrit par un journaliste de Congo News sur Monsengwo et sa famille »[68].
Pour le rapprochement religieux entre les deux Congo, nous retenons l’interview accordée à Monseigneur Laurent Monsengwo sur le Cardinal Émile Biayenda par l’Archidiocèse de Brazzaville.
À la question : Éminence, avez-vous connu le Cardinal Émile Biayenda et quel souvenir gardez-vous de votre première rencontre ?, L’Éminence Laurent Monsengwo Pasinya a répondu : « J’ai connu le Cardinal Émile Biayenda[69] à la 3e Assemblée Plénière du Synode des Évêques de 1974 à Rome. Il était là pour le compte de la Conférence Épiscopale du Congo et moi j’y ai été comme expert nommé par le Saint Père à cette assemblée. Je l’ai connu dans nos rencontres de S.C.E.A.M., parce que nous y allions tous »[70].
Monsengwo note qu’« il m’a donné l’impression d’un homme très spirituel, un homme engagé pastoralement et d’un homme qui avait la volonté de faire avancer, ce que nous appelons actuellement beaucoup mieux qu’à l’époque, l’inculturation du message de la foi. Malheureusement après, je ne l’ai plus revu. Je dois vous dire que je suis venu à Brazzaville la première fois, lors de la prise de possession de Mgr Barthélemy Batantu[71]. Avant, je ne connaissais pas Brazzaville et je n’ai pas pu revoir le Cardinal Biayenda. Mais, il m’avait fait l’impression d’un grand Pasteur »[72].
Le décès de l’ecclésiastique de la RD Congo a occasionné l’organisation de la messe eucharistique de recueillement spirituel en hommage au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à la Basilique Sainte-Anne, le 19 juillet 2021. Elle a été dite par Monseigneur Bienvenu Manamika Bafouakouahou, coadjuteur de l’archidiocèse de Brazzaville.
En fait, « Dans son homélie tirée du livre de l’évangile de Mathieu au chapitre 12 versets 38-42, l’officient du jour a rassuré que le cardinal est mort, mais comme son Seigneur il vit éternellement auprès de lui. Il est mort et ressuscitera. Il prêchait aussi la conversion des pêcheurs. Pleurer dans la foi à travers la mort et la résurrection de Jésus-Christ, on espère le retrouver dans le giron du Seigneur, a déclaré l’officient du jour »[73].
10. Notre rencontre avec le Cardinal en 2015 à l’archevêché de Kinshasa
En 2015, le Cardinal Laurent Monsenwo Pasinya nous avait accordé un entretien au Centre Pastoral diocésain Lindonge dans la commune de Limete à Kinshasa. Au cours duquel, nous lui avons remis nos deux livres publiés en Allemagne qui sont intitulés respectivement Rd Congo-Belgique: Archives, Bibliothèque et Bibliologie en 2013 et Bibliologie : Science de l’information et de la communication édité en 2015.
Le dix-huitième Chapitre de ce dernier livre, nous avons construit un schème sur le cardinal Laurent Monsengwo mettant en exergue ses profils d’exégète et du bibliologue.
Il s’articule autour de points suivants : la biographie de Laurent Monsengwo Pasinya, de l’exégète au bibliologue, le christianisme au Royaume Kongo, le droit canonique ou légistique théologique, les Archives du Vatican, l’hagiographie, les Archives de l’Eglise catholique en RD Congo, la Communication sociale et la théorie de la croix. Celle-ci est aussi une contribution en communicologie et en théologie.
Les échanges étaient positifs et nous étions surpris d’apprendre de cet homme de science qu’il nous lisait souvent à travers ce qui était publiés sur nous dans les journaux.
On a aussi parlé de notre grand-père Adrien Bobutaka qui était d’abord chef adjoint du Centre Extra Coutumier de Mushie[74] (dans l’actuelle province de Mai-Ndombe) pendant la colonisation belge et élu Bourgmestre lors des premières élections de 1957 dans le même espace géographique.
En outre, on a parlé de développement de notre province et de la République Démocratique du Congo.
8. Les dernières cérémonies de Laurent Monsengwo
Le dimanche 18 juillet 2021 à l’aéroport de N’djili, on a noté l’arrivée de la dépouille mortelle du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Le corps de l’ancien archevêque de Kinshasa (RDC) et Brazzaville (Congo) a été rapatrié par un vol spécial.
Pour ce faire, « Plusieurs autorités du pays ont fait le déplacement de l’aéroport international de N’Djili. Parmi lesquels, [le Cardinal Fridolin Ambongo t le Gouverneur Gentiny Ngobila], les présidents de deux chambres du Parlement, le Premier-ministre, Chef du Gouvernement qui était accompagné de quelques ministres. On note au nombre de ces autorités, des députés nationaux ainsi que la famille biologique du cardinal. La délégation de Brazzaville, il y a eu le Ministre de la Coopération Denis Christel Ngwesso et la Conseillère en Communication du Président congolais de Brazzaville, Claudia Sassou. Tous les deux respectivement neveu et nièce de l’illustre disparu »[75].
Le même jour, cette dépouille est accueillie à la cathédrale Notre Dame de Kinshasa[76], avant d’être déposée à la morgue de l’hôpital Saint Joseph.
Le programme des obsèques de l’illustre disparu se présentait comme suit : « La dépouille du cardinal arrivera à Kinshasa le dimanche 18 juillet, elle sera accueillie dans la cathédrale puis transportée à la morgue de l’hôpital Saint-Joseph où elle restera jusqu’au 20 juillet, jour où, à 10h30, auront lieu les obsèques solennelles sur l’esplanade du Palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale et du Sénat. L’enterrement est prévu, en revanche, le 21 juillet à 9h30, dans la cathédrale, à l’issue d’une célébration liturgique. L’archidiocèse de Kinshasa invite toutes les paroisses à faire sonner les cloches tous les jours à 17h30 pour inviter à la prière en suffrage du cardinal Monsengwo Pasinya et à respecter le règlement anti-covid pendant les célébrations »[77].
Pour les cérémonies funérailles, « Héliporté, le Président Denis Sassou-N’guesso est arrivé ce mardi matin à Kinshasa pour participer aux funérailles du Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque Émérite de Kinshasa. Au jardin du Palais de la Nation, le Président Denis Sassou-N’guesso a été accueilli par son homologue Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Les deux chefs d’Etat ont eu une entrevue d’une dizaine de minutes avant de se diriger au Palais du peuple pour la messe d’action de grâce et l’hommage officiel de la Nation au prélat catholique décédé le dimanche 11 juillet dernier »[78].
Le président congolais Félix Tshisekedi a décoré le mardi 21 juillet à Kinshasa à titre posthume le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya dont le corps était exposé à Kinshasa au parlement de la République démocratique du Congo pour des hommages officiels et populaires.
En effet, « Le chef de l’État a déposé la médaille de l’ordre sur le cercueil du prélat défunt, après la lecture de l’ordonnance présidentielle l’élevant à titre posthume au titre de Grand cordon de l’ordre national des Héros nationaux Kabila-Lumumba pour les éminents service et mérites rendu à la nation congolaise. La cérémonie s’est déroulée en présence du président de la République du Congo (Brazzaville) Denis Sassou Nguesso, du Nonce apostolique[79], les cardinaux et prélats venus de plusieurs pays d’Afrique, des chefs de confessions religieuses en RDC, des officiels africains, des diplomates et d’une foule nombreuse »[80].
Lors de son mot de circonstance, voire son homélie, Monseigneur Ambongo martèle en ces termes : Le cardinal Monsengwo nous laisse l’exemple d’une vie entièrement donné pour les autres. Honorer sa mémoire : c’est de voir nos dirigeants (d’Afrique) ne pas se considérer comme des propriétaires de nos pays mais comme des humbles serviteurs de la nation pour le bien et le bonheur des populations, a-t-il souligné.
Enfin, L’enterrement de l’archevêque émérite de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo a eu lieu à la cathédrale Notre-Dame, Kinshasa, le 21 juillet 2021. Décédé à 81 ans, cet ecclésiastique a été inhumé mercredi dans les caveaux de la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa où des nombreuses personnes, en larmes, lui ont dit un dernier adieu. Cette cérémonie a eu lieu à l’issue de la messe dite par le cardinal Philippe Ouédraogo[81], archevêque de Ouagadougou au Burkina Faso, entouré de quatre autres cardinaux africains, des dizaines d’évêques, de nombreux prêtres et des fidèles.
Conclusion
Il y a une communication entre la vie et la mort tel nous avons eu à expliquer dans un de nos livres. Aussi,ce que nous appelons la vie, c’est l’acte de destruction des calories et conséquemment, cette destruction conduit à la mort. La vie commence à la naissance et la mort intervient à la fin de la vie. Une sagesse africaine soutient que quoi qu’il puisse faire sur la terre, l’homme aura toujours une fin.
Tous les hommes sont mortels, néanmoins, la différence entre eux, c’est à travers la capacité de chacun d’être mémorisé par ses contemporains et la postérité, et ce, à travers ses œuvres constructives de son vivant.
En fait, l’enfant Laurent Monsengwo est né pendant la colonisation belge, précisément sous le règne du roi des belges Léopold III dont le pouvoir s’est étalé du 23 février 1934 au 28 mai 1940 et il est mort durant la présidence de la République de Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
En créant le parallélisme entre sa vie ecclésiastique et le leadership politique du Congo indépendant, nous notons qu’il est ordonné prêtre en 1963 sous le règne du président Joseph Kasa-Vubu. On retient qu’il est nommé évêque en 1980 sous le règne du président Mobutu Sese Seko. Laurent Monsengwo est cardinal sous le leadership de Joseph Kabila. Et il est devenu Cardinal Emérite le 1er novembre 2018 après sa démission pour raison d’âge, soit à 79 ans pendant que Felix-Antoine Tshisekedi est président de la république.
Certes, il sied également de rappeler qu’il était évêque auxiliaire d’Inongo, puis muté en 1981 à Kisangani, en province orientale (nord-est), comme évêque auxiliaire. Sept ans plus tard, il est porté à la tête de l’archevêché de cette ville.
Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya fut l’une des voix critiques à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en RDC (l’ancienne République du Zaïre), celui de Mobutu Sese Seko, de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), de Joseph Kabila (2001-2019), puis de Félix Tshisekedi. Cette grande figure de l’Église catholique africaine a joué un rôle de premier plan en République démocratique du Congo.
Il a réussi à démontré le rapprochement entre les deux Congo. Ainsi, nous avons construit son arborescence de glocalisation[82] comme suit : sa famille biologique, son ethnie : Sakata[83], le petit séminaire de Bokoro[84], la province de Mai-ndombe[85], la province orientale, la République Démocratique du Congo, la République du Congo, Église Catholique romaine et Vatican.
Enfin, l’émotion est nègre et la raison hellène, cette phrase, à chaque fois qu’elle est prononcée ressuscite Léopold Sedar Senghor. En réalisant cette œuvre de l’esprit, à titre posthume, nous pleurons Laurent Monsengwo Pasinya, de par l’approche hellène de la raison, et tout comme, nous compatissons avec les fervents adeptes catholiques, notamment Lucienne Mweka Moluka Mosengoy, Léa Luyingi Mumbanda, Joseph Pili-Pili Mawezi, Simon Pierre BWANYA Bomboka, Marie-Claire MUKWASA Gipela, dans une approche émotive nègre.
[1] Vatican. News, Décès du cardinal Monsengwo. Mgr Ambongo salue son engagement, Publié le 11 juillet 2021 à19:42, Vatican. News, Décès du cardinal Monsengwo. Mgr Ambongo salue son engagement, Publié le 11 juillet 2021 à19:42,
https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2021-07/deces-cardinal-monsengwo-republique-democratique-congo.html, consulté le 24 juillet 2021 à 18h45.
[2] Léonard SANTEDI (Abbé),Le Professeur Abbé Léonard Santedi rend hommage au Cardinal Monsengwo Pasinya, Publié le 16 juillet 2021, https://ucc.ac.cd/index.php/2021/07/16/le-professeur-abbe-leonard-santedi-rend-hommage-au-cardinal-monsengwo-pasinya/, consulté le 28 juillet 2021 à 8h25.
[3] Grandjournalcd.net, RDC: Tout savoir sur le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, décédé ce dimanche à Paris, Publié le 11 juillet 2021, https://grandjournalcd.net/2021/07/11/rdc-tout-savoir-sur-le-cardinal-laurent-mosengwo-pasinya-decede-ce-dimanche-a-paris/, consulté le 27 juillet 2021 à 20h46.
[4] Serge FINIA Buassa est un Religieux et docteur en théologie biblique. Il fait des recherches d’ordre philologique (sémantique) et théologique dans les lois du Pentateuque. Il a été formateur et enseignant au moyen séminaire Saint Pie X du diocèse d’Owando (Congo-Brazzaville). Né à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il a obtenu le titre de docteur en théologie, spécialisation biblique, à la Pontificia Università Urbaniana de Rome. Il est clerc incardiné dans le Diocèse de Kisantu (RD. Congo).
[5] Serge FINIA Buassa, La sémantique en exégèse biblique, Paris, L’Harmattan, 2011, 65 p.
[6] Ibidem.
[7] Michaela BAUKS et Christophe NIHAN, Manuel d’exégèse de l’Ancien Testament, Genève, Labor et Fides, 2008, 236 p, Synopsis.
[8] Ibidem.
[9] Laurent MONSENGWO Pasinya, La notion de «Nomos» dans le Pentateuque grec, Thèse de doctorat, Rome, 1973, Analecta Biblica 50, 246 p.
[10] Bob BOBUTAKA Bateko, Archivologie, Bibliologie et Communicologie : Approche Epistémologique, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2014, p. 207.
[11] Bob BOBUTAKA Bateko, Bibliologie : Science de l’Information et de la Communication, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2015, p. 364.
[12] Jean-Pierre MANUANA Nseka (dir.), « Présentation », in La Bibliologie à l’ère d’Internet : De l’écrit imprimé à l’écrit électronique, Actes du premier colloque national de bibliologie (Kinshasa, du 25 au 26 février 2015), Kinshasa, Presses de l’Université Catholique du Congo, 2017, p. 3.
[13] Bob BOBUTAKA Bateko, « Multimédia : Un objet d’étude pour la bibliologie », in La Bibliologie à l’ère d’Internet : De l’écrit imprimé à l’écrit électronique, Actes du premier colloque national de bibliologie (Kinshasa, du 25 au 26 février 2015), Kinshasa, Presses de l’Université Catholique du Congo, 2017, p. 59.
[14] Bob BOBUTAKA Bateko, Apports de Paul Otlet et de Robert Estivals à l’épistémologie des sciences de l’information et de la communication, Paris, Edilivre, 2017, p. 231.
[15] Idem, p. 5.
[16] Bob BOBUTAKA Bateko, « La bibliologie entre les sciences de l’infocom et la théologie », in Annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Kinshasa, n* XX/2020, Kinshasa, Editions René Descartes, 2019, p. 347.
[17] Bob BOBUTAKA Bateko, Archivistique, Bibliothéconomie, Documentation et Légistique : Des disciplines de la Bibliologie, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 77.
[18] Ibidem.
[19] Rosino GIBELLINE, Panorama de la théologie au XXème siècle, Paris, Cerf, 1994, 680 p.
[20] Jean ONAOTSHO, Appartenance et distanciation : De Gadamer et Ricoeur à l’herméneutique africaine, Louvain, Bruxelles, Presse Universitaires Louvain, 2016, 226 p, Synopsis.
[21] Ibidem.
[22] Bob BOBUTAKA Bateko et Norbert LUBANJA Rugenge, Bibliologie, Philosophie et Théologie : Quid de primauté, Paris, Connaissance et Savoir, 2021, p. 12.
[23] Bob BOBUTAKA Bateko, « La Bibliologie entre les Sciences de l’Infocom et la Théologie », in Annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Kinshasa, n* XX/2020, Kinshasa, Editions René Descartes, 2019, p. 359.
[24] Robert ESTIVALS, La lutte finale et la bibliologie africaine, Paris, L’Harmattan et 2015, 270 p.
[25] Ibidem.
[26] Eddie TAMBWE Kitenge (dir), Déconstruction du processus bibliologique colonial : Installation d’un modèle endogène africain, Paris, L’Harmattan, 2015, pp. 9-10.
[27] Ibidem.
[28] Bob BOBUTAKA Bateko, « Ecrit et stratégie de la communication politique pour l’idéologie coloniale en Afrique », in Déconstruction du processus bibliologique colonial : Installation d’un modèle endogène africain, Paris, L’Harmattan, 2015, pp. 143-144.
[29] Léon KENGO wa Dondo, La passion de l’Etat: Mémoires, Paris, L’Harmattan, 2019, 390 p.
[30]TSHITENGE Lubabu M.K., RDC : le cardinal Monsengwo, l’indigné de la République, publié le 27 janvier 2012 à 15h52, https://www.jeuneafrique.com/143211/politique/rdc-le-cardinal-monsengwo-l-indign-de-la-r-publique/, consulté le 24 juillet 2021 à 8h56.
[31] Ibidem.
[32] Bob BOBUTAKA Bateko, La France, la Belgique et les deux Congo : mémoire historique, approche archivologique et communication politique, Paris, Edilivre, 2017, p. 237.
[33] Ibidem.
[34] Bob BOBUTAKA Bateko, Archives de droit, de politologie et de légistique : Théorisation sur Léon Kengo wa Dondo, Tome 1, Paris, Edilivre, 2020, p. 166.
[35] Bob BOBUTAKA Bateko, Bibliologie : Science de l’Information et de la Communication, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2015, p. 247.
[36]Trésor KIBANGULA, Politique : Les 50 Africains les plus influents – 4. Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, 07 mai 2018 à 15h51, https://www.jeuneafrique.com/mag/553616/politique/les-50-africains-les-plus-influents-4-mgr-laurent-monsengwo-pasinya/, consulté le 29 juillet 2021 à 10h11.
[37] Agence Congolaise de Presse, La dépouille du cardinal Monsengwo arrive samedi à Kinshasa, Publié le 13 juillet 2021, https://acpcongo.com/index.php/2021/07/13/la-depouille-du-cardinal-monsengwo-arrive-samedi-a-kinshasa/, consulté le 40 juillet 2021 à 16h49.
[38] Rich NGAPI, Décès du cardinal Monsengwo : la RDC perd l’un de ses acteurs majeurs de la démocratisation,http://www.lepotentiel.cd/g?post=2287#:~:text=Je%20crois%20que%20la%20personnalit%C3%A9,personne%20humaine%2C%20%C3%A0%20sa%20dignit%C3%A9, consulté le 28 juillet 2021 à 16h45.
[39] Inongo est une ville, chef-lieu de la province du Mai-Ndombe en République démocratique du Congo, située sur les rives du Lac Mai-Ndombe au nord-est de Kinshasa.
[40] Camille SARRE, Un pape africain pour succéder à Benoît XVI ?, Publié le 12 février 2013 et mise à jour le 27 février 2013 à 18h10, https://information.tv5monde.com/info/un-pape-africain-pour-succeder-benoit-xvi-4009, consulté le 30 juillet 2021 à 19h32.
[41] Désiré Félicien François Joseph MERCIER, désigné souvent comme le cardinal Mercier, né à Braine-l’Alleud le 21 novembre 1951 et mort à Bruxelles le 22 janvier 1926, est un cardinal belge de l’Église catholique. Il est primat de Belgique, 16e archevêque de Malines (1906-1926), Joseph Mercier est une figure marquante des débuts de l’œcuménisme (les Conversations de Malines avec les anglicans) comme de la résistance nationale face à l’occupation allemande de la Belgique lors de la Première Guerre mondiale.
[42] Joseph-Ernest Van ROEY, né le 13 janvier 1874 à Vorselaar en Belgique et mort le 6 août 1961 à Malines (Belgique), est un prêtre catholique belge, théologien et professeur à l’Université de Louvain. Consacré archevêque de Malines en 1926, il est fait cardinal et primat de Belgique, l’année suivante (1927).
[43] La Tempête des Tropiques, Les laïcs protestants s’opposent à Mgr Marini Bodho de l’ECC, Publié le 12 janvier 2012, https://benilubero.com/les-laics-protestants-sopposent-a-mgr-marini-bodho-de-lecc/, consulté le 24 juillet 2021 à 10h23.
[44] Ibidem.
[45] Jeune Afrique, RDC : quand le pasteur François-David Ekofo sermonne le pouvoir, Publié le 17 janvier 2018 à 17h33, https://www.jeuneafrique.com/514390/politique/rdc-quand-le-pasteur-francois-david-ekofo-sermonne-le-pouvoir/, consulté le 23 juillet 2021 à 12h34.
[46]Radio Okapi, André Bokundoa, le 3ème président de l’Eglise du Christ au Congo, Publié le 20/08/2017 à 13h27 et modifié le 20/08/2017 à 14h49, https://www.radiookapi.net/2017/08/20/actualite/societe/andre-bokundoa-le-3eme-president-de-leglise-du-christ-au-congo, consulté le 18 juillet 2021 à 11h56.
[47] La science ou le discours sur la mémoire.
[48] Bob BOBUTAKA Bateko, Recherche en Archivistique : Essai de Bibliographie et d’Archivologie, Mauritius, Éditions Universitaires Européennes, 2019, p. 312.
[49] Amadou HAMPÂTE Bâ, né en 1900 ou 1901 à Bandiagara, au Mali, et mort le 15 mai 1991 à Abidjan en Côte d’Ivoire, est un écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale, notamment peule.
[50] Martin ENYIMO, Livres : Bob Bobutaka théorise sur le parcours judiciaire, politique et législatif de Kengo wa Dondo, Publié le 22 juillet 2020 à 14h54, https://www.adiac-congo.com/content/livres-bob-bobutaka-theorise-sur-le-parcours-judiciaire-politique-et-legislatif-de-kengo-wa, consulté le 26 juillet 2021 à 9h45.
[51] Bob BOBUTAKA Bateko, Bibliologie : Science de l’Information et de la Communication, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2015, p. 372.
[52] Delphin BATEKO Moyikoli, Kinshasa : Des secrétaires paroissiaux formés en gestion des archives, in Le Potentiel, Publié le 24 avril 2015, http://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=12391:kinshasa-des-secretaires-paroissiaux-formes-en-gestion-des-archives&catid=90:online-depeches, consulté le 27 Avril 2015.
[53] Ibidem.
[54] Ibidem.
[55] Bob BOBUTAKA Bateko, Bibliologie : Science de l’Information et de la Communication, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2015, p. 379.
[56] Bob BOBUTAKA Bateko, La France, La Belgique et les deux Congo : Mémoire historique, approche archivologique et communication politique, Paris, Edilivre, 2017, 282 p.
[57] Bob BOBUTAKA Bateko, Congo-Kinshasa et Congo-Brazzaville : Développement, langue, musique, sport, politique et bibliologie, Paris, Edilivre, 2017, 280 p.
[58] Ibidem.
[59] Ibidem.
[60] Ibidem.
[61] Ibidem.
[62] Adolphe DZOKANGA naît en 1942 à Makotimpoko, au bord du fleuve Congo et il décède en1998. Il est de la nationalité Congolaise de Brazaville et est originaire de la tribu Moye appartenant au groupe ethnique Bangala, traditionnellement pêcheurs. Il étudie en Lingala, Bobangi, Français et Latin auprès de missionnaires dans la région de Bolobo, puis à l’École normale d’Ipoto, au Zaïre. Il poursuit ensuite ses études en France et soutient une thèse de doctorat en Lettres et sciences humaines à Paris, à l’Inalco. Il a rédigé une thèse de doctorat en Lettres et sciences humaines intitulé : Adaptation de la langue lingala au contact socio-économique contemporain : nouveau dictionnaire sémantique français-lingala illustré de dessins et grammaire pratique du lingala à l’INALCO Paris, en 1988. Il a enseigné à La Sorbonne et à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales.
[63] Bob BOBUTAKA Bateko, RD Congo-Belgique : Archives, Bibliothèque et Bibliologie, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2013, p. 27.
[64] Denis Christel SASSOU Nguesso est un homme politique et homme d’affaires congolais né le 14 janvier 1975 à Brazzaville. Il est le fils de Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo.
[65]Claudia IKIA Sassou N’Guesso est la députée élue de la 5e circonscription électorale de Talangaï à Brazzaville.
[66] Pierre BOISSELET (JEUNEAFRIQUE.COM),RDC – Le cardinal Monsengwo : Dieu, Kabila et lui, Publié le 22 décembre 2015, https://www.eventsrdc.com/rdc-le-cardinal-monsengwo-dieu-kabila-et-lui/#, consulté le 28 juillet 2021 à 15h12.
[67] Ibidem.
[68] Ibidem.
[69] Émile BIAYENDA, né en 1927 à Maléla Bombé près de Mpangala dans le district de Kindamba au Congo et mort assassiné le 23 mars 1977 à Brazzaville, est un cardinal congolais, archevêque de Brazzaville de 1971 à sa mort.
[70] Grégoire YENGO Diatsana, Qui est le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, https://biayenda.net/spip.php?article172, consulté le 29 juillet 2021 à 18h09.
[71] Barthélémy Batantu (14 juillet 1925 – 26 avril 2004) est un prêtre catholique congolais, qui fut archevêque de Brazzaville, en république du Congo.
[72] Grégoire YENGO Diatsana, Qui est le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, https://biayenda.net/spip.php?article172, consulté le 29 juillet 2021 à 18h46.
[73] Bruno OKOKANA, Hommage au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya : une messe de recueillement spirituel dite à Brazzaville, Publié le 20 juillet 2021 à 19h00, https://www.adiac-congo.com/content/hommage-au-cardinal-laurent-monsengwo-pasinya-une-messe-de-recueillement-spirituel-dite, consulté le 27 juillet 2021 à 11h23.
[74] Mushie est une localité, chef-lieu de territoire de la province du Mai-Ndombe en République démocratique du Congo.
[75] Actualité. Cd, RDC: Gentiny Ngobila a assisté à l’arrivée de la dépouille mortelle de Laurent Monsengwo ce dimanche, https://actualite.cd/2021/07/18/rdc-gentiny-ngobila-assiste-larrivee-de-la-depouille-mortelle-de-laurent-monsengwo-ce, consulté le 29 juillet 2021 à 16h45.
[76] Construite en 1947 et inaugurée fin 1949, c’est l’unique édifice religieux ayant aujourd’hui le statut de cathédrale à Kinshasa.
[77] Donatien NYEMBO SJ, RD Congo : Programme des funérailles du cardinal Monsengwo Pasinya, in Vatican. News, https://www.vaticannews.va/fr/afrique/news/2021-07/rd-congo-programme-des-funerailles-du-cardinal-monsengwo-pasi.html, consulté le 29 juillet 2021 à 19h33.
[78] RD Congo, Presse Présidentielle, RDC : Le président Denis Sassou N’guesso à la tête d’une forte délégation pour les obsèques de Laurent Monsengwo, Publié le 20 juillet 2021 à 18h15 in Actualité. cd, https://deskeco.com/2021/07/20/rdc-le-president-denis-sassou-nguesso-la-tete-dune-forte-delegation-pour-les-obseques-de-laurent, consulté le 29 juillet 2021 à 18h36.
[79]Monseigneur Ettore BALESTRECO a été nommé par le pape nonce apostolique en RD-Congo le 28 avril 2021.
[80]ACTUALITE.CD avec AFP, RDC : Tshisekedi décore à titre posthume Laurent Monsengwo, influent archevêque émérite de Kinshasa, https://actualite.cd/2021/07/20/rdc-tshisekedi-decore-titre-posthume-laurent-monsengwo-influent-archeveque-emerite-de, consulté le 29 juillet 2021 à 19h54.
[81] Philippe OUÉDRAOGO, né le 25 janvier 1945 à Konéan dans le département de Kaya en Haute-Volta, est un évêque burkinabé, archevêque métropolitain de Ouagadougou depuis 2009 et cardinal depuis 2014. Samedi 27 juillet 2019, au terme de la 18e Assemblée plénière du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, il a été élu président de l’organisation qui fête son Jubilé d’or.
[82] La glocalisation, traduction du néologisme anglais formé par le mot-valise Globalisation et localisation, est l’adaptation spécifique d’un produit ou d’un service à chacun des lieux où il est vendu, ou à chacune des cultures à laquelle il s’adresse.
[83]Les Sakata sont une population bantoue d’Afrique centrale établi au centre-sud de la République démocratique du Congo. Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Basakata, Lesa, Sakatas. Les Bassakata et les Bassa du Cameroun sont un seul et un même peuple. Le Monseigneur Eugène MOKE Motsuri s’était rendu en 1954 à Douala pour le congrès de la jeunesse ouvrière catholique et protestante. En effet, il comprenait la langue dont les locuteurs étaient Bassa et que le nom Bassa était proche du Basakata de kata = aller plus loin, les Bassas et les Basakatas venaient d’Égypte puis ils passèrent au Tchad avant de passer au Cameroun où les Bassas Babimbi se sont arrêtés car ils ne voulaient plus continuer la marche. Le mot bimbi = être allongé et les Basakata passaient par le Congo-Brazzaville et puis s’installaient en République démocratique du Congo. Le sakata est aussi une langue bantoue dont le nombre de locuteurs.
[84] Jean BATEKO Bobutaka (1937-2015), notre père, avait aussi fréquenté cet établissement pendant que son père Adrien BOBUTAKA était chef adjoint du Centre Extra Communier de Mushie. Et par après, il était devenu un enseignant pour finir comme un artiste sculpteur d’ivoire.
[85] La province de Mai-Ndombe est une province de la République Démocratique du Congo créée en 2015 à la suite de l’éclatement de la province du Bandundu. Anciennement dénommée District Léopold II, elle a été divisé en deux districts.