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RD Congo: tentative de renversement du régime de Laurent-Désiré Kabila (2-29 août 1998)

Ce jour-là, 2 août comme aujourd’hui, mais en 1998, C’était un dimanche…

Les affres de la guerre, ses instigateurs, les traumatismes psychiques et ses conséquences sociopolitiques et économiques et culturelles.

Voila l’analyse faite par Benjamin Babunga Watuna, jeune penseur congolais 22 ans après le declenchement de la guerre dans la partie Est de la République Democratique du Congo。

Pour cet analyste, il s’agit de la naissance d’une rébellion, qui sera transformé un mouvement politi-co militaire appelé par la suite le Rassemblement des Congolais pour la Démocratie, RDC.

EST DE LA RDC : TOUT A COMMENCÉ LE 2 AOÛT 1998

C’était un dimanche…

Avec sa voix autoritaire, le commandant devenu plus tard Général Sylvain Buki (alors commandant du 10ème bataillon des Forces Armées Congolaises, basé à Goma) annonce sur les ondes de la voix du peuple (RTNC-Goma) qu’une partie de l’armée vient de décider de déchoir le président Laurent-Désiré Kabila.

Il le dit à travers une phrase tristement célèbre, en Swahili : “TUNA MUONDOWA MADARAKANI”.

Et c’était ainsi le début d’une des plus meurtrières rebellions de l’Histoire de la RD. Congo.

Une rébellion qui changera, pendant cinq ans, le paysage sécuritaire et politique de la région des grands lacs.

Cette rébellion née clandestinement avec l’appui du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, s’appellera plus tard, RCD, composé, d’une part des anciens de l’AFDL, des Mobutistes et des recrues politiques de tous horizons.

Certains offices de droits humains et de la politique internationale qualifieront, quelque temps après, la guerre lancée par le RCD, de “première guerre internationale Africaine” qui aurait fait plus de six million des morts.

Cette rébellion a engendré plusieurs« conflits armés qui se déroulent sur le territoire de la RDC, anciennement Zaïre) de 1998 à 2002 avec une fin formelle le 30 juin 2003.

Elle impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l’histoire de l’Afrique contemporaine.

Nombreux viols et massacres, tueries et deplacement des populations. Selon les démographes européens, environ 6 mille personnes principalement ont été touchées par la famine et la maladie.

Des informations à notre possession indiquent que la présence de troupes rwandaises en RDC était motivée par le projet de piller les ressources minières dans la région. Ceci est confirmé par un rapport de l’ONU demandé par le Conseil de sécurité qui indique, à partir des interviews menées par le groupe d’experts, que l’armée rwandaise est restée essentiellement pour se procurer des biens.

Le rapport décrit également la stratégie des groupes armés présents dans la zone pour piller les ressources du sous-sol à leur profit, dans un contexte de massacres et de viols.

Malheureusement, aucune manifestation commemorative n’a été organisée au pays en memoire des victimes de cette guerre d’agression, à l’occasion de ce triste anniversaire du massacre des millions des Congolais.

LES DATES SIGNIFICTIVES

Le 2, dans la province du Kivu, des soldats banyamulenge – Congolais tutsi d’origine rwandaise –, aidés par des troupes rwandaises, se soulèvent contre le régime de Laurent-Désiré Kabila dont ils dénoncent le « népotisme », la « corruption » et « le manque de gouvernance ». C’est de cette même région de l’est du pays qu’était partie la rébellion, soutenue par les Banyamulenge, le Rwanda et l’Ouganda, qui a abouti à l’éviction du président Mobutu Sese Seko, en mai 1997. Les Banyamulenge reprocheraient au président Kabila de ne pas avoir tenu sa promesse de leur céder le contrôle du Kivu. Le Rwanda et l’Ouganda dénoncent, quant à eux, depuis plusieurs mois l’incapacité de Kinshasa à mettre fin aux agissements des rébellions dirigées depuis le Kivu contre les régimes de Kigali et de Kampala. En juillet, le président Kabila a rompu avec ses anciens alliés en ordonnant le retrait des troupes étrangères de la république démocratique du Congo (R.D.C.).

Le 4, des forces rebelles aéroportées prennent position dans la province du Bas-Congo, à l’ouest de Kinshasa.

Le 5, Arthur Z’Ahidi Ngoma, opposant au régime du président Mobutu puis à celui du président Kabila, est « élu » à la tête de la rébellion. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Bizima Karaha, proche du Rwanda et réfugié en Afrique du Sud, s’y rallie.

Le 6, le président Kabila, qui confirme la chute de Goma et de Bukavu, chefs-lieux du Kivu, déclare que son pays « est victime d’une agression du Rwanda et d’un vaste complot des Tutsi qui veulent diriger le gouvernement et occuper le pays ». Kigali dément toute responsabilité, de même que Kampala, mis en cause le 9 par Kinshasa.

Le 13, les rebelles s’emparent du barrage d’Inga, sur le fleuve Congo, en aval de Kinshasa, privant la capitale d’électricité.

Le 15, les étrangers commencent à quitter Kinshasa, au premier rang desquels les Français, qui sont la cible de l’hostilité des autorités et de la population.

Le 16, les divers courants de la rébellion regroupés au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie annoncent la constitution d’un comité directeur dirigé par Ernest Wamba dia Wamba. Le président Kabila quitte Kinshasa pour Lubumbashi, dans le sud.

Le 18, à Harare, à l’issue d’une réunion de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (S.A.D.C.), le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, annonce l’envoi d’une aide au président Kabila pour « rétablir la paix et la stabilité ». De son côté, l’Organisation de l’unité africaine condamne toute intervention extérieure et appelle les rebelles à déposer les armes et à engager un « dialogue constructif » avec le gouvernement.

Le 20, des soldats zimbabwéens débarquent à Kinshasa. L’Afrique du Sud se désolidarise de cette initiative.

Le 22, l’Angola, voisin de la R.D.C. lui apporte à son tour son aide militaire. Ses forces prennent à revers les positions des rebelles dans l’ouest du pays. Les jours suivants, ceux-ci annoncent la prise de Kisangani, dans l’est du pays et de Kalemié, dans le sud-est.

Le 23, les pays de la S.A.D.C., réunis à Pretoria sur l’initiative du président sud-africain Nelson Mandela, appellent au cessez-le-feu et à l’organisation d’élections en R.D.C.

Le 26 et les jours suivants, des affrontements opposent des rebelles aux forces congolaises, zimbabwéennes et angolaises aux abords de Kinshasa.

Le 29, la rébellion abandonne ses positions dans l’ouest du pays et se replie sur Goma.

 Avec JORDACHE DIALA/Universalis

angelo Mobateli

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