En RDC, l’organisation Dynamique Impunité Zéro (DIZ) saisit la justice contre un cadre du parti présidentiel, Augustin Kabuya, pour incitation de la population à la rébellion. Selon cette organisation, le secrétaire général de l’UDPS a menacé de distribuer des armes aux militants du parti pour protéger le pouvoir du président Félix Tshisekedi.
Grâce Tshiunza Ntatamika, le coordonnateur de DIZ, estime que cette incitation à la violence civile risque de mettre le pays à feu et à sang, et demande à la justice de sévir. Le parquet de grande instance de Matete a invité l’accusateur, à venir confirmer sa plainte.
Interrogé par RFI, le coordonnateur de DIZ affirme que le secrétaire général de l’UDPS n’a pas fait une simple déclaration politique. Il ne peut pas promettre des armes qu’il ne possède pas, a-t-il renchéri. C’est pourquoi, au nom de l’état de droit, il demande à la justice de se saisir de « ces faits » que Grâce Tshiunza qualifie de criminels. De son côté, Augustin Kabuya parle de déclarations sorties de leur contexte réel. Des déclarations qui datent de 2020, à l’époque de la crise au sein de la coalition FCC-CACH.
Manipulation
« Le secrétaire général du PPRD avait menacé les institutions de la République, soutient Augustin Kabuya. Je cite: « si monsieur Albert Yuma est touché, ils vont paralyser la République et le pays ne sera pas gouverné. » J’avais rétorqué : »Il n’y a aucun parti politique dans notre pays qui peut comptabiliser le nombre de veuves et de morts en son sein, ou bien des veuves ou des orphelins. » J’avais dit et je continue à le dire : « Nous n’allons pas nous laisser faire. » »
Pour le Secrétaire général de l’UDPS, la DIZ a triché. Cette organisation n’a pris que vingt-deux secondes de l’enregistrement sur une vidéo de plus d’une heure pour appuyer l’accusation. Une manipulation, selon Augustin Kabuya qui dit attendre le procès.
► À lire aussi : RDC: plainte contre Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’UDPS, le parti présidentiel
Le BCNUDH pour des enquêtes urgentes sur les cas de discours incitant à la haine… sur les plateformes numériques
Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS au cours d’une matinée politique le 28/03/2021 à Kinshasa.
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) plaide pour des enquêtes urgentes sur les cas de menaces, discours incitant à la haine, la violence, la discrimination et l’hostilité qui se multiplient sur les plateformes numériques et portent atteinte à la dignité, la cohésion et la paix sociales.
Il condamne les menaces et insultes proférées contre Grace Tshiunza par des individus se présentant comme membres et sympathisants de l’UDPS, pour avoir porté plainte le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya.
Le BCNUDH invite également les autorités à faire cesser les messages incendiaires et hostiles prononcés publiquement par des individus connus à visage découvert.
« Le BCNUDH réitère son appel aux responsables politiques à se distancier de tels actes et à sensibiliser les militants de leurs partis à user des moyens légaux et légitimes pour faire valoir leurs revendications. Des vidéos et messages incitant à la violence physique contre cet activiste d’un mouvement citoyen ont fait surface sur les réseaux sociaux suite à une plainte déposée contre un cadre de ce parti politique », note le BCNUDH.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda/RO