L’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) devrait finaliser cette semaine son rapport d’analyse sur la Sicomines, la joint-venture sino-congolaise, et sur la convention de prêts signés en 2008 entre la RDC et des entreprises chinoises. C’est un rapport très attendu tant des soupçons de corruption et des allégations de détournements de fonds pèsent sur ce qui avait été qualifié de contrat du siècle : 6 milliards de dollars de prêts promis, dont la moitié pour des infrastructures, contre des ressources minières.
Mais, il y a eu des blocages dans la transmission d’informations à l’ITIE. Ces derniers jours, la pression est montée. La Gécamines, la société minière d’État congolaise, a fini par remettre des documents inédits.
C’est en recoupant des informations déjà fournies que l’ITIE a réalisé qu’il existait certainement un quatrième avenant à la convention sino-congolaise, notamment sur la répartition des dividendes. Un avenant inconnu, y compris du ministère des Mines. Après des démarches auprès de la présidence, ce document a finalement été remis par la Gécamines ces derniers jours.
Il y avait aussi l’étude de faisabilité du projet Sicomines. La Gécamines a fini par admettre qu’il en existait une plus complète, trop lourde pour être transmise en ligne. L’entreprise minière d’État a promis de l’acheminer à Kinshasa sur un support électronique. Les mêmes documents avaient été demandés à la Sicomines, ainsi que d’autres informations.
Mais, c’est là où le bât blesse. Selon plusieurs membres de l’ITIE, il en manque encore, empêchant certains recoupements. Mais l’ITIE a décidé de passer outre, quitte à dénoncer les parties qui n’auront pas collaboré publiquement.
En tout cas, avant même sa sortie, ce rapport crée des remous. Dans un courrier, la ministre des Mines a recommandé au Premier ministre de revenir sur les exonérations accordées à la Sicomines. Et pour la première fois, la joint-venture sino-congolaise a promis aux populations riveraines 11,5 millions de dollars d’investissements d’ici à cinq ans. Un cahier des charges a été signé en ce sens il y a une dizaine de jours.
Pour rendre l’analyse plus complète, la société civile, qui est l’une des parties au sein de l’initiative, insiste pour que les entreprises chinoises d’État, partenaires de la Gécamines, et la banque chinoise Exim fournissent toutes les informations sur les prêts jusqu’ici débloqués. Elle plaide d’ores et déjà pour un véritable audit.
Avec RFI