En République démocratique du Congo, il n’y a pas que l’opposition, les mouvements citoyens, les églises catholique et protestante qui s’inquiètent du manque de consensus autour du processus électoral. L’Union sacrée, la grande coalition initiée par Félix Tshisekedi, connaît des dissensions, notamment autour de la question de désignation des membres de la Céni. Plusieurs partis ou regroupements ont déjà dit qu’ils avaient refusé de déposer le nom de leurs candidats-délégués.
Au sein de l’Union sacrée, les premiers à manifester leur désaccord, c’est l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, aujourd’hui condamné pour des détournements de fonds. C’est l’allié de la première heure du chef de l’État.
Mais pas question pour son parti de déposer le nom de son candidat pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avant d’être rassuré sur la personnalité qui va diriger la centrale électorale.
« Pour nous, il faut un consensus, explique Billy Kambale, secrétaire général de l’UNC. Nous ne devons pas faire comme s’il y avait un groupe qui voulait manipuler les confessions religieuses. Ça, nous ne l’accepterons pas. Voilà pourquoi nous suivons de très près ce qui se passe avec les confessions religieuses. »
Le parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République (EPR), a également décidé de ne pas déposer les noms de ses candidats. L’ancien gouverneur du Katanga a deux groupes parlementaires à l’Assemblée. Ils ont écrit au président de cette institution pour connaître la clef de répartition des postes et assurent aujourd’hui qu’il n’y a pas de transparence.
« Nous voulons que le processus soit transparent, crédible et accepté de tous, souligne Jean-Marc Mambidi, vice-président de l’un de ces deux groupes, Alliance des mouvements du Kongo (AMK) et alliés. C’est comme ça que nous disons qu’un effort doit être fait afin que tous les acteurs soient inclus. »
Dans son communiqué, Ensemble pour la République dit redouter que le manque de consensus observé jusqu’ici porte « le germe d’un nouveau chaos électoral ». Il appelle les autorités à faire preuve d’un esprit d’ouverture.
Avec le correspondante de RFI à Kinshasa, Sonia Rolley