Très révulsée, elle l’est. Cette femme, épouse de Dieudonné-Aimé Lokadi Moga, ancien directeur général de la Direction générale des impôts(DGI). Son époux a été détenu pendant deux jours par des services qui se réclament de la présidence àl’Inspection de la police judiciaire des Parquets. Elle se confie au président de la République dont le crédo est l’Etat de droit pour obtenir réparation.
Le ton de sa lettre de onze pages fait transpirer sa colère. Cette femme se pose plusieurs questions après l’arrestation de son époux du lundi 3 au mercredi 5 août 2020.
‘’Comment une personne considérée comme ‘’déserteur’’ par la nouvelle inspection de police judiciaire peut interpeller un haut cadre de l’administration en violation des procédures et, comment peut-elle tenir le parquet général de la Gombe tout entier en état : du procureur au substitut en passant par les avocats généraux?’’ ‘’Pourquoi les matières administratives ne sont pas traitées par les cours et tribunaux administratifs mais par des pseudos experts de l’inspection judiciaire qui les transforment, toujours, en infraction alors qu’il s’agit de remise en cause des actes administratifs ?’’ Elle pointe du doigt un certain Garry Mabongo, qui selon elle, opère autour du Palais de Justice de connivence avec Boyau et qui est souvent dans le Palais de la Nation. Il travaillerait, dénonce-t-elle avec un certain Francis Lusakweno de la présidence. ‘’Pendant deux jours le sort de Dieudonné-Aimé Lokadi Moga était entre les mains de cette bande sans. Aucune autorité n’a osé intervenir, administrativement, de peur des représailles, nous a-t-on expliqué, officiellement, à moi et à mes avocats’’, explique-t-elle au président Félix Tshisekedi.
‘’C’est inadmissible !’’
Selon madame Lokadi, Garry Mabongo avait informé son époux lors de son interpellation très médiatisée que c’est son conseiller Bilomba qui l’avait cité sur les antennes de Top Congo lors d’une émission sur un dossier de 100 millions de dollars, emprunt du gouvernement pour ses dépenses et placé à la banque centrale en 2015. Lokadi assumait les fonctions de DG de la DGI, structure qui, selon le Code des Impôts de la RDC, perçoit notamment l’impôt sur les concessions minières. Un accord souligne-t-elle avait été signé à l’occasion et qui explique, en français simple, que ces sommes seront traitées comme des avances au trésor public sur les impôts à venir au lieu d’un remboursement. ‘’En quoi la DGI est concernée ? En quoi monsieur Lokadi de surcroit est-il concerné, Monsieur le Président de la République ?’’, ne cesse-t-elle de s’interroger avant de mentionner que après l’audition de son mari, il lui a été demandé pour sa libération 10 000$ à repartir entre la présidence et le parquet. Le stratagème ayant échoué, il lui a été demandé ’’de parler car la présidence est convaincue que vous protéger le ministre YAV et le gouverneur de la banque centrale Mutombo’’, raconte-t-elle. Curieusement, les journaux vont le jour suivant titrer :’’Lokadi a parlé’’. ‘’C’est inadmissible !’’, s’indigne son épouse qui décrit son époux comme un citoyen honnête, six enfants, 30 ans de service dans l’administration publique, dont 6 ans et 10 mois comme directeur des impôts, 58 fois audités sans relever des failles…
Les yeux rivés sur le président
’’Un détourneur ne laisse pas dans la caisse de la DGI,) son successeur, près de 7 000 000 de dollars comme fond de secours, économisés pendant son mandat pour parer à tout imprévu ?’’ Madame Lokadi qui croit dur comme fer que l’arrestation de son époux est un acte de vengeance se questionne encore et encore : ‘’Peut-on imaginer l’angoisse d’une femme dont le mari sort d’une opération délicate et qui souffre de tassements des vertèbres à force de rester assis dans son bureau, à chercher les recettes pour l’Etat ? Est-ce là sa récompense pour avoir servi fidèlement l’Etat ? Malgré cette intrigue, la famille Lokadi compte sur la président de la République pour que ‘’cet harcèlement inutile s’arrête, pour retrouver sa quiétude qu’elle n’aurait pas dû quitter si ces événements malheureux n’étaient pas arrivés’’. ‘’S’il a commis une faute qui engage sa responsabilité personnelle qu’il soit traduit devant une juridiction compétente et non devant un parquet obscur qui se prétend de la présidence’’, exige cette femme qui soutient que la cause qu’elle défend est juste et qui attend pour ce faire de Felix Tshisekedi un soutien sans ambiguïté, plein et entièrement.
Par Infobascongo