Angela Merkel a de nouveau réuni, vendredi 27 août 2021, une rencontre du « Compact with Africa », une initiative regroupant douze pays lancée après la présidence allemande du G20 en 2017. Si dans le passé, on a surtout parlé économie, la rencontre a cette fois eu lieu sous forme hybride, et a surtout été consacrée à la pandémie de Covid-19 et aux vaccins. C’était aussi pour la chancelière allemande l’occasion de faire ses adieux à l’Afrique, à un mois des élections qui marqueront son départ du pouvoir.
« Aujourd’hui, nous avons vacciné en Allemagne 60% de notre population. En Afrique, ce sont seulement 2%. C’est une injustice dramatique », estime Angela Merkel.
« Injustice », le mot a aussi été utilisé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa pour évoquer cette différence flagrante. Angela Merkel a annoncé un renforcement du soutien à l’initiative Covax, avec un don l’an prochain par l’Allemagne de 70 millions de doses de vaccin, au lieu des 30 millions prévues.
Au-delà, les dirigeants africains ont plaidé pour le développement de la production sur leur continent. Des projets concrets au Rwanda, au Sénégal ou en Afrique du Sud ont été évoqués avec l’entreprise allemande BioNTech, qui a développé un vaccin contre le Covid-19 commercialisé avec l’américain Pfizer.
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Le président de l’Union africaine Félix Tshisekedi, présent également à Berlin, a aussi souligné l’importance psychologique de vaccins « made in Africa ».
« Cela va contribuer à rassurer davantage les Africains et à casser ces théories complotistes qui visent à susciter la méfiance des Africains vis-à-vis du vaccin », a souligné le chef de l’État congolais.
Pour Angela Merkel, la rencontre de vendredi était aussi l’occasion de faire ses adieux à ses visiteurs. Cyril Ramaphosa a évoqué « la championne du continent africain ». La chancelière s’y est plus consacrée que ses prédécesseurs, même si le bilan économique du programme « Compact with Africa » reste mitigé.
Avec le correspondant de RFI à Berlin, Pascal Thibaut