Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) est très alarmé par la situation humanitaire dans l’est de la RDC, en particulier dans les provinces de l’Ituri, du Nord et du Sud-Kivu qui compteraient quelque 1,7 million de personnes déplacées.
Patrick Youssef, directeur Afrique du CICR, achève une visite d’une semaine en RDC. Joint par RFI, il s’inquiète de la recrudescence des offensives militaires et de l’insuffisance de l’offre de soins. Une offre de soins que le CICR contribue à renforcer à Béni.
« J’étais dans l’hôpital de référence de Béni où le CICR n’avait pas de présence là-bas – on était plutôt à l’intérieur de Goma – et là, on se retrouve devant un afflux massif de blessés de guerre. Et donc là, c’est une des priorités que le CICR continue à y mettre des ressources et surtout des équipements et des fournitures. Après, il y a également un problème majeur qui s’est fortement aggravé, notamment par des attaques récurrentes dans des structures de santé. Le manque d’accès aux soins des communautés affectées pose énormément de problèmes. Et je dirais également que la priorité numéro un reste le respect du droit humanitaire international. »
À la question de savoir s’il craint qu’avec l’état de siège, il y ait des dérapages, le directeur Afrique du CICR estime que « l’état de siège en tant que tel n’a pas d’influence réelle. Ce sont les offensives, donc les attaques, qui sont désormais réelles et qui se font conjointement avec les forces de la Monusco qui, effectivement, pourraient bien sûr avoir de l’impact. C’est une plainte légitime qui d’ailleurs est partagée par les autorités ».
Retour des déplacés du volcan Nyiragongo
Patrick Youssef a achevé sa visite d’une semaine, en RDC, par Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Trois mois après l’éruption du Nyiragongo, il a pu constater que beaucoup de déplacés sont revenus à Goma. Les populations sont toujours traumatisées par le réveil du volcan, reconnaît-il mais, selon lui, leur situation se normalise.
« Ceux et celles avec qui j’ai parlé m’ont donné l’impression qu’un semblant de normalité revient à Goma, même si le risque d’une éruption est toujours dans les esprits. Le traumatisme de ce qui s’est passé et l’évacuation massive, désordonnée, chaotique, depuis le début, laissent quand même beaucoup, beaucoup de traces sur les populations et sur les gens avec qui on a parlé », a-t-il précisé.
Avec RFI