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RDC: nouveau carnage dans le nord-est, au moins 50 morts

RDC: nouveau carnage dans le nord-est, au moins 50 morts

Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées dans l’attaque de deux villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans une région marquée par de forts antagonismes entre ethnies locales et la présence croissante du groupe armé d’origine ougandaise ADF. « Le bilan des attaques de la nuit dernière (dimanche 30 à lundi 31 mai 2021) s’est alourdi à au moins 50 civils tués (bilan toujours provisoire): 28 à Boga et 22 à Tchabi » dans le territoire d’Irumu, en Ituri, a indiqué le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). 

Un premier bilan faisait état d’au moins 39 civils tués, selon le KST, qui précise qu’il s’agit vraisemblablement du « plus lourd bilan jamais enregistré pour une seule journée » depuis la création de ce groupe d’experts en juin 2017.

A l’issue d’une réunion sécuritaire à Bunia, l’armée a avancé de son côté un bilan provisoire de 53 morts : « 31 à Boga et 22 à Tchabi ».

Selon deux responsables locaux interrogés par l’AFP, les assaillants à Boga y ont pris pour cible le site de déplacés de Rubingo.

Un député de l’Ituri, Gracien Iracan, a fait état de son côté d’une soixantaine de morts au total.

« Mais il y a des corps qui continuent à être découverts, donc le bilan risque de s’alourdir. Il y a encore beaucoup de blessés en brousse, où tout le monde a fui », a expliqué M. Iracan à l’AFP.

« Sept camions sont descendus sur place pour récupérer les victimes, c’est une situation dramatique. Les assaillants sont arrivés en très grand nombre. L’attaque était bien ciblée, avec deux responsables locaux qui ont été tués », a-t-il ajouté, n’excluant pas « un règlement de comptes », .

Un responsable de la société civile locale a attribué ces tueries aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). La région est cependant aussi marquée par de forts antagonismes entre ethnies locales.

Pour les deux responsables locaux interrogés par l’AFP, « il est difficile d’attribuer ces attaques aux ADF » étant donné que d’autres conflits à caractère ethnique couvent, selon eux, dans la zone, notamment entre les Nyali et les Banyabwisha. Ces derniers sont des Hutu congolais d’origine rwandaise.

Les deux villages attaqués, distants d’environ 10 km, sont à la limite entre le Nord-Kivu et l’Ituri, dans une zone, frontalière avec l’Ouganda, où les ADF sont réputés actifs.

D’après les deux responsables locaux interrogés par l’AFP, le site de déplacés qui a été attaqué abrite des Nyali, tandis qu’un autre site situé à environ 400 mètres, occupé majoritairement par les Banyabwisha, a été épargné, alimentant localement les spéculations sur l’identité des assaillants.

Sans s’exprimer sur ce point, l’armée a indiqué que parmi les 53 morts, on comptait 49 Nyali.

Province aurifère à la frontière avec l’Ouganda et le Soudan du Sud, l’Ituri a longtemps été troublée par les violences et les massacres au cours des trois dernières décennies.

Entre 1999 et 2003, un conflit communautaire y avait fait des dizaines de milliers de morts. Des membres des communautés Lendu et Hema s’étaient entretués par milices interposées jusqu’à l’intervention en 2003 de la force européenne Artémis, sous commandement français.

Après quelques années d’accalmie, les violences sont réapparues dans la province depuis décembre 2017, mais plus au nord, dans le territoire de Djugu, avant de toucher aussi les territoires d’Irumu, Mahagi et Aru, sur la façade orientale de l’Ituri.

Une grande partie de ces violences, qui ont fait plus de 1.000 morts et des milliers des déplacés, est imputée aux membres d’un groupe Maï-Maï appelée la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco).

Aujourd’hui scindée en plusieurs factions rivales, la Codeco prétend défendre les intérêts des Lendu.

Quand aux ADF, ils ont multiplié ces derniers mois leurs attaques meurtrières plus au sud, dans la province du Nord-Kivu, mais des massacres leur ont également été attribués en Ituri, dans des zones limitrophes du Nord-Kivu.

A l’origine rebelles musulmans ougandais installés depuis 1995 en RDC  où ils ont fait souche, les ADF sont de loin le plus meurtrier des 122 groupes armés recensés dans l’est congolais par le KST.

En mars, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés aux djihadistes de l’organisation État islamique (EI).

Avec La Libre Afrique/AFP

angelo Mobateli

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