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RDC : Luca Attanasio était l’ami des pauvres, en Italie et au Congo

RDC : COOPI rencontre le Consul et l'Ambassadeur d'Italie

Luca Attanasio, l’ambassadeur d’Italie tué lundi 22 février 2021 matin au nord de Goma, dans la zone du parc des Virunga alors qu’il allait visiter un centre de distribution de vivres dans une école gérés par le Programme alimentaire mondial, était plus qu’un diplomate, qu’un politique.

Il a laissé au Congo le souvenir d’un homme de cœur et les témoignages commencent à se multiplier. Depuis son arrivée au Congo voici 5 ans, d’abord attaché d’ambassade puis ambassadeur, il s’était donné une double mission : représenter son pays comme diplomate européen mais aussi se montrer attentif aux pauvres, faire pour eux ce qu’il pouvait, à titre personnel et avec son épouse mère de ses trois enfants.

Proche des sœurs des pauvres de Bergame, il multipliait les visites auprès des plus humbles des Congolais, les malades, les vieillards, les enfants des rues. On le vit à la mission de Tumikia, à Kikoti. Son épouse et lui se rendaient régulièrement dans le home de vieillards de Masina où ils préparaient de la nourriture et partageaient le repas des personnes agées .

A Kingasani, où les religieuses manquaient de courant, ce qui mettait en danger les couveuses et la banque de sang, le diplomate trouva bien vite la solution : son épouse et lui achetèrent un groupe électrogène de 100 KVA et la livraison se fit sans caméras ni communiqué de presse.

À Kinshasa, il organisa à l‘hôtel Pullman une collecte de fonds pour soutenir des actions de bienfaisance et sa femme ouvrit dans la capitale un centre appelé « Mama Sophia » destiné à accueillir les enfants de la rue. C’est là qu’il découvrit une fillette, presque à l’agonie et l’emmena à l’hôpital du Cinquantenaire, couvrant tous les frais d’une opération coûteuse..

Son engagement social était bien antérieur à sa nomination au Congo : proche de la communauté Sant Egidio, il avait monté des projets pour les personnes handicapées, pour les vieillards et en Italie, il avait reçu le Prix Nassiryia, récompensant les œuvres de paix mais jamais il ne se vantait de cette distinction.

Il connaissait bien l’Est du Congo et compatissait avec les victimes de la guerre. À plusieurs reprises, il avait visité l’hôpital de Panzi où il avait rencontré le Docteur Mukwege.

La veille de sa mort, il se trouvait à Bukavu, et avait assisté à une messe en compagnie du père Franco, très connu dans la ville et rencontré Marie Masson, une religieuse belge qui avait longtemps dirigé le bureau des œuvres diocésaines et qui s’occupe actuellement d’une organisation qui prend soin des personnes âgées, Wawe Wetu.

L’ambassadeur s’était aussi informé de la situation des ressortissants italiens vivant au Sud-Kivu dont plusieurs prêtres et religieuses.

Avec de tels contacts, le diplomate engagé aux côtés des pauvres et des victimes n’ignorait rien des souffrances subies depuis un quart de siècle par les populations de l’Est du Congo et c’est discrètement, trop discrètement sans doute, qu’il rendait visite aux plus démunis et en compagnie de son épouse, tentait de les aider.

Lors de sa mission au Nord-Kivu, il avait emprunté une route classée « jaune » et pour laquelle aucune autorisation particulière n’était nécessaire et il n’était pas homme à se faire escorter par des caméras et précéder par des jeeps chargées d’hommes armés jusqu’aux dents…

À son retour en Italie, l’ambassadeur mort en héros des pauvres reçut un accueil ému.

Quant aux Congolais, ils se souviendront d’un homme qui les aimait vraiment et qui, à force de fréquenter et d’écouter les plus humbles d’entre eux, en avait peut-être appris trop sur les secrets de la région…

Par Colette Braeckman (lesoir.b)

“Projet de lutte contre l’insécurité alimentaire”

Le jeudi 28 novembre et le lundi 2 décembre 2019, le personnel de COOPI a rencontré le Consul Général d’Italie, Alfredo Russo, le Consul Honoraire, Walter Noka et l’Ambassadeur d’Italie, Luca Attanasio au Consulat italien à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, à l’occasion de la présentation des activités du « Projet de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aux populations riveraines de Parc National Upemba (PNU) en territoires de Mitwaba et Malemba N’Kulu ».

Pendant ces deux rencontres, le personnel de COOPI, dirigé par Vincenzo Altomare, chef du projet COOPI à Upemba, a présenté l’initiative de trois ans mené sur les territoires de Mitwaba et Malemba N’Kulu depuis décembre 2017 et financé par l’Union européenne.

La pauvreté et la crise socio-économique, aggravées par les récents conflits armés et les effets du changement climatique, ont incité les communautés rurales à s’installer dans le parc national d’Upemba, nuisant à l’environnement (braconnage, exploitation du bois à des fins domestiques, extraction illégale de minéraux).

Le projet vise à sauvegarder le Parc National d’Upemba (PNU)tout en réduisant l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans 20 villages, touchant 90 646 personnes, dont 47 136 femmes et 18 129 enfants, avec une approche multisectorielle couvrant de multiples domaines tels que l’agriculture, l’élevage, la prévention nutritionnelle, le micro crédit communautaire, l’éducation environnementale et les activités socioéconomiques.

En termes de sécurité alimentaire, au cours de la campagne agricole 2018/19, six structures communautaires ont produit 7,7 tonnes de maïs, haricots et arachides, dont les semences ont été distribuées à environ 1 938 familles. La distribution de semences a été une première étape importante pour renforcer la résilience de ces familles, en les impliquant également dans des activités génératrices de revenus, telles que la gestion de petits magasins et l’élevage de volailles, de porcs et de chèvres.

Du point de vue de la sécurité nutritionnelle, la sensibilisation aux bonnes pratiques d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants a aidé les familles à comprendre que la malnutrition est une maladie et qu’il existe des méthodes efficaces et gratuites pour l’éradiquer, mais qu’en même temps elle exige l’engagement de toute la communauté pour y réussir.

Sur le plan de l’éducation environnementale, COOPI continue de soutenir l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) lors de ses campagnes de sensibilisation : en adoptant une approche participative, il promeut des journées de culture environnementale dans les écoles et villages.

Les résultats de ces activités ont suscité l’intérêt du Consul et de l’Ambassadeur d’Italie lors de la présentation du projet Upemba. Les représentants ont participé activement à la discussion, partageant idées et expériences. La réunion s’est terminée par l’invitation aux représentants italiens à se rendre prochainement dans la zone d’intervention de Mitwaba et par l’encouragement mutuel à continuer à travailler ensemble pour assurer une réponse humanitaire efficace à long terme.

Sur la photo de couverture, de droite à gauche : le Consul général Alfredo Russo, le Consul honoraire Walter Noka (à droite des armoiries), l’Ambassadeur Attanasio, Vincenzo Altomare, le Chef du Projet COOPI à Upemba, Giorgia Volpe, assistante du Chef du Projet COOPI et Romy Muhemedi, Secrétaire du Consulat.

Par la COOPI

angelo Mobateli

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