Le siège de la CENI à Kinshasa
En République démocratique du Congo (RDC), plus d’un mois après l’installation de Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’équipe dirigeante reste incomplète à cause du refus du camp de l’ancien président Joseph Kabila de désigner ses trois délégués.
La plénière de la Céni censée compter quinze membres n’en compte que douze actuellement. En début de ce week-end, le président de l’Assemblée nationale a lancé un dernier appel à l’opposition pro-Kabila de rejoindre le train de cette institution stratégique censée organiser les élections de 2023 mais ce camp politique reste catégorique.
Ainsi, le Front commun pour le Congo (FCC) n’a pas attendu le calendrier censé formaliser un nouveau délai pour réagir. Dans sa correspondance au président de la Chambre basse du Parlement congolais, Raymond Tshibanda qui préside la cellule de crise du FCC, réitère le refus de présenter des candidats.
Il note que non seulement il n’y a toujours pas de consensus sur le président de la Céni mais aussi qu’il n’y a « aucune volonté dans le chef du pouvoir en place pour rechercher le consensus ».
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Un pouvoir qui, selon Tshibanda, n’a initié aucune action rectificative contre la violation des lois ayant entaché la mise en place de la Cour constitutionnelle en 2020 et de la Céni, en octobre dernier.
L’un des délégués attendus du FCC est censé occuper le poste de deuxième vice-président de la Céni. Soupçonnant le pouvoir en place de vouloir procéder au débauchage, le FCC prévient que toute personnalité de son rang qui se trouverait à la Céni, le serait à titre personnel.
Dans le camp présidentiel, un proche conseiller du président dément et a critiqué une politique « improductive de la chaise vide ».
L’autre aile de l’opposition, la coalition Lamuka de Martin Fayulu, grince des dents. Ils ne reconnaissaient toujours pas la désignation d’un de leurs cadres pour le compte de la coalition, selon Lamuka, qui dénonce, depuis, des manœuvres frauduleuses.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Pascal Mulegwa