« La ville de Kinshasa a enregistré, depuis le 25 novembre 2017, cent vingt-trois (123) cas de choléra, dont dix (10) décès et le premier cas de cette épidémie a été signalé dans l’aire de santé de Lonzo dans la zone de santé de Binza Ozone, par le décès d’un homme d’une trentaine d’années survenu le 27 novembre 2017 », a déclaré le ministre de la Santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga, au cours d’un point de presse qu’il a présidé mercredi 27 décembre 2017 à Kinshasa sur la situation d’urgence du choléra à Kinshasa.
Le ministre Oly Ilunga a indiqué que d’après les investigations, cet homme a séjourné à Kimpese dans le Kongo Central avant de se rendre à Kinshasa et que l’alerte a été donnée le 28 novembre 2017 et aussitôt la riposte a été lancée par la Division provinciale de la santé de Kinshasa (DPS). «Kinshasa n’est pas une zone endémique de choléra et tous les cas de choléra que connait cette province proviennent toujours de cas importés», a signalé le ministre de la Santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga, ajoutant que la province de Kinshasa a été confrontée à l’épidémie de choléra de 2011 à 2013 et de 2016 à 2017, et que les équipes de la DPS Kinshasa mène à bien la riposte contre cette maladie.
Ainsi, a-t-il insisté, le combat contre le choléra relève de la responsabilité de tous recommandant l’implication de tous en vue de protéger les communautés et les proches de cette maladie. Le ministre de la Santé a aussi invité les médias, premiers partenaires du ministère de la Santé, à assurer la sensibilisation de la population et à la convaincre à respecter les mesures d’hygiène de base.
Ces mesures d’hygiènes sont notamment, boire de l’eau potable, bouillie ou traitée avec du chlore ; bien laver es fruits et légumes avec de l’eau propre et bien cuire les aliments et manger chauds. Sur cette liste, il y a aussi se laver correctement les mains avec l’eau propre et du savon ou de la cendre avant la préparation des aliments, de manger, d’allaiter le bébé et après avoir changé les couches du bébé et après avoir été au toilettes.
En cas de diarrhée aqueuse et aigue avec ou sans vomissement, entrainant une perte de liquides, amener le malade le plus vite possible au centre de santé le plus proches et se laver les mains après l’avoir touché, ainsi qu’utiliser des latrines propres et ne pas déféquer à l’air libre.
La situation globale du choléra dans l’ensemble de la RDC est à la baisse depuis quatre semaines consécutives et à la semaine 50, allant du 11 au 17 septembre 2017, le bilan est de neuf cents trente-neuf cas de choléra (939) et seize (16) décès dans 60 zones de santé et 14 provinces du pays, a rappelé le Dr Oly Ilunga Kalenga.
Le choléra touche 20 des 26 provinces de la RDC
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté dans un communiqué publié samedi 9 septembre 2017 à Kinshasa sur la propagation d’une épidémie de choléra qui touche désormais 20 des 26 provinces de la République démocratique du Congo(RDC) et qui a tué 528 personnes.
« L’épidémie du choléra en République Démocratique du Congo atteint des proportions inquiétantes avec désormais 20 provinces sur 26 touchées par la maladie et une incidence de plus de 1500 cas suspects par semaine depuis la fin du mois de juillet 2017 », indique le communiqué.
La maladie touche déjà de grandes villes du pays comme Bandundu-Ville, Bukavu, Goma, Manono, Malemba-Nkulu, Minova, Mokala, Kimpese, Uvira et certaines zones de santé de Kinshasa.
Le risque de propagation demeure encore très élevé vers la région du Grand Kasaï où les conditions sanitaires et sécuritaires dégradées accroissent encore la vulnérabilité face à cette épidémie, prévient l’OMS.
A la date du 02 septembre 2017, les autorités de la RDC ont déjà recensé un total cumulé de 24.217 cas suspects.
Eliminer le choléra
Face à cette situation préoccupante, le ministère de la Santé publique a redéfini le cadre de la lutte contre cette maladie diarrhéique épidémique par la mise en place d’un programme d’élimination du choléra et de contrôle des autres maladies diarrhéiques.
Pour accompagner le ministère de la Santé publique, l’OMS a élevé l’épidémie au grade 2 du cadre de la réponse d’urgence et déployé un groupe d’experts internationaux pour appuyer l’élaboration d’un plan d’urgence pour la réponse à l’épidémie.
« L’approvisionnement en produits pharmaceutiques est un enjeu crucial, y compris les coûts opérationnels de transport de ces intrants vers les zones les plus touchées. C’est dans ce contexte que l’OMS s’est engagée à donner une contribution financière immédiate de 400.000 dollars américains pour le déploiement des équipes techniques dans les zones prioritaires. De plus, des kits choléra seront mis à disposition par l’OMS et les efforts de mobilisation de ressources additionnelles vont s’accroître pour soutenir la mise en œuvre du plan d’urgence », révèle le communiqué.
L’OMS estime qu’il est essentiel que l’assainissement des milieux, l’hygiène individuelle et collective soient mis en pratique et que l’eau potable soit accessible aux populations les plus exposées au risque de contamination du choléra.
ACP/RO/CR