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Pétrole : la RDC veut dépasser sa production actuelle d’à peine 26 000 barils par jour

Un détaillant de carburant négocie avec un pompiste pour remplir son bidon d'essence à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 16 mars 2022.
Un détaillant de carburant négocie avec un pompiste pour remplir son bidon d’essence à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 16 mars 2022. 

À Kinshasa, capitale de la RDC, les longues files dans les stations-service tendent à se réduire. La situation est moins alarmante qu’en début de semaine, alors que le pays fait face à une pénurie de carburant. Le gouvernement cherche des solutions.

Des réunions se sont multipliées toute la semaine entre les pétroliers et le gouvernement pour trouver des solutions et éviter une rupture de stock car cette crise a un impact direct sur les finances publiques. Rien que ces deux dernières semaines, près de 100 millions de dollars ont été décaissés pour payer les dettes que l’Etat doit aux entreprises pétrolières dans le cadre des subventions du secteur des hydrocarbures.

Prudence dans la gestion des fonds publics

Au cours de la réunion du Conseil des ministres de ce vendredi, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a vivement recommandé une prudence dans la gestion des fonds publics afin de dégager des ressources pour faire face aux effets inattendus de la crise. De plus, les conséquences de cette crise pourront se ressentir, même au niveau de la structure des prix des produits pétroliers. Des discussions sont en cours pour une révision à la hausse.

Sur le plan social, le Premier ministre ne se fait guère d’illusions. Il a évoqué des perturbations qui présentent, d’après lui, un risque direct sur les prix des produits alimentaires ainsi que sur les coûts des transports.

Augmenter la production

Entre-temps, le gouvernement dit vouloir également apporter une solution sur le long terme.  Il a ainsi adopté le projet de lancement d’appel d’offres pour l’attribution de seize blocs pétroliers à travers le pays. L’objectif est l’amélioration des recettes de l’État et l’augmentation de la production nationale du pétrole.

Le pays veut dépasser sa production actuelle, d’à peine 26 000 barils par jour. Une commission ad hoc sera mise sur pied à ce propos.

Accroître la production de pétrole: 16 blocs pétroliers sélectionnés pour cette première phase d’appels d’offre ouverts ou restreints

 Vu son potentiel en hydrocarbures, le pays décide de quitter sa « modeste » production de 26000 barils par jour. Lors du conseil des ministres de vendredi 8 avril 2022, le gouvernement a approuvé le projet de lancement d’appels d’offres sur les blocs pétroliers ouverts à l’exploration.Malgré des craintes sur le plan de l’environnement, la République démocratique du Congo décide d’explorer ses différents bassins sédimentaires pour, in fine, passer à l’exploitation du pétrole. Le dossier en rapport avec le projet de lancement d’appels d’offres sur les blocs pétroliers ouverts à l’exploration a été approuvé, le 8 avril 2022, lors de la 48e réunion du conseil des ministres.

“Pour y parvenir, 16 blocs pétroliers ont été sélectionnés pour cette première phase d’appels d’offre ouverts ou restreints conformément aux textes légaux et réglementaires à la matière. », annonce le gouvernement dans un compte-rendu signé par son porte-parole, Patrick Muyaya.

Il s’agit pour le bassin côtier de 3 blocs, Nganzi, Yema 2 et Makamba Makanzi 2, pour la cuvette centrale 9 blocs Mohero, Upemba, bloc 4, bloc 4B, bloc 6, bloc 18, bloc 21, bloc 22 et bloc 25. Pour le graben Tanganyika 4 Blocs, il y a Kibanga Kishose, Kalemie, Kituku Molero et Mulula Lubanga Mwala, liste ce même document.

Ce projet d’exploration massive de ces blocs a toujours rencontré la résistance de la scoiété sivile qui craint des risques de pollution pour l’environnement. Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, souligne que cette attribution des droits d’hydrocarbure vise la production des ressources pétrolières en vue de l’amélioration des recettes de l’État d’une part et de l’augmentation de la production nationale qui doit quitter la « zone modeste » de 26 000 barils par jour d’autre part.

Il faut signaler que la République démocratique du Congo est loin de jouer dans la cour des grands en matière de cet or noir. Limitée au bassin côtier du Kongo-Central, la production congolaise de brut plafonne à environ 8 millions de barils par an. Pourtant, le potentiel du pays est estimé à 20 milliards de barils. Mais avant d’en arriver là, le pays fait déjà face à la crise des carburants. Des Congolais à Kinshasa font la queue depuis une semaine pour se procurer les carburants dans des stations-service. Une hausse de prix de ces produits pourrait intervenir incessamment. Ce qui pourrait également avoir de l’incidence sur le coût du transport en commun mais également sur d’autres biens et services.

Par le correspondant de RFI à Kinshasa, Patient Ligodi/Dido Nsapu (DC)

Oscar BISIMWA

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