Le gouvernement de la République démocratique du Congo a mobilisé sur le marché financier intérieur, depuis le début de cette année jusqu’à jeudi 12 août 2021, au total 115,29 milliards de CDF (57,645 millions USD) sur les 255 milliards de CDF (127,5 millions USD) visés par les Bons du Trésor lancés par le ministère des Finances, soit un taux de réalisation de 45,4%.
Pendant ce temps, le Rwanda vient de mobiliser 620 millions USD sur le marché des emprunts obligataires internationaux (eurobonds). Cette opération a été arrangée par Citibank et la Deutsche Bank et porte à 8 le nombre de gouvernements africains ayant depuis le début de l’année, mobilisé jusqu’à 12,2 milliards USD de ressources, selon des calculs de l’Agence Ecofin. A la même période en 2020, 8,9 milliards USD avaient été mobilisés par ce canal.
Une part des fonds mobilisés par le Rwanda (400 millions USD) servira à refinancer son unique eurobond qui arrive à maturité en 2023, avec un taux d’intérêt de 6,62%. Le reste servira à soutenir des projets dans l’agriculture, la promotion des exportations et la résilience au changement climatique. Comme cela a été le cas pour le Cameroun, un des récents émetteurs africains d’eurobond, l’opération permet de renforcer la solidité de la liquidité extérieure, tout en réduisant à court terme le coût de la dette.
En juin 2021, pour son premier emprunt obligataire international depuis deux ans, le Kenya est parvenu facilement à mobiliser 1 milliard USD dans une opération sursouscrite plus de 5 fois. Les investisseurs consultés pour cette opération ont fait des offres pour 5,4 milliards USD, signalant un solide intérêt pour les titres émis par la première économie d’Afrique de l’Est.
Deux pays africains qui sont toujours attendus sur des eurobonds, c’est le Nigeria et l’Afrique du Sud. Selon des sources internes au milieu des banques internationales d’investissement et qui ont été rapportées par la plateforme Global Capital, la première économie d’Afrique en termes de population et du produit intérieur brut a lancé l’appel d’offres pour recruter des arrangeurs. Le pays continue de solliciter son marché local des capitaux pour mobiliser des ressources en nairas (monnaie locale), mais aussi en devises (investisseurs étrangers achetant des obligations locales).
Selon les experts, avec une moyenne de 12%, les taux offerts demeurent élevés par rapport à ceux actuellement pratiqués sur les marchés internationaux. Les eurobonds africains ont réalisés des niveaux records en 2018 avec 26,5 milliards USD levés contre en 2019 un volume de 25,6 milliards USD levés.
En RDC, face à la faiblesse de la mobilisation des recettes, l’Exécutif national a lancé en octobre 2019 les Bons du Trésor pour diversifier ses sources de financement en interne afin de faire face à ses dépenses publiques toujours élevées. Jusqu’ici la RDC n’a pas encore projeter de se lancer sur le marché des capitaux à l’international.
Un Bon du Trésor est un titre d’emprunt émis par l’Etat et remboursable à échéance. En RDC, c’est le gouvernement qui émet ces titres d’emprunt par le canal du Trésor public. Quand un opérateur économique ou un particulier achète un Bon du Trésor, il prête de l’argent à l’État et devient, en quelque sorte, son créancier. Garanti à 100 % par le gouvernement qui l’émet, le Bon du Trésor est l’un des placements les plus sûrs sur le marché monétaire.
Un emprunt obligataire est une dette émise par une personne morale (une entreprise privée, une société publique, un Etat ou une collectivité publique) pour se financer auprès d’investisseurs, appelés les obligataires. Les obligations sont des titres financiers assimilables à une dette pour l’entreprise qui émet les titres. Lors d’un emprunt obligataire, l’émetteur et le souscripteur signent un contrat obligataire pour formaliser le prêt qui fixe notamment la maturité et le taux d’intérêt. En somme, l’emprunt obligataire est une source de financement par émission de titres qui permet à toute entreprise de financer tout type de besoin à plus ou moins long terme.
Avec DESKECO