Les dirigeants de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe (SADC) sont convenus vendredi 27 novembre 2020 d’apporter « une réponse régionale » à l’insurrection islamiste qui ravage des zones dans le nord du Mozambique. Ils se sont réunis lors d’un sommet extraordinaire à Gaborone. Cinq présidents ont participé à ce sommet qui s’est tenu dans la capitale du Botswana. Ils y « ont finalisé une réponse régionale globale » aux troubles au Mozambique, selon un communiqué de la SADC.
Les djihadistes, qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI), sont actifs depuis trois ans dans la région de Cabo Delgado au Mozambique. Ils attaquent les villages pour y semer la terreur et tenter d’y implanter un califat.
Les attaques, notamment le meurtre de civils et les affrontements avec les forces de sécurité à différents endroits de la province de Cabo Delgado, se sont multipliées ces dernières semaines. L’ONU juge la situation des droits de l’Homme « de plus en plus alarmante ».
La crise a déjà fait, selon l’ONU et des ONG, plus de 2000 morts, dont plus de la moitié de civils, et 350.000 déplacés, dans une région stratégique pour l’exploitation d’immenses réserves de gaz. Ce pays pauvre d’Afrique australe compte sur ces réserves pour augmenter ses revenus et devenir l’un des principaux exportateurs mondiaux.
Dans leur communiqué, les dirigeants réunis sous l’égide de la SADC indiquent avoir « noté avec inquiétude les actes de terrorisme dans la région, en particulier dans la province de Cabo Delgado ».
Les présidents du Botswana, de la République démocratique du Congo (RDC), du Malawi, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe ont participé à cette réunion. La Tanzanie y a été représentée par son vice-président et le Mozambique par son ministre de la Défense.
Le Mozambique et la Tanzanie frontalière ont signé la semaine dernière un accord sur des opérations conjointes pour lutter contre les djihadistes désignés localement sous le nom d’Al-Shabab« (« les jeunes », en arabe).
Dans l’est de la RDC, sévit le mouvement de rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), dont certains actions contre la population locale ont, depuis avril 2019, été revendiquées par « l’État islamique – Afrique centrale », avec parfois des erreurs factuelles.
Par La Libre Afrique/AFP