La situation alimentaire dans la région d’Androy, au sud de Madagascar, est désastreuse. Les familles ramassent tout ce qu’elles trouvent au sol pour pouvoir nourrir leurs enfants.
Sur les 23 foyers de famine recensés dans le dernier rapport conjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), plus de la moitié (14) sont en Afrique.
L’Angola, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), le Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger), la Sierra Leone et le Libéria, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, et le Tchad figurent sur la liste des 23 foyers de famine qu’ont publié, vendredi 30 juillet 2021, la FAO et le PAM.
Selon le rapport des deux agences alimentaires onusiennes, l’Éthiopie et Madagascar sont les foyers de famine les plus récents, au niveau d’alerte maximum.
L’Éthiopie est confrontée à une urgence alimentaire dévastatrice liée au conflit en cours dans la région du Tigré, où il reste très difficile d’atteindre les personnes désespérément dans le besoin. Selon les prévisions, 401.000 personnes seront dans une situation catastrophique d’ici septembre, un nombre qui n’a plus été atteint dans un seul pays depuis la famine de 2011 en Somalie. Le comité chargé de l’analyse des famines estime que le risque de famine est moyen à élevé dans trois scénarios sur quatre, qui tiennent compte des niveaux d’intensité du conflit, des lignes d’approvisionnement, de l’accès et des opérations humanitaires, ainsi que des lignes d’approvisionnement et des services privés. Parmi ces scénarios figure un scénario catastrophe dans lequel ce risque pourrait se concrétiser à court terme (entre juillet et septembre).
Dans le sud de Madagascar, la pire sécheresse qui ait sévi dans le pays en 40 ans – combinée à la hausse des prix des denrées alimentaires, aux tempêtes de sable et aux organismes nuisibles qui s’attaquent aux cultures de base – va probablement plonger 28.000 personnes dans des conditions de famine d’ici la fin de l’année.
L’insécurité alimentaire aiguë gagne en ampleur et en gravité
Ces nouvelles alertes maximales émises pour l’Éthiopie et Madagascar s’ajoutent à celles qui valent pour le Soudan du Sud et le nord du Nigéria, qui restent parmi les foyers d’insécurité alimentaire aiguë les plus préoccupants au monde. Dans certaines régions de ces pays, les populations connaissent déjà une insécurité alimentaire à un niveau catastrophique et de nombreuses autres personnes sont menacées.
Le rapport recense également d’autres pays africains parmi les pires foyers, où la faim est en recrudescence et menace des vies : le Burkina Faso, la RCA, la RDC – pays qui compte le plus de personnes ayant besoin de toute urgence d’une assistance alimentaire –, et le Soudan.
Selon le rapport de la FAO et du PAM, les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes et les chocs économiques – souvent liés aux conséquences économiques de la Covid-19 – resteront probablement les principaux facteurs d’insécurité alimentaire aiguë pour la période s’étendant d’août à novembre 2021. Les menaces transfrontières aggravent la situation dans certaines régions. En particulier, les infestations de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique et de criquets migrateurs africains en Afrique australe nécessitent une surveillance et une vigilance de tous les instants.
Les entraves à l’accès humanitaire sont un autre facteur aggravant qui complique les efforts visant à endiguer les crises alimentaires et à prévenir la famine, les décès et l’effondrement total des moyens de subsistance, augmentant le risque de famine. Les pays africains dans lesquels on constate les plus grands obstacles qui empêchent l’aide d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin sont l’Éthiopie, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, la RCA, la RDC, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud.
Avec ONU Infos