« La pandémie du Coronavirus est une opportunité pour repenser l’ordre de nos priorités et transformer en profondeur notre pays », a affirmé le vendredi 24 avril, le sénateur Guy Loando Mboyo. Dans une tribune intitulée « L’après Covid-19 se prépare dès maintenant », l’élu de la province de la Tshuapa pense que « l’instant de la crise peut donc constituer le Kairos, autrement dit : le moment opportun pour mettre au clair un diagnostic et redessiner l’avenir. »
« Prévenir les risques, c’est savoir envisager la suite des événements à partir d’un certain nombre de scénarios envisageables », a ajouté Guy Loando.
Il présente sa tribune comme « une esquisse de réflexion sur la RDC post-Covid-19 », au-delà d’être « une catastrophe inextinguible » qui endeuille brutalement le monde, l’Afrique et même la RDC qui en a perdu quelques-uns de ses dignes filles et fils.
Développer le secteur de santé
Pour le sénateur, le monde va profondément changer après cette crise et notre pays à l’instar de plusieurs autres, devra choisir entre l’action transformatrice ou l’inanition autodestructrice.
Il plaide pour une préparation dès à présent :
« Quoi qu’il en soit, il y aura un après Covid-19 avec toutes les conséquences imaginables et nous devons nous y préparer dès maintenant. Le Pays présente des fortes chances de sortir renforcé de cette crise, à condition de limiter les dégâts, penser à l’avenir notamment en capitalisant sur l’expérience acquise dans la lutte contre le virus Ebola ».
L’apparition de l’épidémie du Covid-19, note M. Loando, constitue également une remise en question pour l’élite dirigeante de la RDC, confinée chez elle en raison de la fermeture des frontières.
Le Coronavirus a aussi mis en exergue la surcharge exponentielle des structures sanitaires des pays occidentaux, se rendant compte qu’il sera impossible de se faire évacuer en cas d’urgence sanitaire, « comme il en était le cas pour plusieurs alors qu’elle a œuvré au délitement de notre système de santé », analyse Guy Loando.
« Il devient clair que nous devons y consacrer plus de ressources, à ce titre, les sociétés d’assurances établies en RDC doivent assumer leur mandat social en investissant dans le développement des structures sanitaire de qualité. Cette crise aura eu le mérite de démontrer que la santé devra dorénavant être placée comme secteur stratégique et prioritaire pour le développement du pays, conformément au Plan national de développement sanitaire recadré pour la période 2019-2022 », recommande-t-il.
Protéger la main d’œuvre locale
Guy Loando propose aussi d’utiliser la politique macroéconomique pour protéger la main d’œuvre, atténuer les pertes économiques et favoriser la reprise des activités.
Pour lui, la RDC doit se préparer à trouver sa place dans le nouvel ordre économique international qui pourrait se mettre en place après cette crise.
« Le pari que la RDC devra gagner sera premièrement celui de bâtir un système financier à même de garantir le financement des activités économiques et de développer un véritable marché local », a estimé Guy Loando.
Pour lui, l’opportunité est donnée comme jamais auparavant à la RDC, de réformer l’État au lendemain de cette pandémie.
« Notre pays, fort de ses 80 millions d’hectares de terres arables, d’un climat généreux, d’une bonne densité du réseau hydrographique, et d’une main d’œuvre abondante, se doit d’investir dans l’agroalimentaire afin de vaincre l’extrême pauvreté et la famine à l’horizon 2030 », conseille le sénateur Guy Loando.
CR/RO