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RDC : Tshisekedi a-t-il encore la main sur les institutions en RDC ?

L’UDPS manifeste contre la désignation du nouveau président de la CENI, la réforme judiciaire fait polémique. La contestation fait battre de l’aile la coalition au pouvoir et fragilise le président congolais.

Qui gouverne en RDC ? C’est la question que tout le monde se pose en RDC après des marches de protestation organisées par les militants de l’UDPS contre son propre pouvoir. 

Mécontentement général

Jeudi (09.07.2020), des militants de l’UDPS ont encore manifesté à travers le pays contre lanomination de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante. Selon le bureau des droits de l’homme des Nations unies au Congo, deux manifestants et un policier ont été tués à Lubumbashi et à Kinshasa. Les marches étaient interdites par les autorités, officiellement en raison de l’état d’urgence sanitaire.

De son côté, le FCC de Joseph Kabila a aussi manifesté pour soutenir les institutions de la République alors que la coalition de l’opposition Lamuka, les confessions religieuses et la société civile projettent également d’organiser des manifestations. Pour Didier Bitaki, analyste politique et expert en résolution des conflits, tout cela traduit la faiblesse de la gouvernance Tshisekedi.

”S’il avait la maitrise des leviers de pouvoir, il n’y aurait pas de manifestation. Les autorités municipales de Kinshasa et de Lubumbashi ont décidé qu’il n’y est pas manifestation mais la preuve est là, plus de 10.000 personnes se retrouvent dans la rue. Ils disent non, avec ou sans votre autorisation nous allons manifester. Si le président de la république détenait les leviers du pouvoir, il ne serait pas rappelé à l’ordre par son Premier ministre.”

L’alliance entre le FCC et le CACH dictée par des intérêts

Pour la coalition Lamuka, la brouille entre le FCC et le CACH n’est pas étonnante. Tôt ou tard, cela devait arriver. Devos Kitoko, secrétaire général de l’Ecide, le parti de Martin Fayulu, estime que le mariage entre Kabila et Tshisekedi, c’est un mariage qui n’a été dicté que par les intérêts.

A l’UDPS on estime que les actions menées sur le terrain n’ont rien avoir avec la gestion du président Tshisekedi. Tony Mwaba est député national de l’UDPS.

”Le president Tshisekedi est au-dessus de la mêlée, on ne peut pas le mêler dans ce que nous faisons. L’UDPS est un parti politique et donc c’est l’initiative du parti. Le parti peut s’exprimer et manifester comme elle le voudrait”.

L’UDPS trop radicale ?

Sur le plan politique, la situation reste tendueentre le FCC de Kabila et le CACH du président Tshisekedi. Toutefois, pour Israël Mutala, analyste politique, le président Tshisekedi garde encore la main sur les institutions du pays mais c’est son parti qui est trop radical.

”Il a encore des marges de manœuvres pour recadrer les choses au sein de la coalition. Mais l’UDPS, c’est un parti qui a une culture assez compliquée… même en étant président de l’UDPS à l’époque, il n’avait pas tout le contrôle sur la base du parti, réputée intransigeante, têtue et parfois très violente.”

En dépit de cette poussée de fièvre, l’éventualité d’une rupture de la coalition au pouvoir n’est pas envisageable selon les proches de Tshisekedi et Kabila.

Par Saleh Mwanamilongo (DW)

Oscar BISIMWA

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