Six civils ont été tués dimanche 14 juin 2020 et des maisons incendiées lors d’une nouvelle attaque attribuée aux membres présumés du groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi auprès d’un responsable local et de la société civile. « Dans l’attaque des ADF dimanche sur l’axe Eringeti-Kaïnama, quatre femmes et deux hommes ont trouvé la morts, six civils sont portés disparus et plus de 60 maisons ont été incendiées », a déclaré un fonctionnaire au gouvernorat du Nord-Kivu à Eringeti, Sabiti Njiamoja, à l’AFP.
« La population est en train d’enterrer les cadavres de ces six civils tués gratuitement par des ADF », a ajouté M. Njiamoja.
Eringeti constitue avec Oicha et Mbau, le « triangle de la mort » dans le territoire de Beni (nord-Kivu, est).
Dans son bulletin quotidien, l’organisation de la société civile congolaise Centre d’étude pour la paix, le développement et les droits de l’Homme (Cepadho), indique que les ADF se sont réinstallés sur trois nouveaux sites: sur la colline Mukodi, dans la vallée de la rivière de Batonga et dans la vallée de Tshangi dans la région de Beni.
En janvier 2020, l’armée avait annoncé les avoir délogés de leurs principaux fiefs et neutralisé cinq de leurs six chefs, après des opérations militaires lancées en octobre 2019.
Malgré cette annonce, des massacres de civils en représailles à ces opérations militaires n’avaient pas cessé, tuant plus de 500 civils depuis fin octobre, selon l’ONU.
Les ADF sont tenus responsables des massacres de plus de 1.000 civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni.
Les présidents de la RDC et de l’Ouganda, Etienne Tshisekedi et Yoweri Museveni, ont convenu d’adopter une stratégie commune face à l’insécurité dans l’est congolais qui dure depuis plus de 25 ans, selon le gouvernement congolais.
A l’origine, les ADF sont des rebelles musulmans ougandais qui se sont repliés dans l’est de la RDC en 1995.
Leur recrutement s’est élargi depuis à d’autres pays et ils se sont mêlés à la population. Ils n’ont pas attaqué les frontières de l’Ouganda voisin depuis des années.
Par La Libre Afrique/AFP