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Éphéméride-La rébellion du M23: une nébuleuse née en 2012 du CNDP et vaincue le 5 novembre 2013 par les FARDC

La rébellion du M23 ou mutinerie du M23 est une continuation du combat qui prend place au Nord-Kivu, dans le nord-est de la république démocratique du Congo, depuis la fin formelle de la guerre du Kivu de 2004 à 2009.

En avril 2012, des soldats se sont mutinés contre le gouvernement congolais. Des mutins ont formé un groupe de rebelles composé d’anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) rebelle, appelé Mouvement du 23-Mars (M23). L’ancien commandant CNDP Bosco Ntaganda, alias « le terminateur », est accusé de commander la mutinerie.

En mars 2009, le CNDP a signé un traité de paix avec le gouvernement, dans lequel il acceptait de devenir un parti politique en échange de la relaxe de ses membres en prison. Une partie des rebelles fut intégrée dans l’armée régulière congolaise.

Le 4 avril 2012, il fut rapporté que Ntaganda et 300 membres des Forces armées de la république démocratique du Congo avaient déserté et se sont heurtés aux forces gouvernementales dans la région de Rutshuru au nord de Goma.

Un rapport indique que des rebelles avaient reçu du soutien du Rwanda. 25 membres rwandais de M23 se sont rendus aux forces armées congolaises comme partie d’un total de plus de 370 soldats du M23 qui sont rendus jusqu’ici[1].

PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS

Le 6 juillet 2012, le M23 a attaqué la ville de Bunagana, à moins d’un kilomètre de la frontière avec l’Ouganda et l’a conquise. Près de 600 membres des troupes ont fui la frontière et ont accouru en Ouganda. Les rebelles annonçaient la fin de l’offensive, si le gouvernement acceptait d’engager des pourparlers de paix avec eux[10].

Après la mort d’un soldat de maintien de la paix indien, les Nations unies ont commandé des attaques contre les rebelles dans la région.

En juillet 2012 les rebelles conquièrent Rutshuru, à 70 kilomètres au nord de Goma. Au petit matin du 10 juillet, ils sont à 40 kilomètres de Goma même. Des témoins racontent que des rebelles ont apparemment conquis villes et villages sans rencontrer de résistance de la part des forces armées gouvernementales. De la même façon, les villes de Rubare et Ntamugenga tombent sous le contrôle des rebelles.

Le 20 juillet 2012, le M23 et des forces armées gouvernementales échangent des tirs autour de Kibumba et Rugari, ce qui force des milliers de civils à fuir en direction de Goma. Des hélicoptères d’attaque des Nations unies étaient aperçus en route pour le front. La situation sécuritaire dans l’est du Congo se détériore rapidement.

Le 21 juillet 2012, le gouvernement des États-Unis annonce la diminution de son aide militaire pour le Rwanda. Le rapporteur des crimes de guerre des États–Unis, Stephen Rapp signale que les autorités rwandaises seront inculpées de « soutien et incitation » à des crimes de guerre : « D’après le droit international, il y a une limite au-delà de laquelle on peut être rendu responsable, d’avoir aidé un groupe à commettre des atrocités ».

Malgré les mises en cause d’utilisation du conflit à des fins de profits économiques, via l’exploitation illégale du coltan, le Rwanda a nié les rapports experts des Nations unies et des groupes de défense des droits de l’Homme, selon lesquels il soutiendrait les rebelles, dont le groupe M23. Ce dernier, a conquis des parties de la province du Nord – Kivu ce qui a entrainé le déplacement de 260 000 personnes depuis avril.

Après une trêve de plusieurs mois, les combats reprennent et, le 20 novembre, les rebelles du M23 prennent le contrôle de Goma et de ses alentours, après près de cinq jours de combats. L’armée congolaise se retire à Sake. Les rebelles demandent une négociation directe avec le président Kabila pour rétablir la paix en RDC.

Le 24 novembre 2012, les dirigeants africains se réunissent à Kampala pour discuter et trouver des solutions au conflit. Par ailleurs, depuis la prise de Goma, de nombreuses négociations ont eu lieu entre les présidents ougandais, congolais et rwandais.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le 28 mars 2013 par la résolution 2098 la création d’une brigade d’intervention au sein de la MONUSCO chargée de « mener des opérations offensives ciblées » contre les groupes d’insurgés dans l’Est de la république démocratique du Congo.

Cette brigade d’intervention ((en) : Force Intervention Brigade, FIB) a un effectif autorisé de 3 069 casques bleus provenant d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi.

À partir du 1er août 2013, avec les forces congolaises régulières et la brigade de l’ONU du Nord-Kivu, elle établit une zone de sécurité à Goma et dans les localités situées au nord de la ville.

Le 7 mars 2013, lors d’un congrès de la rébellion, l’ancien porte-parole Bertrand Bisimwa est nommé président du M23 à la place de Jean-Marie Runiga. Le clan de Runiga contestant cette décision, des combats ont ensuite éclaté entre les deux factions, dans la région de Rugari. Selon Radio Okapi, la radio de la Monusco, il y aurait eu 5 morts et des blessés civils.

DISSOLUTION DU MOUVEMENT ARMÉ

À partir du 25 octobre 2013, les forces congolaises appuyées par une brigade d’intervention de l’ONU lancent une offensive avec des moyens lourds : plus de 3 600 militaires congolais déployant des chars T-55 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-2 et la brigade de la force d’intervention de la MONUSCO appuyé par de l’artillerie, des Mi-35 de l’armée ukrainienne, trois Denel AH-2 Rooivalk de la force aérienne sud-africaine (qui interviennent à partir du 4 novembre) lancent une offensive générale dans la zone de 700 km2 contrôlée par le M23.

Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l’armée congolaise chasse les combattants du M23, au nombre de 400 à 450, des dernières positions qu’ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda. Les pertes sont selon l’armée congolaise de 292 morts dans les rangs du M23.

Le 5 novembre, le M23 déclare qu’elle dépose les armes et deux jours plus tard, environ 1 600 membres du M23 se rendent aux autorités de l’Ouganda[27]. Après l’échec de l’élaboration d’un premier document commun sur un accord début novembre, la RDC et le M23 signent le 12 décembre à Nairobi un accord de paix qui confirme la dissolution du M23, définit les modalités de la démobilisation et conditionne à l’abandon de la violence la reconnaissance des droits de ses membres.

Avec Wikipédia

angelo Mobateli

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