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La RDC ne veut plus exporter ses minerais bruts

La RDC fournit environ 80% du cobalt utilisé dans la fabrication des batteries de voitures électriques dans le monde.
Les autorités congolaises souhaitent que les matières premières soient transformées sur place. Elles espèrent ainsi pouvoir mettre en place des unités de transformation.
La RDC espère mettre sur pied des unités de fabrication de véhicules électriques grâce notamment à ses réserves de lithium, de manganèse ou de cobalt.

Une rencontre aura lieu fin novembre sur ce thème à Kinshasa. Mais les experts sont sceptiques sur la capacité du pays à bloquer l’exportation de minerais hautement stratégiques.

80% DU COBALT UTILISÉ DANS LE MONDE

La République démocratique du Congo fournit environ 80% du cobalt utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques dans le monde. Mais ce pays, acteur indispensable de cette industrie, est absent du marché au niveau des produits finis.

D’où, sa décision de stopper l’exportation de matières premières stratégiques comme le lithium ou le cobalt. D’ailleurs, le code minier interdit déjà cette exportation, comme l’explique Julien Paluku Kahongya, ministre congolais de l’Industrie.

“On avait accordé un moratoire de trois ans aux entrepreneurs et aux investisseurs pour qu’au-delà de ces trois ans, la RDC commence à transformer elle-même ses propres minerais. Et les trois ans sont arrivés à terme cette année 2021”, a déclaré le ministre.

Mais, le gouvernement congolais n’explique pas comment il compte mettre en place des filières industrielles lourdes en si peu de temps.

Une date toutefois laisse apparaître que le projet n’est pas pour demain : Kinshasa affirme que « au cours des dix prochaines années », environ 145 millions de véhicules électriques pourraient être fabriqués à partir de minerais issus de RDC. Mais sans expliquer comment.

“Qu’il s’agisse du cobalt, qu’il s’agisse du lithium, qu’il s’agisse du manganèse, qu’il s’agisse du graphite, qu’il s’agisse du cuivre, ces minerais-là, pour le président de la République, sont très importants parce qu’ils permettent de faire face à une demande croissante à travers le monde de ce qu’on appelle les voitures électriques”, a précisé Julien Paluku Kahongya, ministre congolais de l’industrie.

L’exploitation illégale des ressources naturelles est liée au trafic également illégal des armes légères qui “nourrit et accentue les conflits armés.
Les déclarations du gouvernement congolais laissent donc de nombreux experts sceptiques quant à la capacité du pays à bloquer les exportations ou à mettre en place des sites de production. Du moins à court terme.

“Nous sommes habitués à ces politiciens qui ne font que parler et dont les actions sont souvent le contraire de ce qu’ils ont dit. Je n’y accorde aucune confiance tant que je ne vois rien. Nous avons jusqu’ici des dirigeants qui restent irresponsables par rapport à leur rôle. C’est ce qui fait que le Congo ne se développe pas”, a expliqué le professeur Nkere Ntanda de l’Université de Kinshasa.

Le forum économique qui se tiendra à Kinshasa les 24 et 25 novembre 2021 doit réunir des dirigeants du secteur des batteries et des véhicules électriques, ainsi que des représentants du secteur bancaire.

Par Jean Noël (DW)

angelo Mobateli

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