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Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’adressant au 75e débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies depuis Kinshasa
Pas besoin de consulter les mille et une sources aéroportuaires pour le constater. Coronavirus oblige, nos chefs d’Etat et/ou de gouvernement se déplacent moins. Beaucoup moins même. Des sommets, des conférences, des visites d’Etat, visites de travail, visites officielles…ne sont certes pas rayés des agendas des « grands » de ce monde.
Mais, ils se font, dans la plupart des cas, par visioconférence.
Cette semaine, sans s’être rendus à New-York, les dirigeants sociétaires de l’ONU se sont adressés à la planète Terre, chacun, à partir de leur pays.
La vidéoconférence a fait le reste.
Messages captés cinq sur cinq par les peuples du monde entier. Du moins, par ceux qui croient encore au grand show annuel de la Maison de verre. Pas la peine de parier qu’ils sont de moins en moins nombreux. Surtout en Afrique où les populations ne se font plus d’illusions sur les idéaux proclamés des Nations-Unies.
Le monde réel étant plutôt connecté à la realpolitik, à la loi du plus fort.
Tant mieux donc si New-York ne vaut plus vraiment le déplacement.
Qui s’en plaindrait? Pas l’Africain lambda. Même s’il se trouvera toujours des cols blancs pour expliquer que les rencontres des coulisses, les contacts physiques sont plus importants que les discours prononcés du haut de la célèbre tribune.
N’empêche. La pandémie en cours aura eu au moins le mérite de démontrer aux têtes couronnées du monde que l’on peut voyager sans voyager. Que l’on peut tenir des sommets à distance et surtout à moindre coût.
Les Congolais ont encore fraiche en mémoire la chronique du mini-sommet annoncé de Goma. La vidéoconférence a ramené à la vie in extremis cette rencontre donnée pour mort-née.
Une fausse couche évitée de justesse grâce à la visioconférence.
Vu d’Afrique où l’enjeu en est encore à la survie du plus grand nombre, moins de sorties pour les chefs d’Etat, les ministres …rime avec des économies. Que de devises fortes mobilisées par le Trésor public pour couvrir d’incessants déplacements de nos Présidents ! Equipe d’avance, avion présidentiel ou affrété, séjours des délégations souvent pléthoriques …pour cause de sécurité. Des sorties en fanfare qui ne rapportent pas toujours à nos pays. Des missions que les ambassadeurs en poste à l’étranger peuvent utilement remplir.
Si cela ne dépendait que des Africains, la vidéoconférence serait sans doute plébiscitée comme mode de travail par excellence pour nombre de sommets internationaux qui occasionnent des déplacements budgétivores.
Comme quoi, à quelque chose malheur est bon.
Grâce à la Covid-19, la rubrique « voyages officiels » des chefs d’Etat ou des hauts dirigeants est de moins en moins à l’ordre du jour.
Le hic ? Pas sûr que les économies réalisées prennent le chemin des « besoins sociaux de base ».
Par José NAWEJ (FDA)