Les élections générales (présidentielle, législatives, provinciales, sénatoriales, urbaines et locales) ne pourront pas être organisées en 2O17 en République démocratique du Congo (RDC) parce que le gouvernement du Premier ministre Samy Badibanga n’a « pas de 1,8OO milliards dollars américains » pour les financer.
« Même si les perspectives semblent s’améliorer, il sera difficile de penser que nous puissions mobiliser 1 milliard 800 cette année. A ce stade, je préfère tenir un langage de sincérité. J’aimerai les avoir mais je ne suis pas en train de voir ça. Je suis prêt à le défendre devant tout le monde, nous avons démontré cela », a affirmé le ministre d’Etat en charge du Budget, Pierre Kangudia au cours d’un point de presse organisé à l’Hôtel du gouvernement.
Et d’ajouter : « Il est possible que nous puissions atteindre dans la meilleure de situation, 6 milliards de dollars, si c’est plus ça peut être 7 milliards. Vous voyez le budget de l’Etat de ce niveau-là et vous arrivez à mettre de côté 1 milliard 800 presque 2 milliards rien que pour financer les élections, ce n’est pas possible ».
Il a indiqué que « la commission budgétaire pour l’élaboration du budget pour l’exercice 2017 n’est pas encore mise en place et les discussions se poursuivent entre tous les intervenants ».
De ce fait, a-t-il ^précisé, « le gouvernement actuel fonctionne avec le crédit provisoire dont le principe adopté est celui de sa reconduction chaque mois jusqu’à l’élaboration du budget 2017 ».
D’où, « il est impossible de penser autrement quant au soutien total du budget que demande la CENI pour cette année » à cause de « la modicité des recettes dont souffre ce budget », alors que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, avait déposé au gouvernement le budget global des élections, évalué à 1,8 milliards de dollars américains.
En fait, a reconnu le ministre d’Etat, « malgré des améliorations, la situation est très fragile »,
Pierre Kangudia renié
Quelques heures plus tard, Pierre Kangudia a été renié par le ministre Lambert Mende des Médias, porte-parole du gouvernement congolais.
« Ce qu’a déclaré le ministre d’Etat au Budget ne l’engage que lui-même. Ce n’est pas la position du gouvernement qui n’a pas encore siégé pour traiter de cette question », a-t-il réagi, en substance.
A l’évidence, la question du financement des élections devant être organisées en décembre 2O17, suivant l’Accord global et inclusif du 31 décembre 2O16 signé par les forces politiques et sociales sous la médiation des évêques catholiques, relance le débat sur la désignation par le Rassemblement du prochain Premier ministre et la formation du gouvernement ayant la mission essentielle de financer lesdits scrutins.
Angelo Mobateli
