L’ONU a dénoncé, vendredi 13 août 2021, les violences sexuelles « généralisée et systématiques », dont des viols collectifs, perpétrés par des groupes armés dans la province du Tanganyika (est de la République démocratique du Congo), où des milliers de personnes ont été déplacées. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) « est vivement préoccupé » par les violences sexuelles perpétrées contre des femmes et des jeunes filles dans cette province de l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré une porte-parole de l’agence, Shabia Mantoo, lors d’un point de presse à Genève.
L’agence onusienne demande aux autorités de faire le nécessaire afin que des enquêtes soient lancées et que les responsables soient traduits en justice.
Elle appelle les autorités « à renforcer de toute urgence la sécurité dans la zone dénommée ‘triangle de la mort’ – qui borde plusieurs localités entre les provinces du Tanganyika, du Maniema et du Sud-Kivu – afin de protéger les civils, en particulier les femmes et les jeunes filles et de permettre l’accès humanitaire ».
Au cours des deux dernières semaines seulement, les partenaires humanitaires du HCR dans les zones de santé de Kongolo et Mbulula, ont enregistré 243 actes de viols, dont 48 ont été subis par des personnes mineures, dans 12 villages différents, soit une moyenne de 17 attaques signalées chaque jour.
« Les chiffres réels pourraient être encore plus élevés, car le signalement des violences sexistes reste tabou dans la plupart des communautés », a souligné Mme Mantoo.
« Notre personnel a entendu d’effroyables témoignages de l’extrême violence. Des personnes déplacées ont accusé les groupes armés de se livrer à des viols collectifs, alors que les femmes tentent de fuir leurs foyers. Certaines femmes et jeunes filles ont été enlevées et utilisées comme esclaves sexuelles par des membres de groupes armés », a-t-elle raconté.
Selon le HCR, ces attaques seraient menées par des groupes armés rivaux qui se disputent le contrôle des zones minières – en particulier des mines d’or – et en guise de représailles contre les opérations militaires menées par le gouvernement.
En juillet, près de 310.000 personnes ont été déracinées par l’insécurité et les violences et sont actuellement déplacées dans la province du Tanganyika, selon les estimations de l’ONU.
Avec La Libre Afrique/AFP