La justice suisse a ouvert une enquête pénale contre le géant helvétique du négoce des matières premières Glencore pour des soupçons de corruption en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, vendredi 19 juin 2020, le groupe suisse. Le Ministère public de la Confédération (MPC, parquet fédéral) en a informé Glencore vendredi, a indiqué le groupe dans un communiqué publié en soirée. L’enquête porte sur des manquements de Glencore, qui n’aurait pas pris les mesures organisationnelles pour empêcher des cas de probable corruption dans cet Etat africain.
Glencore a assuré qu’il collaborerait avec le MPC durant la procédure. Le groupe suisse a été régulièrement sur la sellette ces dernières années en Afrique et ailleurs pour divers manquements présumés, en matière environnementale, de conditions de travail ou de corruption notamment.
En 2017, l’ONG Public Eye avait déposé une dénonciation pénale auprès du MPC concernant les activités de Glencore en RDC. La démarche portait sur « des indices de malversations entourant l’acquisition de mines ».
Public Eye relevait que Glencore avait acquis dès 2007 des participations dans des mines de cuivre et de cobalt en RDC valant des milliards de dollars, s’alliant notamment avec un homme d’affaires israélien et négociant en diamants pour négocier avec les autorités congolaises. Glencore avait rejeté à plusieurs reprises ces accusations.
Contacté, le MPC a indiqué vendredi que suite à l’examen de cette dénonciation, une procédure pénale pour corruption de personnalités officielles étrangères a été ouverte contre inconnu en mai 2019. Et courant juin 2020, une deuxième procédure a été ouverte « dans ce même contexte thématique », cette fois contre Glencore International.
Un porte-parole du groupe minier n’a pas souhaité faire de commentaire vendredi soir.
En décembre 2019, le Serious Fraud Office (SFO) britannique, l’organisme de lutte contre la délinquance financière au Royaume-Uni, avait également ouvert une enquête contre Glencore pour soupçons de corruption.
Par La Libre Afrique/AFP