Un collectif de neuf mouvements de jeunes militants congolais a appelé vendredi 9 juin 2017 à Kinshasa la communauté internationale à sanctionner le président Joseph Kabila qui s’est maintenu au pouvoir en République démocratique du Congo au-delà du terme de son mandat.
Les mouvements de jeunes invitent, dans un communiqué,la communauté internationale à « accentuer la pression, notamment en sanctionnant directement (…) M. Kabila, mais également tout le réseau financier mafieux national et international qui permet à ce dernier de continuer à disposer des moyens nécessaires à son maintien par la force », au pouvoir en RDC.
Dernièrement, l’Union européenne et les Etats-Unis ont infligé des sanctions à une dizaine de responsables politiques et sécuritaires congolais ainsi qu’à un ancien chef rebelle pour leur rôle dans l’entrave du processus démocratique.
Les groupes signataires, dont Filimbi, l’un des plus actifs, s’opposent depuis 2015 à la prolongation du mandat de M. Kabila au-delà de son terme qui a échu le 20 décembre. Les manifestations publiques qu’ils ont organisées contre le maintien du chef de l’Etat font depuis l’objet de la répression des autorités qui les accusent de troubler l’ordre public et d’inciter à l’insurrection.
Agé de 46 ans, M. Kabila a hérité du pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Il a ensuite été élu président en 2006 lors des
premières élections libres depuis l’indépendance du pays en 1960 avant d’être réélu pour un second mandat en 2011 à l’issue d’un scrutin au résultat contesté, marqué par des fraudes massives.
Depuis lors, la crise politique gangrène le pays et il n’y a plus eu aucune élection au scrutin direct. Depuis janvier 2015, les violences liées au retard du processus électoral ont fait des dizaines de morts à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.
Le mandat de M. Kabila a échu le 20 décembre 2016 dans un climat de violences, mais le chef de l’Etat se maintient au pouvoir en vertu d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l’opposition sous l’égide des évêques catholiques de RDC.
Cet accord prévoyait la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition et l’organisation de la présidentielle et des législatives cette année, une échéance qui apparaît aujourd’hui hypothétique. M. Kabila a, entre temps, nommé un dissident de l’opposition aux fonctions de chef du gouvernement, ce qui a été qualifié de forfaiture par la frange majoritaire de l’opposition.
Le 19 mai, plusieurs dizaines de détenus s’étaient également échappés d’une prison située à 40 km au sud-ouest de Kinshasa.
Les différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a échu le 20 décembre dernier.
Âgé de 46 ans, M. Kabila a succédé à son père en janvier 2001. Élu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d’un scrutin entaché de fraudes massives.
Son mandat s’est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il se maintient à la tête du pays en vertu d’un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l’opposition.
AFP/CR