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Enquête sur les violences dans le Kasaï : l’ONU trouve la réponse de Kinshasa insuffisante

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a appelé ce vendredi 9 juin 2017, au lancement d’une enquête internationale sur les violations des droits de l’Homme commises ces derniers mois dans le Kasaï (centre de RD Congo).

Dans un communiqué publié vendredi 9 juin, Zeid Ra’ad Al-Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, appelle le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à établir une « enquête internationale » sur les violations graves des droits de l’homme survenues dans les provinces du Kasaï Central et du Kasaï Oriental, en RDC. Pour lui, cette enquête doit tout particulièrement porter sur les 42 fosses communes découvertes ces derniers mois dans cette province.

« Il est possible qu’il en existe d’autres », détaille-t-il dans son communiqué. Avant de préciser : « Selon les informations recueillies par les équipes du bureau conjoint des Nations Unies des droits de l’Homme, des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) auraient creusé plusieurs tombes après des affrontements avec des éléments présumés de la milice de Kamuina Nsapu au cours des derniers mois. »

Les réponses de Kinshasa insuffisantes

Zeid Ra’ad Al-Hussein réagit là à la réponse donnée par Kinshasa mercredi 7 juin à un ultimatum de l’ONU. L’organisation avait donné 48 heures aux autorités congolaise pour accepter de mener conjointement une enquête avec l’ONU sur les violences secouant le Kasaï depuis des mois. Kinshasa avait accepté, récusant néanmoins l’idée d’avoir cédé à un quelconque ultimatum, et exigeant de « garder la direction » de l’enquête. « Insuffisant », pour Zeid Ra’ad Al Hussein, « compte tenu de la gravité et de la nature généralisée des violations, et du besoin impérieux de justice pour les victimes. »

C’est d’ailleurs cette insuffisance même, et « l’ampleur et la nature des violations et abus des droits de l’homme » commises dans la province, qui selon lui l’ « oblige » à « demander une enquête internationale ». Objectif : « Compléter les efforts nationaux ».

Les deux Kasaï sont depuis septembre dernier secoués par des affrontements entre les forces de sécurité congolaises et la rébellion de Kamwina Nsapu, suite à la mort de son chef tué en août 2016 pendant une opération militaire. Depuis, de nombreuses fosses communes ont été découvertes dans la zone, et les déplacés sont nombreux. Le 12 mars, deux experts de l’ONU en RD Congo, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalán, ainsi que leurs quatre accompagnateurs congolais, avaient disparu à proximité de la rivière Moyo, entre Bukonde-Tshibulu. Ils étaient chargés d’enquêter sur l’insécurité dans le Kasaï-central.

JA/CR

admin

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