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Muzito-Fayulu: divorce presque consommé.

La cérémonie de passation de pouvoir hier entre les coordonnateurs entrant et sortant s’est terminée sans communiqué final ni procès-verbal de carence reprenant les divergences tels qu’exigés par Nouvel Elan.
Ce n’est pas un scoop, Adolphe Muzito et Martin Fayulu ne sont presque plus ensemble. Les deux leaders de Lamuka, plateforme politique de résistance, sont à la croisée des chemins. A preuve, la passation des pouvoirs hier mardi 11 octobre entre Adolphe Muzito, coordonnateur sortant de Lamuka, et Martin Fayulu s’est déroulée non seulement en l’absence de ces deux personnalités, mais la cérémonie a fini en queue de poisson sur fond de divergences. Muzito et Fayulu s’étaient fait représenter par les secrétaires généraux de leurs partis respectifs. A savoir Blanchard Mongomba pour le compte de Nouvel Elan, et Devos Kitoko, l’Ecidé.

Selon Blanchard Mongomba qui s’exprimait sur la radio Top Congo FM, «Le Coordonnateur avait appelé la cellule politique à faire l’évaluation du combat de Lamuka, de sa transformation en plateforme politique de résistance à ce jour et lui faire rapport. Et malheureusement il se fait qu’un seul point n’a pas permis à ce que le rapport final soit établi et que nous puissions préparer un projet de communiqué final. Respectueux de ses engagements, dit-il, Adolphe Muzito a tenu justement à ce que la passation se fasse de manière à laisser le champ libre au coordonnateur entrant de voir comment faire évoluer les choses dans le sens de trouver un consensus par rapport à cette divergence.»

Blanchard Mongomba a laissé entendre que «le climat est serein mais la divergence c’est le fait que animé par cet esprit démocratique, chacun de nous a le droit d’apporter sa lecture de la situation. Maintenant le plus important c’est de voir quelle piste de solution proposée de manière à nous faire avancer. Mais si les uns et les autres estiment qu’il ne faudrait pas parler de ces divergences de manière à proposer des pistes de solution, c’est là où se trouve le blocage», a-t-il ajouté.

Devos Kitoko, cité par le média en ligne Congo réformes fait savoir les discussions se poursuivront sous le mandat de Fayulu. «Nous avons discuté des points inscrits à l’ordre du jour, et nous n’avons pas fini les discutions. Mais en fonction du principe de continuité de service, nous allons poursuivre les discussions de la cellule politique sous le mandat du nouveau coordonnateur Martin Fayulu », indique le SG de l’Ecidé.

La rupture.
Les explications de ces délégués mettent en lumière le profond désaccord d’Adolphe Muzito avec la nouvelle ligne de Fayulu via le bloc patriotique. Alors que jusque jusqu’il y a peu, les deux partenaires participaient, ensemble, à la résistance pour des bonnes élections et préparaient l’offre politique pour 2023.

Selon des sources, l’ancien Premier ministre a pris ses distances d’avec Fayulu en expliquant notamment que la présence de ce dernier dans le Bloc patriotique sans en avoir parlé au niveau de Lamuka, ne pouvait pas engager la plateforme.

Le leader de Nouvel Elan Muzito estime qu’on ne peut pas être à la fois dans la résistance et faire chorus avec l’un des groupes qui a été à l’origine du «hold-up électoral». En claire, pour Adolphe Muzito, on ne peut pas être à la fois avec les Kabilistes et dénoncer ce qui c’était passé en 2018, tout en sachant que ce sont les Kabilistes et les Tshisekedistes qui ont commis le péché originel. «On ne peut pas être dans le Bloc patriotique. Ça c’est la position de Muzito».

Ce n’est pas tout. Au Congrès de l’Ecidé à Kisangani en juillet dernier, Martin Fayulu a été désigné candidat de son parti à la présidentielle de 2023, son parti, libre à lui, mais il n’est pas candidat de Lamuka, qui n’est pas une plateforme électorale, mais un mouvement de résistance.

Au jour d’aujourd’hui, ils ne doivent pas se raconter d’histoires. Les divergences sont telles qu’il faut qu’on les acte, qu’ils reconnaissent que ce n’est pas possible d’être ensemble.

A la réunion d’hier, selon le SG de Nouvel Elan, les membres de l’Ecidé n’ont pas daigné accepter qu’on consigne ces divergences dans un document appelé communiqué final, ou qu’on dresse un procès-verbal de carence.

La cérémonie s’est terminée en queue de poisson sur fond de ces divergences-là. Il est loin le temps où les deux leaders regardaient dans la même direction.

La cérémonie de passation des pouvoirs a lieu pendant que Muzito se trouve à Popokabaka où le Premier ministre honoraire poursuit sa croisade commencée à Kwamouth puis à Kenge. D’après son agenda, après Popokabaka, Adolphe Muzito fera un détour dans le prolongement du Kwango avant d’entamer la province du Kongo Central.

Oscar BISIMWA

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