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L’ONU nomme trois experts pour enquêter sur les violences au Kasaï

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a désigné les trois experts internationaux qui enquêteront sur les violences au Kasaï. La formation du groupe d’experts a été avalisée par une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 23 juin 2017.

Leur mission : fournir une assistance technique à la RDC pour faire la lumière sur les violences commises dans cette région du centre du Congo. Un mandat jugé trop faible par certains observateurs mais la proposition plus forte initiée par l’Union européenne s’était heurté à l’opposition de plusieurs membres du Conseil. Pour l’instant le Haut-commissariat s’est contenté de dévoiler trois noms.

Le Sénégalais Bacre Waly Ndiaye prend la tête de la mission. Ancien représentant spécial adjoint pour la RDC, il est aussi l’auteur d’un rapport sur les violences en amont du génocide rwandais.

Il est épaulé du canadien Luc Côté, ancien conseiller juridique du Tribunal pénal international pour le Rwanda et coordinateur du rapport mapping sur la RDC à la fin des années 2000. Fatimata Mbaye, avocate mauritanienne vice-présidente de la FIDH, vient enfin compléter le trio.

Pour l’instant le Haut-commissariat ne communique pas sur le reste de l’équipe, ni sur les moyens qui lui sont alloués. Mais au 22 juin, le budget prévu dépassait les 4 millions de dollars et il prévoyait l’envoi sur le terrain d’une vingtaine d’enquêteurs répartis en deux équipes.

Un groupe de trois personnes s’occupera de l’assistance technique au gouvernement, basée à Kananga auprès de l’auditorat militaire. Les autres seront chargés d’appuyer les experts internationaux pour les enquêtes de terrain.

Collecter et préserver les informations

Ils auront pour mission de collecter et préserver les informations. Ils devront également protéger les personnes qui les aident et transmettre aux autorités judiciaires de la RDC les conclusions de leurs enquêtes.

Une première équipe doit partir dès la semaine prochaine pour une mission d’évaluation. Le Haut-commissaire des Nation unies aux droits de l’homme fera une présentation orale sur la situation dans la région du Kasaï en mars 2018 mais il faudra attendre environ un an pour que soit présenté le rapport final.

Cette annonce intervient alors que le rapport du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme pointe la responsabilité des FARDC dans les massacres et les fosses communes découvertes dans la zone. Beaucoup s’interrogent sur l’indépendance dont bénéficiera le groupe d’experts vis-à-vis des autorités congolaises et sur l’accès qui leur sera accordé aux sources.

L’ONU exhorte la RDC à respecter l’accord électoral

Le Conseil de sécurité des Nations unies a mis en garde mercredi 26 juillet 2017 la République démocratique du Congo et la région contre le fait que la situation pourrait dégénérer si l’accord politique conclu il y a presque sept mois n’était pas respecté.

En vertu de cet accord conclu le 31 décembre 2016, des élections doivent être organisées cette année dans ce pays riche en minerais dont ce serait la première transition démocratique.

Mais les craintes que l’accord ne reste lettre morte se multiplient après l’annonce par le chef de la commission électorale plus tôt ce mois-ci que le scrutin n’aurait probablement pas lieu cette année.

Dans une déclaration préparée par la France et adoptée à l’unanimité, le Conseil a prévenu “qu’à moins que les acteurs politiques ne fassent preuve d’une bonne foi renouvelée et d’une volonté politique de tenir les promesses faites à leur population la veille du jour de l’an en 2016, la RDC et la région au sens large s’exposent à un risque accru d’insécurité et d’instabilité”.

L’opposition congolaise a prévu une grève nationale le 8 août et des rassemblements le 20 août pour pousser le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, à quitter son poste et à permettre la tenue d’élections.

Des responsables de l’opposition ont affirmé ces jours-ci que M. Kabila devait accepter d’ici fin septembre qu’une date de scrutin soit fixée. Faute de quoi, ils ne le reconnaitront comme président dès le 1er octobre.

Dans sa déclaration, le Conseil a souligné “l’urgence d’une application rapide” de façon à organiser “des élections pacifiques, totalement crédibles et dans les délais convenables, au plus tard en décembre 2017” afin de réaliser un transfert pacifique du pouvoir.

Les quinze membres du Conseil se sont également dits prêts à “agir en conséquence contre tous les acteurs congolais dont les actions et les déclarations empêcheraient l’application de l’accord et l’organisation des élections”.

Lors d’une précédente réunion du Conseil en juillet déjà, les Etats-Unis avaient demandé la publication immédiate par la commission électorale d’un calendrier pour les élections et, plus précisément, la fixation d’une date pour le scrutin présidentiel.

Washington a brandi la menace de sanctions unilatérales et estimé que le Conseil de sécurité devrait envisager des mesures pour faire pression sur toutes les parties.

Le Conseil a également condamné mercredi la violence dans la région du Kasaï, où des responsables onusiens ont dit avoir découvert des dizaines de fosses communes et où deux experts des Nations unies ont été tués tandis qu’ils enquêtaient sur ces violences.

 

JA /AFP/CR

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