Par Simeon Nkola Matamba
L’éviction (impopulaire, encore!) des occupants des résidences étudiantes a servi à désengorger des espaces qui étaient devenus un pandémonium hors de contrôle pour les autorités académiques. Cela a aussi et surtout permis d’effectuer des travaux de réhabilitation sur un site universitaire en état de décrépitude avancée, tel un organisme étranglé par un cancer expansif. Il fallait à tout prix le sauver.
La colline inspirée, fortement étouffée, se remet à respirer un air de nouveauté et revêt sa plus belle robe des premiers jours. Comme par miracle.
Mais il n’y a pas eu de miracle, sinon celui de vouloir redonner ses lettres de noblesse à cette université jadis prestigieuse qui a produit de nombreuses intelligences, et à l’éducation, d’habitude reléguée en seconde zone de priorités. Le mérite en revient au Chef de l’État dont l’engagement en faveur de l’éducation ne fait pas l’ombre d’un doute.
Sur ce registre et à la faveur de la nouveauté incarnée par Félix Tshisekedi, on a lancé la gratuité de l’enseignement et récolté des fruits que le gouvernement évalue à 4 millions d’élèves récupérés dans l’école publique. S’ajoute à cela une revalorisation des rémunérations des enseignants.
Les bâtiments de l’UNIKIN, d’avant réfection, font penser à d’autres universités publiques où la science cohabite avec le délitement et la vétusté, et en passant, aux hôpitaux publics où la santé côtoie l’insalubrité et aux bâtiments publics qui se désintègrent sans que suite ne soit apportée aux réclamations pour leurs remises à niveau, tout cela accréditant les thèses de l’inexistence chez nous de la culture d’entretien et de maintenance.
Car si les homes de l’UNIKIN sont rendus dans des conditions plus vivables que celles d’il y a quelques mois, c’est la capacité à maintenir le site en bon état et les compétences managériales des autorités académiques qui vont compter à l’avenir. Surtout en ce qui concerne l’admission, l’accueil, la formation (qualité) et l’hébergement des étudiants. Il est impérieux de tout mettre en œuvre afin d’éviter de retomber dans l’ornière, en mitigeant notamment les risques que pose l’insuffisance en infrastructures universitaires, cause du surpeuplement.