Les Etats-Unis ont exhorté lundi 5 juin 2017 les Nations unies à créer une commission d’enquête sur les meurtres de deux experts de l’ONU qui cherchaient à prouver l’existence de fosses communes en République démocratique du Congo.
L’ambassadrice américaine Nikki Haley, présente à Genève pour des réunions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a souhaité la création d’une commission d’enquête séparée sur les violations de ces droits dans la province de Kasaï (centre), qu’elle a qualifiées d' »actes horribles ».
La justice militaire congolaise a ouvert lundi le procès des présumés assassins de deux experts de l’ONU tués en mars dans cette région, théâtre d’une rébellion depuis septembre 2016.
Les deux assassins présumés, Evariste Ilunga (âgé de 16 ans) et Mbayi Kabasele (vendeur d’huile de palme, âgé de 30 ans), ont comparu pour les meurtres de l’Américain Michael Sharp et du Suédo-chilien Zaida Catalan.
Mais les Nations unies soupçonnent le gouvernement congolais d’avoir enquêté un peu trop vite.
Michael Sharp, Zaida Catalan et leurs familles « méritent justice », a déclaré Mme Haley dans un communiqué. « Nous le devons à leur engagement pour mettre fin aux abus en matière de droits de l’homme perpétrés par des groupes armés et le gouvernement congolais contre le peuple congolais ».
Le 1er juin 2017, plusieurs ONG congolaises et internationales ont appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à lancer une enquête internationale sur ces violences meurtrières.
Selon l’ONU, elles ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes.
L’ONU a évoqué la présence de 40 fosses communes, sur lesquelles enquêtaient MM. Sharp et Catalan quand ils ont été tués.
Depuis lors, la crise politique gangrène le pays et il n’y a plus eu aucune élection au scrutin direct. Depuis janvier 2015, les violences liées au retard du processus électoral ont fait des dizaines de morts à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.
La crise s’est encore envenimée en décembre lorsque s’est achevé le mandat du président.
Sous l’égide de l’Église catholique, représentants de la majorité et de l’opposition ont signé le 31 décembre un accord de partage du pouvoir prévoyant la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition et la tenue des élections présidentielles et législatives cette année.
AFP/CR