« Joseph Kabila a été président, Kabila est président, Kabila restera président » de la République, a déclaré le secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, mercredi 5 mai 2018 à Mbandaka (nord-ouest de RD Congo), première étape d’une tournée de sensibilisation de sa base dans le grand Equateur.
Le secrétaire permanant du PPRD dit répondre à ceux qui ont écrit notamment sur Tweeter que « Kabila c’en est fini ! Comprends les choses de ta manière. Nous aussi nous avons notre manière de les comprendre.»
Il a invité les militants de son parti à se préparer aux élections du 23 décembre, pour « gagner ces élections à tous les niveaux ».
Parmi les atouts du PPRD lors des scrutins du 23 décembre, il a cité les moyens financiers dont dispose le parti, le nombre considérable de ses adhérents pour faire face au seuil de représentativité ainsi que leur dynamisme.
- Ramazani a tenu ces propos alors qu’une vive controverse divise la classe congolaise au sujet de l’actuel président Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel a expiré en décembre 2016. L’opposition soutient qu’il ne peut plus se représenter aux élections prévues au 23 décembre 2018.
A la tête d’une forte délégation du PPRD, Emmanuel Ramazani va poursuivre sa tournée dans la Tshuapa, la Mongala le Nord et le Sud Ubangi, avant de regagner Kinshasa.
Le CLC réclame au président Kabila des «signaux»
Dans une lettre adressée dimanche 18 mars 2018 au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Comité laïc de coordination (CLC) réclame que le chef de l’Etat de la RDC, Joseph Kabila donne des «signaux» qui seraient l’expression de sa volonté politique, afin de promouvoir une alternance pacifique du pouvoir à travers la tenue des élections prévues le 23 décembre 2018.
Le CLC interpelle aussi la communauté internationale et sollicite sa plus grande implication dans le processus électoral en cours en RDC.
Pour le CLC, le Congo connaît une histoire électorale émaillée de plusieurs crises qui tirent leur origine de la volonté du Président Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Dans la lettre, le CLC fait savoir que le processus électoral a commencée à être bloqué depuis 2012. Des stratagèmes ont été multipliés pour ne pas organiser les élections dans les délais constitutionnels.
Parmi ces stratégies, le CLC évoque notamment la publication de nombreux calendriers électoraux non consensuels avec de nombreux préalables techniques et financiers, le passage de 11 à 26 provinces, modifiant ainsi la cartographie électorale et la multiplication des conflits armés, à l’Est, en Ituri, au Kasaï, dans le Tanganyika.
Le CLC parle aussi de «l’application sélective et biaisée de l’accord du Saint Sylvestre», l’interdiction des manifestations pacifiques dont sont victimes l’opposition politique, la société civile et les mouvements citoyens.
Tous ces faits plongent aujourd’hui la RDC dans une profonde impasse politique aux conséquences multiples sur le plan sécuritaire, économique, sociale et humanitaire, estime ce collectif.
Pour le CLC, avec «ces manœuvres dilatoires» qu’entretient le pouvoir, rien ne garantit que les élections sauraient être libres, transparentes et apaisées.
A neuf mois de ces élections générales, le CLC invite la Communauté Internationale à trouver les voies et moyens les plus efficaces pour permettre l’application des actions et des mesures prévues par l’Accord politique et la Résolution 2348.
RO/CR