En RD Congo, l’une des figures de l’opposition est visée par une enquête fiscale, révèlent des documents signés de la main du chef des services de renseignement, et dont RFI a obtenu une copie. Des sociétés appartenant ou liées à Moïse Katumbi y sont visées.
L’ex-gouverneur du Katanga et candidat à la présidentielle a déjà été condamné à trois ans de prison pour le recrutement de mercenaires américains et la spoliation d’un immeuble appartenant à un citoyen grec.
La lettre date du 25 avril 2017. Elle est adressée à la direction des douanes, des impôts et le ministère des Finances. Le directeur de la très puissante Agence nationale du renseignement (ANR) y ordonne qu’une enquête soit ouverte sur la situation fiscale de plusieurs entreprises associées au nom de Moïse Katumbi.
Parmi elles, la célèbre Mining Company of Katanga. Une entreprise spécialisée dans les services logistiques et le génie civil dans le secteur minier. L’homme d’affaires en avait démissionné après son élection au poste de gouverneur du Katanga en 2007, avant de la vendre au groupe français Necotrans en 2015.
Trois procédures judiciaires
Le directeur de l’ANR, Kalev Mutond, n’a pas pu être joint vendredi pour expliquer sa démarche. Mais du côté de l’opposition en RDC on parle déjà « d’acharnement judiciaire ».
Car depuis qu’il est passé à l’opposition et s’est déclaré candidat à la présidentielle, Moïse Katumbi est déjà visé par deux procédures judiciaires. L’une pour recrutement de mercenaires, l’autre pour spoliation d’un immeuble appartenant à un citoyen grec pour laquelle il été condamné à trois ans de prison. Des procès que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), chargée de les examiner, a qualifiés de « mascarades » dans son rapport. Rapport qui a fuité à la presse début mai.
RFI/CR