Députés hors du Parlement alors que la police a verrouillé toutes les entrées du Palais du peuple, à Kinshasa, RDC, le 12 juin 2020.
Le Parlement de la République démocratique du Congo a prolongé, samedi 20 juin 2020 pour 15 jours -et pour la cinquième fois- l’état d’urgence sanitaire, à un moment où les autorités envisagent une timide reprise du trafic aérien vers la RDC.
« A la demande du gouvernement, nous venons de prolonger pour la cinquième et je pense pour la dernière fois, l’état d’urgence sanitaire pour lutter contre le nouveau coronavirus », a déclaré à l’AFP le député Henri Thomas Lokondo.
Des élus estiment que « ces prolongations mécaniques (ndr: sans débat) ne vont plus passer. Le ministre de la Santé doit venir faire l’état des lieux de la lutte contre la pandémie », a déclaré à la presse le député Jean-Pierre Lihau.
Le président Félix Tshisekedi a décrété l’état d’urgence sanitaire le 24 mars 2020, face au premier cas de coronavirus importé de l’étranger.
La RDC a décidé dès le 20 mars 2020 « la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de tous les vols en provenance des pays à risque et des pays de transit ».
« Il y a moins de risques aujourd’hui d’importer des cas », a estimé vendredi le responsable de la pandémie en RDC, le docteur Jean-Jacques Muyembe.
« Nous allons imposer à tous les passagers qui veulent venir ici la présentation des résultats d’un texte négatif au Covid-19 datant de trois jours, et renforcer les mesures au décollage et à l’atterrissage », a-t-il ajouté sur la radio Top Congo, sans mentionner de dates exactes.
Egalement suspendus, les vols entre la capitale Kinshasa et le reste du pays pourraient aussi reprendre: « Plus la peine de continuer à isoler Kinshasa alors que la maladie est déjà ailleurs ».
« On tend vers l’ouverture des vols intérieurs. Il faut juste renforcer les mesures de contrôles dans les provinces touchées et non touchées », a plaidé le docteur Muyembe.
« L’équipe de la riposte est impayée depuis deux mois », a-t-il regretté. « Mon équipe est très exposée. J’ai perdu deux membres qui ont été atteints ».
Le conseil des ministres s’est félicité de la « décentralisation des tests de diagnostic du coronavirus » dans cinq provinces, « afin de réduire le retard lié à l’annonce des résultats ». Tous les tests étaient centralisés à Kinshasa jusqu’à présent.
Par VO/AFP