En France depuis le 3 septembre 2017, le séjour du Premier ministre de la République démocratique du Congo, Bruno Tshibala Nzenzhe, n’est pas de tout repos.
Le chef de l’exécutif congolais est à Paris pour prendre des contacts avec des milieux politiques et économiques français et européens. Le lendemain de son arrivée dans la capitale française, il a été reçu au Sénat. Bruno Tshibala a aussi échangé avec des investisseurs français.
Avant son déplacement pour Paris, il a été précédé en France par les vice-ministres de la Coopération internationale et des Finances, Freddy Kita Bukusu et Jean-François Mukuna Kapuya. C’est pour la deuxième fois que Tshibala Nzenzhe se rend à l’étranger depuis qu’il est à la tête du gouvernement. La première fois, il a, en août 2017, représenté le président Joseph Kabila Kabange au Sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), en Afrique du Sud.
Bruno Tshibala : « Il faut faire sauter rapidement ce système fiscal honteux, archaïque et corrompu… »
Avant de s’envoler pour Paris, le Premier minisitre Brunon Tshibala a clôturé le 01 septembre 2017 à Kinshasa la conférence sur le climat des affaires qui a commencé le 29 août 2017, au Fleuve Congo Hôtel.
Pendant quatre jours, environ cent-soixante conférenciers, des Administrations publiques intervenant dans le mode d’affaires et des opérateurs économiques, ont sous le regard vigilant du gouvernement, recensé les entraves à l’exercice des affaires en RDC, en définissant les voies et moyens de les éradiquer. Ils ont notamment arrêté un train de mesures visant l’amélioration du climat des affaires et la stabilisation de l’économie nationale.
Concernant les entraves, Bruno Tshibala les a fustigé parce qu’elles anémient le climat des affaires du pays. « Ce n’est un secret pour personne. Le climat des affaires est largement pollué dans notre pays par divers facteurs nocifs qui ont été identifiés par les participants. Ces facteurs nocifs pourrissent la marche des affaires, asphyxient les entreprises, nourrissent le développement du secteur informel et poussent les investisseurs étrangers à fuir la RDC », a-t-il déploré.
Contre l’Administration fiscale actuelle du pays, le Premier ministre a tenu des propos durs. Il a comme tapé du poing sur la table :
« Tout le monde sait que notre système fiscal est archaïque, lourd et inefficace. Il favorise la corruption et la contrition, pourrit les affaires, décourage l’investissement et enrichit plus les agents de l’État que l’État lui-même. Il faut donc faire sauter rapidement ce système fiscal honteux, archaïque et corrompu en vue de le remplacer par un nouveau système fiscal moderne, simple, capable de faire prospérer les affaires, de faire renflouer le trésor public et à terme d’enrichir l’État congolais ».
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, annoncé l’organisation, dans quelques jours, d’un atelier spécial en vue d’étudier les voies et moyens pour réformer de fond en comble le système fiscal actuel.
Plusieurs thèmes développés
Dans leurs discussions, les participants ont développé dix-neuf thèmes. Leurs débats ont notamment porté sur l’état des lieux des réformes sur la création d’entreprise en RDC, les titres des propriétés, les litiges fonciers, l’octroi du permis de construire, les procédures et le coût du raccordement à l’électricité moyenne tension. Il était aussi question d’accès au crédit au FPI, de la fraude douanière à Kasumbalesa (phénomène bilanga), du commerce transfrontalier, de la lutte contre la corruption… Selon leur méthodologie, les exposés ont été suivi des questions et réponses et des travaux en ateliers.
Les participants félicités
Avant de déclarer clos les travaux, le chef du gouvernement a, dans son allocution, félicité les conférenciers pour le travail abattu. «Je tiens à féliciter tous les participants pour l’assiduité et la concentration dont ils ont fait preuve au cours des travaux en vue de produire un travail de qualité dans l’intérêt supérieur de notre pays », a-t-il déclaré. Tous les participants ont été applaudis par l’assistance.
Au nom du Comité d’organisation qu’il a coordonné, Michel Nsomwe, directeur de cabinet du Premier ministre, a salué la participation du Premier ministre aux travaux de la conférence.
«Nous saluons la participation active et personnelle de Son Excellence Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement Bruno Tshibala Nzenzhe qui en dépit de ses multiples occupations d’Etat, était présent à cette conférence du mardi 29 août à ce jour », a-t-il indiqué. Michel Nsomue a fait la lecture des recommandations formulées par les conférenciers. « Les recommandations pertinentes de la conférence qui viennent d’être lues sont utiles et riches dans nos efforts collectifs dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires dans notre pays. Le gouvernement en tiendra dûment compte dans l’amélioration de l’exécution de sa nouvelle politique relative à l’amélioration du climat des affaires en RDC », a rassuré le chef de l’exécutif.
SCP/CR