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RDC : Barnabé Milinganyo mis sous silence, 3 ans de prison pour “outrage au Chef de l’État et tentative d’assassinat”


Connu pour son éloquence et le ton libre de sa communication, l’analyste politique Barnabé Milinganyo a été condamné pour outrage au chef de l’État et tentative d’assassinat, samedi 28 novembre 2020, par le Tribunal de Grande Instance de la Gombe, siégeant en flagrance .

La cause de sa tourmante ce sont des mots prononcés en lingala sur un plateau de télévision et jugés suffisamment compromettant pour écoper de trois (3) ans de prison ferme. Des mots imagés qui peuvent pourtant être interprétés de plusieurs manières mais qui ont suffi pour que la justice le cloue brutalement au pilori.

Il faut dire que le tribun avait, ces dernières semaines, aligné sa communication du côté du FCC, force politique qui avait toutefois subi, dans un passé récent, la foudre de l’analyste politique. Ce changement de ton ne pouvait lui valoir que des ennuis, admettent plusieurs observateurs.

La décision était donc prise de faire taire une voix convaincante et mobilisatrice favorable au FCC. La flagrance périmée plus de trois jours après les faits a tout de même servi de converture à un théâtre écrit d’avance dans les officines malveillantes de l’UDPS. la peine prononcée avait d’ailleurs fuité plusieurs heures avant la lecture de la décision par le Président du Tribunal.

Pour le juriste Christian Kande, lorsque la justice rapide se confond à la justice expéditive, les griffes de la dictature se resserrent. Henry Maggie qui n’avait pas tenu de propos jugés attentatoires à la vie du chef de l’État croupi en prison, observe t-il.

Cette condamnation pose la question de la liberté d’expression depuis l’alternance démocratique du 24 janvier 2019 car la machine répressive semble être enclenchée pour broyer toute voix discordante, affirme un cadre du FCC. C’est aussi la démonstration de l’interférence politique dans la justice.

Bien au-delà, plusieurs observateurs de la vie politique y lisent une volonté de pousser l’équipe des communicateurs du FCC à s’enfermer dans le silence de la peur, laissant le champ libre aux seuls communicateurs de l’UDPS. Il semblerait que plusieurs communicateurs du FCC sont déjà avertis d’une fatwa qui pèserait sur eux.

Par Caire Masingo (Politis)

Oscar BISIMWA

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