La police a de nouveau dispersé, mercredi 24 buin 2020, des manifestants rassemblés autour du Parlement de la République démocratique du Congo à Kinshasa, où ils protestaient pour le deuxième jour consécutif contre trois propositions de loi sur le fonctionnement de la justice, a constaté l’AFP. Il s’agit d’une des plus vives tensions au sein de la coalition au pouvoir depuis janvier 2019, issue d’un accord entre le président de la République, l’ex-opposant Félix Tshisekedi, et les forces de son prédécesseur, Joseph Kabila, ultra-majoritaires au Parlement.
Les manifestants à proximité du Parlement étaient en majorité des moto-taxis réputés fidèles à l’Union pour démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’origine du président Tshisekedi.
Ils protestaient contre trois propositions de loi sur la justice portées par deux députés du Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme des proches de l’ancien président Kabila.
A la mi-journée, la police a effectué des tirs de sommation et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.
A moto et à pied, ils avaient bloqué la circulation aux abords du Parlement.
Certains ont attaqué des résidences de proches de l’ancien président Joseph Kabila. D’autres ont fouillé des véhicules pour y « retrouver des députés », selon une équipe de l’AFP, érigé des barrières, brûlé des pneus, et fabriqué des cocktails molotovs.
Les trois propositions de loi qui ont mis le feu aux poudres portent sur le « statut des magistrats » et « l’organisation, le fonctionnement et les compétences des juridictions de l’ordre judiciaire ».
« Notre souhait est de définir l’autorité que le ministre de la Justice exerce sur les magistrats du Parquet », a expliqué l’un des auteurs de la proposition de loi, Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée.
Il ne s’agit pas de « museler les magistrats du Parquet », a-t-il ajouté sur la radio Top Congo FM.
Dans un communiqué lundi, l’UDPS a au contraire estimé que « ces propositions de lois ne visent qu’à entamer l’indépendance de la magistrature et ce, au profit du ministre de la justice ».
La coalition d’opposition Lamuka a également assuré que les propositions de loi « portent un coup fatal au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs ».
Lundi 22 juin 2020, des manifestants avaient caillassé la résidence de M. Minaku.
Par La Libre Afrique/AFP