Mobutu était alors à la tête de ce qu’ils avaient appelé “Haut commandement militaire”, démettant ainsi de ses fonctions le tout premier président de la RD Congo, Joseph Kasa Vubu.
Pendant 32 ans, cet événement (le 24 novembre de chaque année) était célébré avec faste, plus que la journée nationale (le 30 juin, jour de l’Indépendance).
C’était un jour férié et donnait lieu à de grandioses manifestations à travers le pays, notamment avec des défilés montres.
EXTRAIT DU COMMUNIQUÉ LU LE 24 NOVEMBRE 1965
Extrait du communiqué qui avait été lu ce jour-là (vers 2h du matin, il était déjà le 25 novembre), avant que Mobutu lui-même n’intervienne au micro de Radio-Léopoldville pour la première fois, vers 5h30 :
“À l’invitation du lieutenant-général Mobutu, commandant en chef de l’Armée Nationale Congolaise, les autorités supérieures de l’armée se sont réunies le 24 novembre 1965, en sa résidence.
Ils ont fait un tour d’horizon de la situation politique et militaire dans le pays.
Ils ont constaté que si la situation militaire était satisfaisante, la faillite était complète dans le domaine politique.
Dès l’accession du pays à l’indépendance, l’Armée Nationale Congolaise n’a jamais ménagé ses efforts désintéressés pour assurer un sort meilleur à la population.
Les dirigeants politiques, par contre, se sont cantonnés dans une lutte stérile pour accéder au pouvoir sans aucune considération pour le bien-être des citoyens de ce pays…
La course au pouvoir des politiciens risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, tous les chefs militaires de l’Armée Nationale Congolaise, réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en chef, ont pris en considération de ce qui précède, les graves décisions suivantes :
1° Monsieur Joseph Kasa-Vubu est destitué de ses fonctions de président de la République;
2° Monsieur Evariste Kimba, député national est déchargé de ses fonctions de formateur du gouvernement;
3° Le lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu assumera les prérogatives constitutionnelles du chef de l’État”.
Par Benjamin Babunga (Chronique)