« Excellence Monsieur le Président de la CNDH, si par malheur il advient que notre compatriote soit infecté par covid19 en plein milieu carcéral alors que cela reste encore évitable, qui assumerait la responsabilité d’un tel désastre ? », peut-on lire dans une correspondance que le Panel des experts de la société civile de la République démocratique du Congo a adressée vendredi 24 avril 2020 au président de la Commission nationale des droits de l’homme et dont Congo Réformes a consulté une copie.
Par le biais de son Coordonnateur Dieudonné Mushagalusa, cette organisation de la société civile qui réaffirme son attachement à l’indépendance de la justice et à la bonne gouvernance qui sont les valeurs connues et défendues de tout temps par la société civile se refuse de faire tout commentaire sur le dossier en instruction, mais formule tout de même quelques remarques « par soucis de respects des droits de l’homme » :
- Alors que le monde entier traverse une grave crise sanitaire due à la pandémie du covid19 pour laquelle, le Président de la République et son Gouvernement ont pris un certain nombre des mesures pour préserver les congolais de cette maladie, notamment la décongestion de milieux carcéraux en Rdc, spécialement le CPRK, il est surprenant que l’Honorable KAMERHE ait été placé en détention dans cet endroit précis alors que nul n’ignore que la prison est milieu de prédilection pour la propagation de ce virus.
« Mr le Président, vous conviendrez avec nous que la loi prévoit d’autres mécanismes restrictifs et privatifs de liberté pouvant atteindre les mêmes objectifs poursuivis par le Ministère Publique. Entre autre la mise en résidence surveillée, qui aurait l’avantage de ne plus l’exposer à une possible contamination. Excellence Monsieur le Président de la CNDH, si par malheur il advient que notre compatriote soit infecté par covid19 en plein milieu carcéral alors que cela reste encore évitable, qui assumerait la responsabilité d’un tel désastre ? », S’interroge le panel.
- Bien plus, il sied de relever que l’état de santé du Directeur de Cabinet du chef de l’Etat serait préoccupant selon certaines informations qui circulent dans l’opinion ici à Kinshasa : il serait affaibli par plusieurs malaises connus en prison.
Au regard de ces raisons humanitaires susvisés et de son rang, le Président de l’assemble honoraire, députe élu et actuel Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat devrait bénéficier soit de la liberté provisoire ou la mise en résidence surveillée jusqu’à l’aboutissement de la procédure engagée contre lui, recommande le panel des experts de la société civile.
Cette structure exhorte le président de la CNDH, conformément aux missions qui lui sont dévolues par les lois de la république de veiller aux respects des droits et libertés fondamentales « dont dispose l’Honorable Vital KAMERHE comme tout autre citoyen Congolais, du 1er au dernier ».
Le panel des experts de la société civile de la République démocratique du Congo vient ici de placer la Commission nationale des droits de l’homme devant ses responsabilités. Reste à son Président Benjamin Mushikonke de jouer sa partition.
Oscar BISIMWA