Le décor du danger a été planté vendredi 7 avril 2017, lorsque l’ordonnance du chef de l’Etat, Joseph Kabila nommant Bruno Tshibala comme Premier ministre a été rendue publique. La République démocratique du Congo vient ainsi d’amorcer un virage dangereux de son histoire politique. Si l’on n’y prend garde, tous les efforts fournis depuis le dialogue de la cité de l’Union africaine jusqu’à celui du Centre interdiocésain, sans oublier l’arrangement particulier, risquent de voler en éclats.
En effet, sur la place Victoire, dans la commune de Kalamu, des jeunes sportifs venus du stade YMCA où il y avait une compétition de judo, avaient aussitôt manifesté leur mécontentement par des actes de violence. « Ceci n’est qu’un exemple, vous verrez ce lundi car nous en avons marre avec ces dirigeants qui ne respectent pas la volonté du peuple ».
De même, à l’Unikin, à l’ Intendance, au Rond-point Ngaba, à Lemba, Limete, Ngaba, des manifestations spontanées de protestation ont été signalées vers 20h30′. Des pneus ont été brûlés, certaines artères barricadées. Des policiers venus en intervention ont tiré des coups de feu l’air et dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.
Pour la population, il fallait nommer un Premier ministre en qui elle a placé sa confiance et son espoir, l’actuel chef de file du Rassemblement, Félix Tshisekedi.
Or, une grande marche pacifique aura lieu ce lundi 10 avril, pour pousser la Majorité présidentielle au respect et l’application de l’accord du 31 décembre
2016. Cette marche qui a comme point de chute le Palais de la nation, risque de connaître des débordements, avec l’évolution de la situation politique.
Mais il est encore possible d’éviter le chaos. Avec une petite dose de la volonté politique, les négociations directes peuvent reprendre entre la MP et l’Opposition, de manière à permettre au président de la République de rectifier le tir et aller dans le sens de la volonté populaire jusqu’à l’organisation des élections.
Louis-Paukl Eyenga/MCN