Un employé vide une poubelle en Argentine pendant la pandémie de Covid-19.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) met en garde contre la possibilité d’une deuxième vague de propagation du virus si des mesures de protection suffisantes ne sont pas prises pour le personnel qui reprend le travail.
Alors que la pression monte sur les différents pays en vue d’un assouplissement des mesures de confinement, l’OIT appelle donc les gouvernements à intervenir afin de prévenir le coronavirus au travail.
« L’application de mesures de sécurité et de santé au travail est indispensable pour à la fois protéger la vie des travailleurs, de leurs familles et des populations qui les entourent, assurer la continuité du travail et la survie économique », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l’OIT.
« Aujourd’hui, la sécurité et la santé de l’ensemble des travailleurs sont primordiales », a-t-il rappelé.
Dans ce processus du déconfinement et pour un retour au travail, l’OIT indique que tous les employeurs doivent procéder à une évaluation des risques. Il s’agit de s’assurer que les locaux respectent dès le départ des critères très stricts en matière de sécurité et de santé afin de minimiser le danger pour les travailleurs d’être exposés au Covid-19.
Des mesures pour éviter une 2e vague du Covid-19
En l’absence de ces vérifications, l’OIT met en garde sur « le risque bien réel d’une résurgence du virus dans les différents pays ». Pour l’institution onusienne, la mise en place des mesures nécessaires minimisera ainsi les risques d’une deuxième vague de contaminations contractées sur le lieu de travail.
« Alors que nous sommes confrontés à une maladie contagieuse, c’est la façon dont nous protégeons celles et ceux qui vont au travail qui doit, de manière très claire, dicter la manière dont nous assurons la sécurité des populations et la solidité de nos entreprises à mesure que la pandémie évolue », a affirmé le Directeur général de l’OIT.
La pandémie a mis en évidence le besoin urgent de mieux protéger l’ensemble des personnels de santé (…) et de beaucoup d’autres travailleurs qui risquent leurs vies pour nous – Dr Tedros, Directeur général de l’OMS
En particulier, les mesures de contrôle des risques doivent être adaptées de manière spécifique aux besoins des travailleurs qui se trouvent en première ligne de la pandémie. Cela concerne notamment les personnels de santé, les infirmières, les médecins, les employés des services d’urgence ainsi que ceux des commerces alimentaires et des services de nettoyage.
A l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle de son côté l’ensemble des pays à assurer à l’ensemble des personnels de santé « des conditions de travail bien définies, décentes et sûres ».
« La pandémie a mis en évidence le besoin urgent de mieux protéger l’ensemble des personnels de santé, du corps médical, des intervenants des services d’urgence et de beaucoup d’autres travailleurs qui risquent leurs vies pour nous », a déclaré le chef de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’OIT recommande d’identifier les risques de contagion liés au travail
Des employés de l’hôpital d’Elmhurst, dans le quartier du Queens, amènent un patient pendant l’épidémie de Covid-19 à New York.
Par ailleurs, l’OIT souligne également les besoins des travailleurs et des commerces les plus vulnérables, notamment ceux de l’économie informelle, les travailleurs migrants et les travailleurs domestiques. Outre la formation sur les mesures de sécurité et de santé au travail, les autres mesures spécifiques pour ces personnes comprennent la mise à disposition gratuite d’équipements de protection individuelle quand cela est nécessaire.
Afin d’assurer un retour au travail dans de bonnes conditions de sécurité et d’éviter de nouvelles interruptions de travail, l’OIT recommande d’identifier les dangers, évaluer tous les risques de contagion liés au travail et poursuivre cette évaluation après la reprise du travail.
Il s’agit aussi d’adopter des mesures de contrôle des risques adaptées à chaque secteur et aux spécificités de chaque lieu de travail. Il peut s’agir notamment de la réduction de l’interaction physique entre les travailleurs, les fournisseurs, les clients et les visiteurs, mais aussi le respect des mesures de distance sociale en cas de nécessité d’interaction.
L’OIT plaide également pour l’amélioration de la ventilation sur le lieu de travail, au nettoyage régulier des surfaces et de bonnes conditions d’hygiène. Pour l’OIT, fournir gratuitement au personnel des équipements de protection individuelle quand c’est nécessaire.
« Il faut aussi prévoir la possibilité d’isoler les cas suspects en retraçant chacun de leurs contacts », a fait valoir l’agence onusienne.
Par CR/Canu