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COP26 : quels seront les enjeux décisifs à Glasgow ?

Un ballon en forme de gobe flotte dans les airs lors d’une marche pour le climat à Tel Aviv, le 29 octobre 2021.

La COP26 s’ouvre dimanche 31 octobre 2021, réunissant près de 200 pays pour répondre à l’urgence climatique. Maintien du réchauffement à + 1,5°C, réduction des émissions de gaz à effet de serre, sortie des énergies fossiles, quels seront les principaux sujets abordés pendant deux semaines ?

Sibérie et Californie ravagées par les flammes, inondations spectaculaires en Allemagne ou en Belgique, canicule infernale au Canada… Alors que la planète a gagné environ +1,1°C depuis l’ère pré-industrielle, les humains vivent déjà les conséquences dramatiques de ce réchauffement qu’ils ont provoqué.

Et ce n’est qu’un début, mettent en garde les scientifiques qui soulignent que chaque fraction de degré supplémentaire apportera son lot de nouveaux désastres. Les discussions qui se dérouleront à Glasgow “sont la dernière grande opportunité de reprendre le contrôle” du climat, résume le site de la COP 26.

Maintien du réchauffement sous les + 1,5°C

Les appels à faire plus et plus vite pour freiner le réchauffement pleuvent sur les dirigeants d’un monde déjà victime de catastrophes en série. Les engagements de l’Accord de Paris paraissent désormais urgents : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030 (pour limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’Accord), et poursuivre pour atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cependant, selon le dernier rapport du GIEC publié en août, « dans tous les scénarios d’émissions envisagés, la température à la surface du globe continuera d’augmenter au moins jusqu’au milieu du siècle », alors que celle-ci a déjà augmenté de +1,1°c.

Par ailleurs, les nouveaux engagements de la Chine annoncé il y a quelques jours n’ont rien fait pour rassurer les défenseurs du climat. Le document tant attendu répète formellement les annonces du président Xi Jinping de pic des émissions avant 2030 et de neutralité carbone avant 2060. Un objectif partagé par la Russie, dont le président Vladimir Poutine, lui non plus, ne fera pas le déplacement jusqu’à Glasgow.

Les gouvernements “ne sont pas à la hauteur“, martèle le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, pointant du doigt le G20, qui représente trois-quarts des émissions mondiales et qui se réunit en sommet à Rome à la veille de la COP26. “Il est absolument central que tous les pays du G20 présentent avant Glasgow ou à Glasgow des contributions compatibles avec +1,5°C“, insiste M. Guterres, “profondément inquiet” à l’approche de de la conférence climatique.

Rien n’empêche cependant les pays ayant déjà mis à jour leurs contributions de renforcer encore leur ambition pendant la COP26, insistent les experts. Plus de 120 dirigeants sont tout de même attendus dont l’Américain Joe Biden, l’Indien Narendra Modi, le Français Emmanuel Macron, ou l’Australien Scott Morrisson, à la tête des pays les plus pollueurs de la planète.

100 milliards de dollars du Nord vers le Sud

En 2009, à la Conférence climat de Copenhague, les pays riches se sont engagés à porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 l’aide aux pays du Sud pour la lutte contre les changements climatiques. Dix ans plus tard, l’aide n’atteignait que 79,6 milliards selon les derniers chiffres publiés par l’OCDE.

Ce manque de financements « coûte des vies et des moyens d’existence », a souligné Sonam P. Wangdi, président du groupe des Pays les moins avancés. « Tenir cet engagement vieux de dix ans des pays développés sera crucial pour établir la confiance et accélérer la réponse mondiale au changement climatique ». Même analyse pour Andreas Sieber, du Climate Action Network qui fédère plus de 1.500 ONG climat. « Si la COP26 veut commencer sur de bonnes bases », il faut « montrer que les pays développés vont respecter et même dépasser leur promesse ».

Les États-Unis ont annoncé doubler leur aide, ce qui ne permettra toutefois pas de combler l’écart. Le premier ministre britannique Boris Johnson affirmait même devant l’ONU que son pays, pionnier d’une révolution industrielle basée sur les énergies fossiles, avait “été le premier à envoyer dans l’atmosphère assez d’âcres fumées pour détraquer l’ordre naturel“. “Nous comprenons que quand les pays en développement se tournent vers nous pour les aider nous devons assumer nos responsabilités“.

De nombreux acteurs et experts considèrent cependant que ce montant de 100 milliards est désormais insuffisant, alors que les effets du réchauffement s’accélèrent avec la recrudescence catastrophique de sécheresses, incendies géants, ouragans, inondations…

Sortie des énergies fossiles

Autre sujet contentieux au coeur des deux semaines de discussions : la sortie des énergies fossiles, avec en premier lieu celle du charbon. Une énergie au coeur des polémiques alors que les pays de l’Occident (avec l’Allemagne), comme de l’Asie (avec la Chine et l’Inde) ont décidé de booster leurs productions pour les prochaines années.

Près de 60% de l’électricité chinoise est produite à partir du charbon. L’agence de planification a donné son feu vert en août dernier au redémarrage de quinze mines dans le pays qui permettront de fournir environ 44 millions de tonnes de charbon par an. En 2020, la Chine a mis en place de nouvelles centrales à charbon (pouvant produire 38,4 gigawatts d’électricité) et en a construit 3 fois plus que les autres pays. Son voisin indien, lui, dépend à 70% du combustible noir dans sa production d’électricité.

Si l’Allemagne, elle, a annoncé abandonner sa filière du charbon d’ici à 2038, des projets de centrales thermiques de 1 100 mégawatts viennent semer le trouble dans les perspectives climatiques allemandes.

Selon le rapport réalisé par le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), la production de charbon, pétrole et gaz devrait de toutes manières augmenter de 2% par an entre 2020 et 2030, alors qu’on devrait, pour espérer limiter le réchauffement à +1,5°C, assister à une baisse mondiale de 6% par an d’ici 2030.

La COP26 à Glasgow pourra être l’occasion de revenir sur les objectifs nationaux pris respectivement par les gouvernements pour atteindre les objectifs climatiques fixés en 2015 à Paris.

Par TV5MONDE

angelo Mobateli

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