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Accord RDC/Dan Gertler : la société civile réclame de la transparence

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Le gouvernement congolais a repris, des mains de la société Ventura de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, ses actifs miniers et les blocs pétroliers que cette entreprise détenait, évalués à plus de deux milliards de dollars américains (2.000.000.000 USD).

L”État congolais a conclu un accord à l’amiable avec l’homme d’affaires israélien Dan Gertler par lequel celui-ci récupèrerait des “actifs miniers et pétroliers litigieux” évalués à plus de deux milliards de dollars.

L’accord signé, dont les termes n’ont pas été précisés, “met fin au contentieux judiciaire” qui opposait le gouvernement de RDC à Dan Gertler. “C’est une première historique pour le pays qui se réapproprie ainsi des actifs dont la vente avait été remise en cause”, estime la présidence de la République congolaise. Cependant, une question demeure : que contient cet accord dont le contenu n’a toujours pas été rendu public ?

“Au nom de l’Etat congolais, madame Rose Mutombo Kiese, ministre d’Etat et ministre de la Justice et Garde des sceaux a signé, ce jeudi 24 février dans la soirée, un accord sur les actifs miniers et pétroliers avec l’homme d’affaires Dan Gertler ,” peut-on lire dans le communiqué émis par la présidence de la République qui poursuit en insistant sur le fait que “ayant repris ses actifs miniers et pétroliers, la RDC va les revaloriser et les intérêts vont profiter à sa population, comme le veut le président Tshisekedi.”

Liens avec Joseph Kabila

Une annonce qui a cependant du mal à passer du côté de la société civile.

“Ce qui est intéressant avec cette annonce c’est qu’on apprend pour la première fois qu’il y avait un litige qui opposait la RDC au groupe de monsieur Gertler, là où par le passé, ces vingt dernières années, cette relation était caractérisée par une extrême proximité, notamment avec l’ancien président Joseph Kabila”, précise Elisabeth Caesens, directrice de l’ONG Resource Matters. 

DOSSIER THÉMATIQUE

Congo (RDC)

Une proximité qui, selon elle, a permis à Dan Gertler d’obtenir les plus stratégiques sites miniers et plusieurs blocs pétroliers.

“Dans quelle mesure l’accord prévoit une compensation, une…

“La première question qui se pose, c’est de savoir dans quelle mesure l’accord prévoit une compensation, une indemnisation pour ces pertes que le Congo a déjà subies pour des actifs qui ont été revendus depuis lors, “ interroge Mme. Caesens.

(Re) Lire:  L’Odep méfiant face au compromis avec Dan Gertler en RDC

Des pertes gigantesque pour la RDC

“L’autre question à laquelle il est très difficile de répondre tant que l’accord ne sera pas publié, ” poursuit-elle “c’est de savoir s’il a rendu tous les actifs miniers et pétroliers qui lui restaient à ce jour.

Nous savons qu’il a deux blocs pétroliers assez convoités, nous savons aussi qu’il a des permis miniers dans le secteur de l’or, notamment juste à côté d’un des plus grands sites d’or du continent africain. On suppose que ces licences et ces blocs sont couverts par l’accord mais on ne le sait pas.

Là où nous avons beaucoup plus de doutes, et c’est là que le vrai enjeu se situe, c’est que monsieur Gertler a encore jusqu’aujourd’hui ce qu’on appelle des royalties, un pourcentage du chiffre d’affaires de ces trois projets miniers qui lui rapporte aujourd’hui plus de 200.000 dollars par jour, c’est-à-dire plus d’une école par jour que le Congo pourrait construire avec cet argent. Et ce n’est pas du tout clair que ces royalties soient inclus dans l’accord.

Nous avons calculé que ces royalties, si rien n’est fait, lui rapporteront encore 1.7 milliards de dollars pendant les vingt prochaines années, “ déplore la directrice de Resource Matters. 

Dans des mines de cobalt près de Lubumbashi et Kolwezi

À quand la publication du protocole d’accord ?

Sans la publication du protocole de cet accord, toutes les rumeurs vont se poursuivre concernant la volonté du pouvoir de Kinshasa, insiste Jean Claude Mputu, porte-parole de la coalition Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) qui lutte contre la corruption en RDC.

La publication de l’accord permettra à chaque Congolais de savoir ce que son gouvernement a récupéré chez Dan Gertler et ce que son gouvernement a donné en échange à Dan Gertler, martèle le porte-parole du CNPAV.

“Ce sont des choses qui se disent. Pour le moment, il ne nous appartient pas de nous prononcer là-dessus. Simplement, nous savons que, à l’approche des élections, les hommes au pouvoir recherchent de l’argent par tous les moyens. Si c’est le cas, ce sera triste parce qu’alors le président Félix Tshisekedi sera en porte-à-faux avec tout ce qu’il a toujours prôné et déclaré. Le protocole doit être publié pour éviter ce genre de rumeurs, “conseille le M. Mputu

Silence radio du côté de certains officiels

Du côté de la présidence, très peu souhaitent s’exprimer sur le sujet. Cependant, un officiel a déclaré à la DW, sous le couvert de l’anonymat, que, je cite : “la bataille juridique n’avait rien donné jusque-là. C’est pourquoi l’Etat Congolais a décidé de trouver ce compromis avec l’Israélien Dan Gertler.”

Lire aussi:  Congo Hold-up, une nouvelle enquête sur la corruption en RDC

Selon une autre source, l’accord a été signé en présence d’un groupe restreint.

Par ailleurs, la plupart des ministres n’ont été informés de son existence que le vendredi 18 février, lors du Conseil des ministres au cours duquel la question a été abordée brièvement.

Par Wendy Bashi (DW)

angelo Mobateli

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