Des populations fuyant les violences en RDC.
Cette année (2022) encore, la crise humanitaire reste complexe en République démocratique du Congo. Les Nations unies, les ONG internationales et les autorités annoncent avoir besoin de près de 2 milliards de dollars pour répondre à la crise alimentaire aggravée par la pauvreté, des violences armées dans l’Est du pays, les épidémies et la malnutrition. Ce plan de réponse humanitaire a été lancé jeudi 17 février à Kinshasa, mais il y a peu d’espoir pour mobiliser les fonds sollicités.
Un milliard 880 millions de dollars recherchés par le gouvernement et les humanitaires. Cette importante somme devrait permettre d’assister près de 9 millions de personnes réparties en 5 catégories prioritaires ici égrenées par Suzanna Tkalec, la responsable humanitaire des Nations-Unies dans le pays.
« Ce sont les personnes déplacées, les personnes retournées, les personnes réfugiées et les communautés, les enfants, les personnes à risque et survivants des violences basées sur le genre, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes vivant avec handicap ».
Certains paramètres n’ont pas changé : avec 27 millions de personnes, soit le quart de sa population vivant dans cette situation, la RDC est quasiment le pays avec le plus grand nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire au monde.
Elle est aussi la plus touchée par le déplacement interne des populations. Les Nations unies ont dénombré plus de 5 millions de déplacés. Le tableau est alarmant, mais les donateurs ne sont pas sûrs de pouvoir subvenir aux besoins. L’année dernière, seuls 39 % ont été mobilisés. Joah Heffinck, représentant des bailleurs.
« Ce ne sera pas possible d’avoir autant. On est vraiment en compétition avec plein d’autres crises dans le monde. On doit bien réfléchir où sont les priorités pour mettre les fonds ».
Les moyens sont donc limités. Un autre défi majeur pour les humanitaires, c’est la question sécuritaire. En 2021, sept agents ont été tués et 30 autre kidnappés.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Pascal Mulegwa