À l’issue de leur rencontre, le président russe a envisagé de se pencher sur les propositions du président français pour désamorcer la crise autour de l’Ukraine, tout en accusant de nouveau les Occidentaux de menacer la Russie.
“Séparés par une table immense, presque aussi grande que la distance qui sépare désormais Moscou de l’Otan”, les présidents russe et français ont tenté, lundi 7 février, de “trouver une réponse au guêpier ukrainien”, écrit El País, pour qui la visite d’Emmanuel Macron à Moscou “n’a pas permis d’obtenir de concessions fermes du Kremlin”.
The Guardian dresse un constat similaire, observant l’absence de “percée” après cinq heures de négociations “marathon”. LIRE AUSSI Vu de Russie. Macron se rend à Moscou en leader d’une “Europe autonome”
Poutine “laisse planer le doute quant à ses intentions”
Le média britannique remarque “quelques signes de progrès” – Vladimir Poutine s’est dit prêt à “des compromis” et a dit que “certaines des idées” de son homologue français pourraient “jeter les bases d’avancées communes”. Mais il a également critiqué la politique d’ouverture de l’Otan et “a semblé provoquer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en disant que la Russie était prête à offrir l’asile politique à son rival, Petro Porochenko”.
“Poutine met en garde l’Occident et l’Ukraine et laisse planer le doute quant à ses intentions”, résume de son côté le New York Times.
D’après le renseignement américain, la Russie dispose de 70 % du dispositif nécessaire à une offensive de grande ampleur en Ukraine, et, relève The Guardian, “certains analystes estiment que le Kremlin, en négociant avec les dirigeants occidentaux, gagne du temps pour renforcer son dispositif militaire”.À LIRE AUSSI Ukraine. Emmanuel Macron a-t-il raison de poursuivre le dialogue avec Vladimir Poutine ?
Le Temps, qui évoque un “quasi-sommet sans conclusion”, retient pour sa part que le locataire de l’Élysée a promis à Vladimir Poutine d’offrir des “garanties concrètes de sécurité”.
Un pari “risqué”, commente le quotidien suisse.
[Cette] initiative audacieuse [est] basée sur un double pari : la confiance qu’il espère avoir obtenue [du dirigeant russe] et sa capacité à convaincre ses alliés européens et américains. Une sorte de roulette russe diplomatique.”
“Journée frénétique de diplomatie”
La rencontre entre les deux hommes “s’inscrivait dans le cadre d’une journée frénétique de diplomatie face à la menace d’une possible nouvelle guerre en Europe”, relève The Guardian. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, rencontrait Joe Biden à la Maison-Blanche tandis que la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, était à Kiev, assurant le gouvernement ukrainien de son soutien. Pendant ce temps, les États-Unis et l’Union européenne se sont entretenus à Washington sur la manière de maintenir l’approvisionnement énergétique de l’Europe si la Russie interrompait ses livraisons de gaz naturel.À LIRE AUSSI Sanctions. Washington menace de bloquer Nord Stream 2 si Moscou envahit l’Ukraine
Emmanuel Macron poursuivra mardi sa tournée diplomatique en se rendant à Kiev pour s’entretenir de la situation avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, puis il se rendra à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz.
Avec LE COURRIER INTERNATIONAL