Autant le clamer tout de go. Et ce, dans toutes les langues, tous les dialectes et patois du sous-continent rd congolais. Ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Kabund » est une affaire de trop. Mieux, c’est un luxe dont la RDC officielle aurait pu utilement se passer.
Les dirigeants congolais, tous pouvoirs confondus, ont tellement d’urgences, de priorités, de défis existentiels qu’ils ne devraient pas s’écharper sur un « cas » qui ne charrie aucun enjeu autre que celui de la foire aux égos. Autrement dit, la politique politicienne, celle qui sous les tropiques rd congolaises, rivalise avec les vaudevilles dont Kinshasa est l’épicentre.
UN SACRÉ PASSE-TEMPS
Comme si « la séquence Kabund » n’avait pas assez distrait ceux qui l’entretiennent, voilà qu’un énième épisode en retarde l’épilogue. Conséquence : les hiérarques du pouvoir judiciaire et les honorables députés vont devoir dilapider des trésors d’énergie et de logistique pour gérer un dossier difficilement soluble dans l’échelle des priorités.
Un sacré passe-temps d’autant plus que d’abord l’UDPS demeure le « propriétaire » exclusif du siège de premier vice-président du bureau de l’Assemblée nationale.
Ensuite, c’est l’autorité morale du parti présidentiel en personne qui a pris acte du désaveu démocratique de Jean-Marc Kabund et qui a officié la messe d’intronisation de son successeur.
Qui plus est, ce « combattant suprême » de l’UDPS se trouve être, par ailleurs, le garant du fonctionnement régulier des institutions. Dès lors, la messe était dite. Forte de l’onction du « Fils » qui prolonge le « Père » rue Pétunias, Patricia Nseya, élue de Likasi, n’attendait que son élection au sein de l’Hémicycle. En somme, un plébiscite synonyme de formalité par la magie de la coalition FCC-CACH.
Voilà que patatras, noyé depuis le 25 mai 2020, le « maître- nageur » ressort sa tête de l’eau et se remet à nager. Cette fois-ci… à contre-courant. Mécaniquement, ça fait des vagues. Au point d’empêcher le bateau Congo de garder le cap sur l’essentiel. Quel gâchis ! Surtout par mauvais temps.
Dans ces conditions, se fendre d’un « J’accuse » à la Zola, à l’encontre de ceux qui érigent l’épopée Kabund en priorité nationale ne serait pas emprunté. Tant cette affaire déjà noyée est hors-sol.
Par José NAWEJ (FDA)