Plus de sept millions d’électeurs zambiens sont appelés aux urnes jeudi 12 août 2021 pour élire leur président et renouveler les membres de l’Assemblée nationale dans le cadre d’un scrutin qui constitue un test pour la démocratie, alors que le pays fait face actuellement à des enjeux économiques et sanitaires majeurs.
Seize candidats sont en lice pour la présidentielle, mais deux se détachent nettement pour la victoire finale. Il s’agit d’Edgar Lungu, président sortant et candidat du Front patriotique du au pouvoir depuis 2014 et le chef de file de l’opposition, Hakainde Hichilema à la tête du Parti uni pour le développement national (UPND).
En 2015, Lungu avait gagné de justesse le scrutin face à Hichilema. Mais son quinquennat a été marqué notamment par l’inflation et un taux de chômage élevé.
Son adversaire estime qu’il a plongé le pays dans le gouffre avec des projets d’infrastructures coûteux menant ce pays riche en cuivre, vers un premier défaut de paiement de sa dette en Afrique.
La campagne électorale a été marquée par de violents affrontements entre les deux camps dans la capitale Lusaka et dans plusieurs provinces du Nord, du Sud et de Muchinga.
Cette situation d’instabilité avait poussé le président Lungu à déployer l’armée dans les zones touchées au début du mois d’août. Et pour permettre aux électeurs de voter dans le calme, les autorités zambiennes ont déclaré les 12 et 13 août jours fériés.
En prévision de ces élections, la Commission de l’Union africaine a approuvé le déploiement d’une mission d’observation électorale à court terme (STO) en République de Zambie pour observer le scrutin.
La mission de l’Union africaine déployée suite à l’invitation du gouvernement de la République de Zambie est dirigée par Ernest Bai Koroma, ancien Président de la République de Sierra Leone, a indiqué un communiqué de l’UA.
« Elle sera composée d’anciens et actuels ambassadeurs africains accrédités en Ethiopie, de membres d’organismes de gestion des élections en Afrique, de membres d’organisations de la société civile et experts électoraux indépendants », ajoute la même source.
L’UA souligne que, « l’objectif de la mission est de fournir une évaluation indépendante et impartiale de tous les aspects du processus électoral de 2021, y compris le cadre juridique, le contexte politique et la transparence et l’efficacité des préparatifs électoraux ».
Et la Mission présentera ses conclusions lors d’une conférence de presse à Lusaka peu après la fin des élections, où une déclaration préliminaire sera publiée, selon l’organisation panafricaine.
Pour sa part, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) va déployer virtuellement une mission d’observation électorale pour les élections générales zambiennes, en raison de la pandémie de COVID-19.
En raison de la COVID-19 et des protocoles sanitaires en place en Zambie, la mission d’observation électorale de la SADC « engagera les parties prenantes de manière virtuelle durant les phases préélectorale, électorale et immédiatement postélectorale », a indiqué un communiqué du groupe régional.
La mission dirigée par Lemogang Kwape, ministre botswanais des Affaires internationales et de la coopération, sera composée de représentants des Etats membres de la Troïka de l’Organe de la SADC, à savoir le Botswana, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, ainsi que de membres du Conseil consultatif électoral de la SADC, et sera soutenue par le secrétariat de l’organisation.
Et à la veuille de ce scrutin, le gouvernement zambien a annoncé que la sécurité avait été renforcée en certains lieux sensibles.
Simon Miti, secrétaire du Cabinet, a indiqué que la sécurité avait été renforcée « en particulier dans les lieux qui ont connu des épisodes de violence à l’approche des élections ».
« Le gouvernement souhaite souligner le besoin de paix avant, pendant et après le scrutin et rappelle à tous les citoyens que des mesures de sécurité adéquates ont été mises en place afin de garantir que la paix perdure avant, pendant et après les élections », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a ajouté que les opérations régulières de la police seraient adaptées dans le reste du pays afin d’assurer le respect de la loi et le maintien de l’ordre.
Selon M. Miti, le gouvernement espère que tous les partis politiques respecteront la loi et autoriseront uniquement leurs agents électoraux et de bureaux de vote désignés à rester dans les bureaux de vote afin d’éviter des troubles.
Par ailleurs, le Comité zambien de gestion des conflits avait appelé samedi dernier les partis politiques zambiens à privilégier le dialogue comme moyen d’éviter les conflits et les tensions à l’approche des élections.
« De nombreux conflits électoraux et politiques peuvent être résolus par le dialogue et le respect mutuel », avait déclaré le président du comité, Thomas Phiri, lors d’une rencontre dans le district de Katete (est) avec les représentants de différents partis politiques zambiens.
- Phiri a également exhorté les membres des partis politiques « à ne pas céder à la tentation de vengeance une fois provoqués, mais à dialoguer, alerter la police ou recourir au comité de gestion des conflits ».
Dans un communiqué publié sur son site officiel, la Commission électorale zambienne a noté « avec une vive préoccupation l’escalade de la violence dans la campagne électorale avant les élections générales du 12 août, en particulier dans la capitale Lusaka ».
Avec Aps.dz