Le Premier ministre de la République démocratique du Congo a annoncé, lundi 7 juin 2021, un « retour progressif » des dizaines de milliers de déplacés qui ont quitté Goma dans l’Est du pays après une éruption du volcan Nyiragongo le 22 mai 2021. « Nous avons décidé à ce jour le retour progressif des déplacés suivant le plan qui sera donné par le gouverneur militaire », a déclaré le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lunkonde Kyenge, lors d’une conférence de presse à Goma.
« Deux semaines après, la situation sur le plan sismique a positivement évolué. Elle nous permet d’envisager l’avenir avec moins d’inquiétude », a ajouté le chef du gouvernement.
Une éruption du volcan Nyiragongo au nord de Goma le 22 mai a fait au moins 32 morts selon le bilan officiel et détruit des centaines de maison (entre 900 et 2.500 selon les évaluations humanitaires).
Au total près de 400.000 personnes ont été déplacées, surtout à partir du 27 mai, par crainte de nouvelles éruptions qui auraient pu provoquer l’éruption de lave dans la ville même ou l’explosion de « poches de gaz » méthane sous le lac Kivu, mettant en danger la vie des populations.about:blank
Le gouvernement avait alors annoncé l’évacuation « préventive » de 10 des 18 quartiers de Goma, ville d’au moins 600.000 habitants, une décision surprise qui s’était soldée par l’exode soudain de la grande majorité d’entre eux.
Le ministre de la Santé publique étudiera « la situation sanitaire des déplacés tout au long du processus de leur retour », a poursuivi le Premier ministre, en pointant des risques de « choléra » et de « tuberculose ».
A sa suite, le gouverneur militaire, le général Contant Ndima, a annoncé la réouverture des écoles de Goma à partir du 14 juin.
Lukonde Sama, qui séjourne à Goma accompagné d’une douzaine de ministres, avait annoncé samedi à son arrivée la réouverture de l’aéroport, fermé depuis le 22 mai.
« Les sites qui ont été ravagés par le volcan ne doivent plus être occupés par la population. Nous devons tirer les leçons de l’éruption de 2002 et de celle de 2021 pour que plus jamais nos populations ne soient si proches du danger », a ajouté le Premier ministre.
L’éruption de janvier 2002 avait fait une centaine de morts.
Avec La Libre Afrique/AFP