Médecins sans frontières (MSF) a appelé vendredi 16 juillet 2021 à apporter un soutien socio-économique aux victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC), dont les besoins sont « gigantesques », selon un rapport publié par l’ONG.
En 2020, « près de 11.000 victimes de violences sexuelles, soit près de 30 par jour« , ont été prises en charge par MSF dans six des 26 provinces de la RDC, selon ce rapport intitulé « Double peine « .
A cause de leur agression, beaucoup de victimes, par peur de retourner travailler aux champs ou au marché ou rejetées par leur communauté, « s’enfoncent alors dans un cycle de pauvreté, mais peu de programmes de soutien économique sont disponibles pour leur venir en aide« , d’après l’organisation humanitaire.
Le rapport met en lumière les lacunes dans la prise en charge victimes des violences sexuelles en RDC, hommes et femmes : « personnel médical pas ou peu formé ; indisponibilité de médicaments et traitements ; soutien socio-économique et juridique aux survivants largement insuffisant« .LIRE AUSSI :La lutte contre les unions forcées des filles compromise par plus d’un an de pandémie
« Les besoins immédiats et à long terme sont gigantesques, mais les approches et les financements qui permettraient d’y répondre font dramatiquement défaut« , a déploré Juliette Seguin, cheffe de mission de MSF en RDC.
« En 2020, moins de 6% des financements internationaux demandés pour répondre aux besoins humanitaires en matière de santé en RDC ont été déboursés, à peine 18% des montants demandés en matière de protection des populations et de droits humains« , a-t-elle indiqué, ajoutant que « cette tendance se poursuit en 2021« .
En RDC, les femmes et les filles constituent « le groupe le plus affecté par le phénomène de violences sexuelles. En 2020, elles représentaient 98% des survivants » pris en charge par MSF.
Des victimes de violences sexuelles en RDC témoignent
Pendant la même période, 194 hommes et garçons ont témoigné « avoir été soit forcés par des auteurs armés à violer des femmes, soit avoir subi des violences sexuelles commises par des femmes« , selon l’ONG.
Ces violences ont lieu aussi bien dans des zones de conflit que dans les régions plus stables. Elles peuvent être le fait de membres de groupes armés comme de civils, d’après le rapport.
Avec VOA/AFP