Le président américain Donald Trump a réitéré dimanche 30 avril 2017 sa volonté d’écarter la menace nucléaire posée par la Corée du Nord, dont il a qualifié le dirigeant de « petit malin ».
« Nous avons une situation que nous ne pouvons laisser se prolonger », a déclaré dans une interview à CBS M. Trump, qui a célébré la veille au soir, lors d’une réunion publique en Pennsylvanie, son 100e jour à la Maison Blanche.
Le président a redit vouloir s’appuyer sur le levier chinois, Pékin étant de très loin le premier partenaire économique et le régime le plus proche de celui de Pyongyang.
Selon Donald Trump le président chinois Xi Jinping « s’emploie à tenter de résoudre ce très gros problème, qui est aussi celui de la Chine ».
Si la Corée du Nord effectue un nouvel essai nucléaire, « je ne serai pas content », a-t-il ajouté. « Et je peux également vous dire, je ne crois pas non plus que le président de la Chine, qui est un homme très respecté, sera content ».
Interrogé pour savoir si « pas content » pouvait signifier « une action militaire », M. Trump a répondu: « Je ne sais pas. Je veux dire, nous verrons ».
Peu importe, a-t-il précisé, que l’énergie employée à résoudre le problème nord-coréen se fasse au détriment du bras de fer commercial qu’il a promis d’avoir avec le géant économique asiatique qu’est la Chine.
« Millions de morts »
« Franchement, je pense que la Corée du Nord est peut-être plus importante que le commerce. Le commerce est très important. Mais comparé à une guerre totale avec potentiellement des millions de morts, je dirais que le commerce passe après », a assuré M. Trump.
Il a estimé que le dirigeant Kim Jong-Un était un « petit malin » pour avoir réussi à s’imposer au pouvoir malgré son jeune âge et les ambitions concurrentes de hauts gradés dans son pays.
« Les gens se demandent s’il est sain d’esprit. Je n’en sais rien. Ce que je peux vous dire –et plein de gens n’aiment pas que je le dise– c’est qu’il a succédé à son père à l’âge de 26 ou 27 ans. Il a affaire à des personnes évidemment coriaces, en particulier les généraux et d’autres. Et très jeune il est parvenu à assumer le pouvoir ».
« Beaucoup de gens, j’en suis convaincu, ont essayé de lui prendre ce pouvoir, que ce soit son oncle ou d’autres. Et il a néanmoins réussi (à se maintenir en poste). Donc évidemment c’est un petit malin », a ajouté M. Trump.
Depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), qui s’est achevée par un armistice et non par un accord de paix, Pyongyang assure avoir besoin de l’arme nucléaire pour se protéger d’une possible invasion américaine.
Arrivée au pouvoir le 20 janvier, l’administration Trump s’était mise dans les pas de l’équipe Obama sur le dossier nord-coréen mais semble davantage vouloir faire pression sur Pékin afin que la Chine isole Pyongyang économiquement et diplomatiquement.
Tir saboté ?
Sans résultat apparent jusqu’à maintenant: la Corée du Nord a procédé samedi à un tir de missile balistique, tir soldé par un échec, en riposte apparente à un appel solennel des États-Unis à l’ONU à renforcer les sanctions internationales contre Pyongyang.
M. Trump a refusé de dire dimanche si ce tir avait raté en raison d’une man?uvre de sabotage américaine, une éventualité débattue dans la presse.
M. Trump n’est pas sorti du pays lors de ces cent jours, mais il a récemment dépêché son vice-président Mike Pence en Corée du Sud et au Japon, alliés des États-Unis.
Ce voyage, a expliqué M. Pence sur NBC dimanche, « avait pour objectif de les rassurer, en ces temps agités où nous assistons à des provocations accrues du régime nord-coréen, sur le fait que les États-Unis sont à leurs côtés ».
Les États-Unis maintiennent quelque 28.500 militaires en Corée du Sud. « La population sud-coréenne sait que les États-Unis seront là pour la défendre », a affirmé le vice-président américain.
AFP/CR